Plus généralement, les invités d’Etienne Klein sur France Culture, sont scientifiques, philosophes, anthropologues…Quelques fois artistes ou de parcours inattendus et parfaitement étourdissants. Cette fois (celle de mon dernier étonnement) il s’agissait de Chloé Moglia.
Chloé Moglia se définit comme une « artiste aérienne ». Circassienne et formée aux arts martiaux, elle pratique son art à plus de huit mètres de hauteur le long d’une barre d’acier curviligne. Suspendue par les bras, ou plus surprenant par l’angle d’une jambe, par l’aine, ses mouvements tout en lenteur semblent déjouer la gravité et annihiler le vide.
J’écoutais donc cette interview avec délectation, déjà conquis, enchanté par le personnage et sa personnalité, lorsque fut abordé la question de la concentration et de l’attention, ou plus exactement la concentration versus l’attention.
EK : Donc bien que très concentrée vous êtes réceptive à ce qui se passe autour de vous ?
CM : Oui mais justement parce que je ne suis pas concentrée du tout, du tout du tout du tout. Je suis contre la concentration.
EK : Là vous me faites peur.
CM : Mais non parce que (rire désarmant), non mais je vais m’expliquer pour ne pas juste faire de la provocation inutile. La concentration c’est se focaliser sur un seul point au détriment du reste, à partir de ce moment-là si je suis concentrée là-haut alors qu’une porte se met à claquer et que je n’étais pas ouverte à cette possibilité là, et bien ça va me surprendre et éventuellement me faire sursauter. Donc disons que je ne peux pas être concentrée, être concentré c’est ignorer tout ce sur quoi on n’est pas concentré, et en général c’est beaucoup parce qu’on est concentré que sur un seul petit point. Si on troque cette concentration pour une pratique beaucoup plus exigeante qu’est cette pratique de l’attention, on devient attentif, et être attentif ça ouvre cette concentration non pas sur un seul point mais sur les côtés, devant, derrière, à l’intérieur, à l’extérieur etc.
(Là je crois bien m’être écrié silencieusement : Voilà c’est ça !).
Plus généralement, les invités d’Etienne Klein sur France Culture, sont scientifiques, philosophes, anthropologues…Quelques fois artistes ou de parcours inattendus et parfaitement étourdissants. Cette fois (celle de mon dernier étonnement) il s’agissait de Chloé Moglia.
Chloé Moglia se définit comme une « artiste aérienne ». Circassienne et formée aux arts martiaux, elle pratique son art à plus de huit mètres de hauteur le long d’une barre d’acier curviligne. Suspendue par les bras, ou plus surprenant par l’angle d’une jambe, par l’aine, ses mouvements tout en lenteur semblent déjouer la gravité et annihiler le vide.
J’écoutais donc cette interview avec délectation, déjà conquis, enchanté par le personnage et sa personnalité, lorsque fut abordé la question de la concentration et de l’attention, ou plus exactement la concentration versus l’attention.
EK : Donc bien que très concentrée vous êtes réceptive à ce qui se passe autour de vous ?
CM : Oui mais justement parce que je ne suis pas concentrée du tout, du tout du tout du tout. Je suis contre la concentration.
EK : Là vous me faites peur.
CM : Mais non parce que (rire désarmant), non mais je vais m’expliquer pour ne pas juste faire de la provocation inutile. La concentration c’est se focaliser sur un seul point au détriment du reste, à partir de ce moment-là si je suis concentrée là-haut alors qu’une porte se met à claquer et que je n’étais pas ouverte à cette possibilité là, et bien ça va me surprendre et éventuellement me faire sursauter. Donc disons que je ne peux pas être concentrée, être concentré c’est ignorer tout ce sur quoi on n’est pas concentré, et en général c’est beaucoup parce qu’on est concentré que sur un seul petit point. Si on troque cette concentration pour une pratique beaucoup plus exigeante qu’est cette pratique de l’attention, on devient attentif, et être attentif ça ouvre cette concentration non pas sur un seul point mais sur les côtés, devant, derrière, à l’intérieur, à l’extérieur etc.
(Là je crois bien m’être écrié silencieusement : Voilà c’est ça !).
Christophe Schouler Richert
20/03/2018