Festival Viens dans mon île 2013 (critique no 2), L’Île‑d’Yeu

Viens dans mon île 2013 © Pascal Évain

Beaux succès
pour le festival
Viens dans mon île

Par Léna Martinelli
Les Trois Coups

Le festival Viens dans mon île de L’Île-d’Yeu s’est achevé sur le concert de Cali, plébiscité par le public. Bilan d’une deuxième édition tout aussi réussie que la première, la notoriété en plus.

Avec la première édition, l’équipe pouvait être fière d’avoir relevé le défi en un temps record, presque sur un coup de tête. Forts de cette expérience, les organisateurs ont su se donner encore plus de moyens cette année, passant de 80 à 130 bénévoles. Une belle dynamique qui témoigne du réel engouement des insulaires pour cet évènement. Les conditions techniques se sont améliorées avec une scène plus proche du public et du son de meilleure qualité. La communication, très efficace, a su davantage convaincre. Le nombre de partenaires, deux fois plus nombreux, a lui aussi augmenté. Mais comment se fait-il que le conseil général ne contribue toujours pas au financement ? ! Le soutien à cette initiative d’intérêt général semble pourtant tout à fait légitime.

Résultat de tous ces efforts : près de 4 500 spectateurs présents sur les trois soirées avec le concert d’ouverture qui a affiché complet. M a fait un tabac. Mais fans et curieux ont également investi la Citadelle pour les deux autres soirées. Le public, essentiellement composé de la population locale, compte aussi des continentaux venus grâce aux navettes spéciales de Saint-Gilles, lesquelles ont remporté plus de succès cette année. Certains spectateurs ont même pu prolonger leur séjour pour découvrir L’Île-d’Yeu. Une aubaine pour les commerçants.

Une programmation artistique de qualité

Programmer Thomas Dutronc (également parrain) et Laurent Voulzy en 2012 a permis de faire circuler le nom du festival dans le milieu artistique parisien. Le but : séduire de vraies têtes d’affiche. Saluons toutefois le désir des programmateurs de laisser aussi la place à des jeunes talents de la région dans des premières parties qui laissent le temps de belles découvertes.

Après Matthieu Chedid, Nach et la Belle Bleue, la deuxième soirée a donc entièrement été consacrée aux filles avec, pour commencer, Mamzelle Sandrine, une chanteuse originaire de l’île, qui se délecte à brocarder ses contemporains. Elle sait mettre en avant, non sans humour et tendresse, les turpitudes des êtres humains. Ensuite, Anouk Aïata, de sa voix suave et profonde, nous a emmenés dans son univers de rêves métissés. Avec son frère de plume, Amos Mâh, qui l’accompagne aussi au violoncelle, celle qui s’est choisi un nom maori comme pseudonyme (Aïata signifie « la femme mangeuse de nuages ») a proposé un voyage dans les époques et les contrées, entre western, jazz, fado et tango.

Enfin, ce fut le tour de la pétillante Olivia Ruiz. Avec la trentaine, elle se serait assagi, paraît-il. D’où le nom de son dernier album : le Calme et la Tempête. Pourtant, l’effrontée pique toujours avant de sortir sa patte de velours, elle foule la scène d’un pas assuré, elle bondit avec fougue. Bref, Olivia Ruiz est une bête de scène. Mais son énergie débridée n’est pas son seul atout. Maintenant aussi auteur-compositeur, la Femme-chocolat cherche un nouveau souffle, entre pop-rock, ballades et cabaret, où sa touche un brin déglinguée reste malgré tout bien reconnaissable.

Quant à la dernière soirée, c’est Amandine Bourgeois, révélée par l’émission de M6, « À la recherche de la nouvelle star », représentante de la France à l’Eurovision, qui a ouvert la soirée avec un bel hommage à Amy Winehouse. Interprète hors pair, elle a aussi offert des titres de son album Sans amour mon amour. Pour finir, Cali a offert un show qui restera dans les mémoires de beaucoup. N’hésitant pas à se jeter dans la foule, le chanteur a beaucoup donné, se lâchant avec générosité, faisant littéralement corps avec le public avec qui il aime tant partager. Et puis ses chansons ne sont finalement pas si sombres, voire teintées de belles lueurs d’espoir : L’amour est éternel… jusqu’à ce qu’il s’arrête. Quoique !

En toute intimité

Autre facteur clé de la réussite de ce festival : la proximité des artistes avec le public. Les bénévoles ont tout fait pour que leurs invités se sentent chez eux. D’ailleurs, Olivia Ruiz a prévenu : « Maintenant que j’ai découvert votre île, vous allez m’avoir sur le dos… ». La chanteuse n’est pas la seule à vouloir revenir. Découverte de l’île en 4L pour la demoiselle, survol en hélicoptère pour Matthieu Chedid, cours de pilotage du bateau pour Cali… ce sont autant de moments de partage inoubliables.

Il faudra attendre pour connaître les prochains artistes programmés, mais on sait déjà que le principe des trois soirées reste inchangé : « Pour nous, le plus important est de maintenir la convivialité de l’évènement », souligne Antoine Grésillon‑Bertrand, président de l’association Viens dans mon île. Un choix tout à fait judicieux, car il s’agit de proposer un évènement de qualité qui améliore la notoriété de L’Île-d’Yeu tout en préservant sa tranquillité. De toute façon, la jauge réduite de la Citadelle préserve de la folie des grandeurs. Et c’est bien ce qui fait le charme de ce cadre exceptionnel. Actualité à suivre de très près, donc, si l’on veut faire partie des privilégiés à vivre autant de fortes émotions. 

Léna Martinelli


Viens dans mon île, 2013

http://www.viens-dans-mon-ile.com/

contact@viens-dans-mon-ile.com

La Citadelle • 85350 L’Île-d’Yeu

Accès fléchés depuis Port-Joinville

Du 6 au 10 août 2013 à 20 heures

  • Mardi 6 août 2013 à 20 heures : M (en première partie : la Belle Bleue, Nach)
  • Jeudi 8 août 2013 à 20 heures : Olivia Ruiz (en première partie : Mamzelle Sandrine, Anouk Aïata)
  • Samedi 10 août 2013 à 20 heures : Cali (en première partie : Amandine Bourgeois)

Pass 3 jours 80 € | le 6 août : 39 € | le 8 août : 35 € | le 10 août : 35 €

Tarif moins de 12 ans : 10 €

Navettes spéciales de la Compagnie vendéenne (départ : Saint-Gilles-Croix-de-Vie chaque soir à 18 heures et retour en fin de spectacle) à 10 € l’aller-retour

Depuis Fromentine, Yeu Continent propose aussi des horaires adaptés et une remise spéciale de 30 % sur le billet aller-retour des festivaliers (« Escapades spécial Festival »)

www.compagnievendeenne.com • 0825 139 085

www.compagnie-yeu-continent.fr

Photo : © Pascal Évain

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