« le Petit Dragon », Cirque Phénix à Paris

« le Petit Dragon » © Laurent Bugnet

Époustouflant

Par Anne Cassou-Noguès
Les Trois Coups

Un an après avoir ouvert sa piste au continent africain, le Cirque Phénix se tourne vers l’Asie pour proposer un spectacle qui allie performances traditionnelles et numéros novateurs.

Le Petit Dragon est un spectacle narratif, ce qui est suffisamment rare pour être mentionné. Pas de Monsieur Loyal qui vient présenter les artistes, mais une voix off qui raconte l’histoire d’un être d’exception. Les différents tableaux correspondent donc aux aventures de l’enfant élu, enlevé à sa mère, puis sauvé par des moines qui l’éduquent, avant qu’il n’épouse la fille de l’empereur. Ce procédé a l’avantage d’alléger l’enchaînement des tours et de raccourcir la durée du spectacle – deux heures dont vingt minutes d’entracte. On échappe à l’écœurement, à l’ennui dans ce Petit Dragon, même pour les plus petits.

Le Petit Dragon est composé de douze scènes. Elles sont toutes plus surprenantes les unes que les autres. Tout d’abord, elles nous plongent dans les rituels asiatiques. En effet, vous ne verrez pas au Cirque Phénix les numéros qui sont le clou du spectacle ailleurs. Il n’y a pas d’animaux dressés, pas de jeu avec le feu, pas de clown, mais des exploits que l’on a rarement l’occasion d’admirer en France. C’est ainsi que des moines shaolin parviennent à se casser sur la tête des plaques de métal ou à plier des lances en bois massif. On a alors le sentiment de se trouver dans un film de sabre chinois, sauf qu’il n’y a aucun effet spécial. Les corps seuls réalisent des prouesses et semblent résister à toutes les lois physiques et repousser toutes les limites.

Atmosphère onirique

En outre, les performances des artistes sont très différentes les unes des autres. Certaines font rire ou sourire. Ainsi, le tableau des « Jarres du temps » au cours duquel trois jeunes gens et un maître lancent des jarres de 8 kg à 20 kg qu’ils reçoivent dans la main ou sur le cou, est interprété de manière à ce qu’il apparaisse comme une blague, une dispute entre écoliers. En revanche, le numéro de roue Cyr, qui n’est pas traditionnel puisque la roue a été utilisée pour la première fois en 2003 par Daniel Cyr, fait rêver. Le jeu des lumières conçu par Alain M. Pacherie, metteur en scène du Cirque Phénix, contribue largement à cette atmosphère onirique, et ce d’autant plus que le chapiteau, immense, offre une visibilité parfaite. Il a été bâti en 2000 selon un dessin original qui vise à supprimer les piliers et les éléments de structure qui empêchent les spectateurs de bien voir.

Outre la variété des émotions, le spectacle joue sur l’alternance des numéros collectifs et individuels. Si « l’Arbre à cannes » ne met en scène qu’un artiste, aux agrès, le « Premier tambour » fait entrer sur la piste un nombre important de jeunes filles – antipodistes avec tambours – dont la performance est d’autant plus impressionnante qu’elle repose sur l’écoute et le groupe.

Le Petit Dragon diffère donc par bien des aspects des cirques que l’on applaudit traditionnellement en France, à la fois par son organisation et par les numéros présentés. Mais il éblouit le public de bout en bout, sans jamais le laisser se lasser ! 

Anne Cassou-Noguès


le Petit Dragon

Mise en scène : Alain M. Pacherie

Cirque Phénix • pelouse de Reuilly • 75012 Paris

Réservations : 01 40 55 30 55 ou www.cirquephenix.com

Vidéo : http://cirquephenix.com/le-petit-dragon/

Du 14 novembre 2015 au 10 janvier 2016 (horaires variables selon les jours)

Durée : 2 heures

Tarif : à partir de 19 euros

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