« Dans la solitude des champs de coton », de Bernard‑Marie Koltès, place du Petit‑Palais à Avignon

palais des Papes et Petit Palais © J.-M. Rosier

L’acheteur et le vendeur

Par Vincent Cambier
Les Trois Coups

Dans des conditions de représentation inouïes, près de l’immense Barnum mercantile, bruyant et grouillant de monde des places de l’Horloge et du Palais-des-Papes, deux jeunes acteurs magnifiques jouent.

Ils jouent là pour gagner trois sous, et parce qu’ils ne peuvent pas s’empêcher de partager leurs émotions théâtrales. Ils interprètent avec incandescence Dans la solitude des champs de coton, de Bernard‑Marie Koltès. Et se forgent un cœur de comédien en airain.

L’un a « le regard de celui qui vous présume plein d’intentions illicites », l’autre reconnaît : « Mes mots me désarçonneraient moi-même ! ».

L’un prétend : « Je suis capable de vous éblouir de mes non ! ». L’autre rétorque : « Toutes les sortes de oui, je les sais ! ».

Ce duel, d’abord verbal, ne peut se conclure que par le malheur…

Yann Karaquillo et Mathias Aubrun, de la compagnie La Corde verte de Limoges, sont des poulains de l’écurie Michel Bruzat. Et ça se voit.

Habités par la grâce, consumés d’une flamme noire intérieure, mus par un sens du déplacement incroyable, ils interprètent avec panache le texte brûlant de Koltès, dans le décor grandiose de la muraille située entre le Petit Palais et le palais des Papes. 

Vincent Cambier


Dans la solitude des champs de coton, de Bernard-Marie Koltès

Cie La Corde verte

Place du Petit-Palais (plein air)

Du 25 juillet au 2 août à 22 h 15 (1 heure)

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