« La Reprise », de Milo Rau, Gymnase du lycée Aubanel à Avignon
Étrange réel au cœur du théâtre
Par Lorène de Bonnay
Dans sa nouvelle création, l’artiste suisse (actuel directeur du Théâtre national de Gand) poursuit son exploration du réel et de sa représentation. « La reprise – Histoire(s) de théâtre (I) » interroge la violence d’un fait divers, le regard et l’illusion théâtrale. Un spectacle dense, catharctique, efficace.
Séminaire annuel de l’Anrat à Avignon
Un concentré d’expériences théâtrales
Par Lorène de Bonnay
Depuis 2003, l’Anrat (Association Nationale de Recherches et d’Action Théâtrale)1 donne rendez-vous aux enseignants, professionnels et responsables des relations publiques au Festival. Au programme de cette formation annuelle dédiée au spectacle vivant : de la culture intensive !
« Iphigénie », de Racine, cloître des Carmes à Avignon
Une Atride affadie
Par Lorène de Bonnay
Iphigénie, petite-fille d’Atrée touchée par la faute originelle de sa famille, est une figure de l’innocence sacrifiée des plus émouvantes. Pourtant, la jeune Atride de Chloé Dabert ne suscite pas le pathétique attendu. Cette « Iphigénie » n’est pas de la même lignée que « Thyeste », qui se joue à quelques rues.
« Thyeste », de Sénèque, Cour d’honneur à Avignon
Un festin théâtral
Par Lorène de Bonnay
Le nouveau spectacle de Thomas Jolly, créé pour la Cour, ne démérite pas : « Thyeste » nous fait participer à un rituel cruel qui aboutit à une apocalypse, dans un lieu sacré. Démesure pour démesure, ce sacrifice n’en est pas moins délectable.
« Pourquoi m’as-tu mordu l’oreille » de Julien Dieudonné, l’Apostrophe à Cergy
Un désir fou de désordre
Par Lorène de Bonnay
La pièce déroule un film rêvé, une variation autour d’une persona truculente et anarchique, Jean Yanne. Bien plus qu’une comédie biographique, ce spectacle jubilatoire et décalé, mêlant les arts, parle de création, de politique et met en perspective notre époque.
« Humanoptère », de Clément Dazin, le Théâtre de la Ville au Montfort, à Paris
Jonglerie métaphysique
Par Lorène de Bonnay
Après le solo « Bruit de couloir », créé en 2013 et qui a tourné en France et en Asie jusqu’en 2017, Clément Dazin présente « Humanoptère », un ballet chorégraphique pour sept jongleurs. Ce spectacle, hybride et puissant, recèle de visions fulgurantes qui questionnent les gestes d’une humanité polarisée sur le travail.
« Je suis un pays », de Vincent Macaigne, Théâtre Nanterre-Amandiers à Nanterre
Plus grand que nature
Par Lorène de Bonnay
Sous-titrée « Comédie burlesque et tragique de notre jeunesse passée », la pièce « Je suis un pays », une dystopie foutraque, marque la fin d’un cycle pour Vincent Macaigne. On y retrouve avec joie son esthétique, même si elle ne possède pas la fulgurance de certains spectacles qui l’ont précédée.
« Festen », de Thomas Vinterberg, à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, à Paris
Un étrange piège théâtral
Par Lorène de Bonnay
Cyril Teste, comme d’autres metteurs en scène avant lui, s’attaque à l’adaptation théâtrale du film « Festen », de Thomas Vinterberg. Quand l’inceste s’invite dans une fête de famille, c’est le désastre, la déflagration. Or, la forme élaborée ici, entre film et théâtre, ne suscite pas un tel trouble.
Reprise de « Angels in America », de Tony Kushner, au Théâtre de l’Aquarium, à Vincennes
Reprise de « Angels in America »
La talentueuse Aurélie Van den Daele reprend la pièce de Tony Kuschner (rendue célèbre par l’épatante mini-série de Mike Nichols, dans les années 2000). La mise en scène, tirée au cordeau, agite avec fièvre des thèmes plus que jamais actuels.
« Democracy in America », d’après Alexis de Tocqueville, MC93 à Bobigny
Le sacrifice, à l’aube de toute démocratie
Par Lorène de Bonnay
Liberté, égalité : des vœux pieux, des mots creux ? Que se passe-t-il donc à l’ombre de la Démocratie ? En s’emparant d’un tel sujet, en questionnant ces valeurs ô combien précieuses, Romeo Castellucci a créé un horizon d’attente immense. Trop, peut-être.
« Qui déplace le soleil », de Marie Piemontese, Théâtre l’Échangeur à Bagnolet
Les tisserandes d’une épopée intime
Par Lorène de Bonnay
Marie Piemontese délaisse un temps son costume d’actrice pour inventer et mettre en scène une belle pièce sur le tissage, le métissage, le passage. Sa fable intime et universelle, « Qui déplace le soleil », nous meut, dans tous les sens du terme.
Entretien avec le comédien Denis Lavant et le metteur en scène Jacques Osinski, à propos du spectacle « Cap au pire » de Beckett
Denis Lavant : « On est harcelé, dévoré par l’envie de néant, dans la vie »
Propos recueillis par Lorène de Bonnay
Après la représentation de « Cap au pire » au Théâtre des Halles, à Avignon, le public a pu assister à une rencontre entre les membres du « Séminaire Avignon » de l’Association nationale de recherche et d’action théâtrale (A.N.R.A.T.) et les deux artistes, Denis Lavant et Jacques Osinski.