Portrait de Pascal Mary, chanteur

Pascal Mary © Céline Doukhan

Rencontre
avec Pascal Mary

Par Céline Doukhan
Les Trois Coups

En cet après-midi de juillet, sous le soleil d’Avignon, Pascal Mary a le sourire. Il peut : le tour de chant qu’il donne tous les midis au Théâtre de l’Ange remporte un franc succès, tant auprès du public que des programmateurs. Nous avons eu envie de le rencontrer.

Un concert de Pascal Mary, c’est un savant mélange de moments d’émotion, de sourires et de rire, au fil de chansons qui parlent du temps qui passe, du manque affectif, de la rupture, du sentiment d’insatisfaction, de la quête du bonheur. Pas mal pour un chanteur qui, au sortir de l’adolescence, était surtout imprégné des tubes… d’Abba.

Tout commence en Normandie, que Mary brocarde allègrement dans certaines de ses chansons. Déjà, le jeune Pascal se fait remarquer par sa jolie voix… C’est à l’âge de vingt ans (il en a quarante-trois) que le déclic se produit. N’en pouvant plus de la Normandie et de sa vie étriquée, le jeune homme rallie la capitale pour, enfin, « commencer à vivre », et découvre le théâtre, le piano et la composition. Il intègre la troupe de théâtre de rue Le Tapis franc. Peut-être est-ce de là qu’il tire cette facilité à tisser très rapidement un lien avec son public ? Toujours est-il que, au même moment, il devient un assidu du cabaret Le Piano-Zinc, d’abord comme spectateur, puis pour des chansons occasionnelles – les spectateurs étaient invités à monter sur les planches – et enfin comme chanteur à part entière.

Des teintes délicates

Sa vocation se précise. À trente ans, maintenant ébloui par Barbara, ayant également biberonné Brel et Brassens, il se lance pour ses premiers concerts (enfin !), avec ses chansons propres et d’autres du répertoire. S’il met du temps à se lancer pour de bon dans la musique, en revanche, comme un peintre au coup de pinceau rapide, il brosse sans peine ses miniatures raffinées, paroles et musique. Un style « qui n’a pas beaucoup évolué » : l’album Vivons de rien sorti en 2010 contient ainsi des morceaux écrits il y a déjà plusieurs années. Un album arrangé par son complice Patrick Laviosa, dans des teintes délicates qui mettent en valeur le texte. « Les arrangements, c’est une enveloppe. Cela dit, une jolie fille est toujours jolie, mais avec une belle robe, cela ne gâche rien ! », précise celui qui, après plusieurs années de doute, dit avoir enfin trouvé un équilibre.

En 2008, le hasard se charge de lui faire franchir un nouveau cap quand, de façon imprévue, il se retrouve sur scène sans ses musiciens. Il ne lui reste plus qu’à s’accompagner au piano… La formule marche si bien qu’il y a maintenant pris goût, surmontant ses craintes de ne pas suffisamment maîtriser l’instrument, lui qui l’a appris en autodidacte. À Avignon, le public enthousiaste lui offre la récompense méritée d’un travail de longue haleine exigeant et sensible. Pour Pascal Mary, c’est « un palier » qui vient d’être franchi. Une bouffée d’énergie qui tombe à point, à l’heure de la mise en route d’un troisième album. Mais patience : avec Pascal Mary, la musique mûrit doucement, pour mieux exhaler ses arômes subtilement acidulés. 

Céline Doukhan

Lire la critique du spectacle par Céline Doukhan

http://pascalmary.weebly.com/

Photo de Pascal Mary : © Céline Doukhan

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