Le prix Théâtre Adami 2015 est décerné à Laurence Février pour sa compagnie Chimène

Laurence Février © Margot Simonney

Communiqué

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Les Trois Coups

La cérémonie de remise du prix aura lieu le jeudi 10 décembre 2015 à 11 h 30 au Théâtre du Rond-Point, en présence de Bruno Boutleux, directeur général de l’Adami, Jean‑Jacques Milteau, président du conseil d’administration et Sergi Lopez, parrain du prix 2015.

Le prix du Théâtre Adami a pour objet d’aider financièrement une compagnie pour la diversité de son activité, son talent d’interprétation et l’originalité de ses créations.

Le jury, composé des membres du collège dramatique, a choisi, en 2015, d’attribuer le prix à la compagnie Chimène de Laurence Février.

Pour la première fois, une femme est récompensée, en tant qu’interprète et metteuse en scène. Laurence Février accomplit depuis des années un travail de création original et engagé comme en témoigne son spectacle actuellement à l’affiche : Tabou.

Comédienne et metteuse en scène, Laurence Février débute sa carrière dans les années 1970.

Elle fonde sa compagnie, Chimène, en 1980 et met en scène Pirandello, O’Neill, Italo Svevo, Michel Tremblay, Marivaux… Au cinéma, elle tourne avec Étienne Chatilliez, Raul Ruiz, Steven Spielberg… À partir de 2002, elle recherche de nouvelles formes d’expression scénique et commence une série de spectacles de théâtre-documentaire en allant à la rencontre des habitants de différents quartiers. Quartiers nord se joue au Novaja Drama à Moscou, et la même année, Luc Bondy programme le spectacle au Festwochen de Vienne en Autriche. Parallèlement à cette recherche sur la parole vivante et l’oralité, elle poursuit son travail sur les textes dramatiques et les adaptations littéraires avec En attendant Godot de Samuel Beckett, les Belles Âmes de Lydie Salvayre, Oiseaux, de Saint-John Perse joué par un chœur de 18 acteurs, à la Cartoucherie, Yes, peut-être de Marguerite Duras… En 2012, elle crée Tabou, une pièce dans laquelle elle met en scène cinq femmes violées qui répondent aux questions de l’instruction ; en réponse à ce questionnement, la flamboyante plaidoirie que Gisèle Halimi a prononcée à la cour d’assises d’Aix-en-Provence le 3 mai 1978. En 2014, elle monte Presqu’ils le dernier texte de Michèle Guigon dans « Alter égaux ». En 2015, elle reprend Suzanne, un spectacle sur la philosophie du droit et sur la parité, qui fera l’objet d’une nouvelle création traitant de la question du genre, en 2016, lors du Festival d’Avignon. Elle part en résidence à la Guadeloupe pour une nouvelle production de théâtre-documentaire : Ils habitent les Antilles.

Sa pièce Tabou est actuellement jouée au Lucernaire depuis le 21 octobre jusqu’au 5 décembre 2015, reprise du 15 au 18 mars et du 23 au 26 mars 2016 au Théâtre de l’Opprimé.

Cette pièce pose la question : le viol est-il un tabou dans notre société ?

Sur scène, cinq comédiennes : Véronique Ataly, Mia Delmaë, Françoise Huguet, Carine Piazzi, Anne‑Lise Sabouret, qui jouent cinq femmes violées, cinq cas inspirés de fait réels. À tour de rôle, les cinq victimes vont devoir répondre à un interrogatoire et prouver leur « innocence ». Ce questionnement, qui semble d’abord utile et légitime, devient obsessionnel et oppressant. C’est le questionnement de la police, celui de la justice, celui de la société, le harcèlement de questions qui vont faire naître le doute et faire apparaître ces victimes comme coupables… En réponse à ce questionnement, la flamboyante plaidoirie prononcée par Gisèle Halimi à la cour d’assises d’Aix-en-Provence le 3 mai 1978, plaidoirie reprise avec une grande justesse par Laurence Février, seule face au public où elle interpelle ainsi le spectateur. Les jeux de lumière sont réalisés par Jean‑Yves Courcoux, la scénographie et l’illustration sonores sont signées Brigitte Dujardin.

Laurence Février, avec sa compagnie et en accompagnement de la pièce, a monté toute une série d’actions autour de ce spectacle. Une mobilisation contre le viol : débats, conférences, sensibilisation auprès des lycéens d’Île-de-France. Des actions qui s’inscrivent complètement dans l’actualité de la journée du 25 novembre prochain, déclarée Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

Depuis le début des représentations, le public est invité chaque soir après la pièce à participer à un débat, autour du sujet, avec un(e) invité(e) différent(e) pour chacun des débats (avocat, médecin, sociologue, juge, association…) et en présence de l’équipe artistique.

En parallèle, 7 conférences ont été programmées dans certaines mairies d’arrondissement de Paris ainsi qu’à Aponia, centre d’art contemporain à Villiers-sur-Marne. Il y a un thème différent pour chacune des conférences. Elles sont animées par des spécialistes des questions des violences et du viol. Le public est invité à se rendre aux conférences qui ont lieu les jours de relâche.

Les 54 actions de sensibilisation sur la question du « consentement » en milieu scolaire, sont faites en partenariat avec 27 établissements.

En raison, des évènements tragiques survenus le 13 novembre, la venue des groupes scolaires au spectacle pourra être suspendue.

Les interventions en lycées et les débats après chaque représentation sont maintenus.

Les Trois Coups

Lire aussi Entretien avec Laurence Février


Infos pratiques :

Le Lucernaire • 53, rue Notre-Dame-des-Champs • 75006 Paris

Réservations au 01 45 44 57 34 et sur www.lucernaire.fr

Du 21 octobre au 5 décembre 2015, du mardi au samedi à 20 h 30

Les 24, 26 novembre, 3 décembre à 14 h 30

Théâtre de l’Opprimé • 78, rue du Charolais • 75012 Paris

Tél. 01 43 45 81 20

www.theatredelopprime.com

Du 15 au 18 mars 2016 à 15 heures et du 23 au 26 mars à 20 h 30

Plus d’infos sur les débats et les conférences :

www.tabouchimenecompagnie.com

La vidéo de présentation de Tabou :

https://vimeo.com/47507178

Photo : © Margot Simonney

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