« Fantôme(s) :: de l’Opéra », d’après Gaston Leroux, Nouveau Théâtre du Huitième à Lyon

J’entends des voix

Par Esther Mano
Les Trois Coups

Pour sa première mise en scène, Florian Santos a choisi d’adapter librement l’œuvre de Gaston Leroux, « le Fantôme de l’Opéra », publié en 1910 et largement revisité au cinéma. C’est ainsi que samedi, en fin d’après midi, le N.T.H.8 (Nouveau Théâtre du Huitième) vibrait au rythme du suspense.

D’un côté, il y a les jalousies, les caprices, les peurs de chacun, le désir de réussite des autres et les amours. De l’autre, il y a un fantôme poussé au crime par un amour contrarié. Les tensions exacerbent des peurs qui peuvent se justifier. On assiste en effet à trois meurtres en deux heures. Le suspense de l’intrigue est maintenu tout du long.

Pour nous tenir en haleine, Florian Santos a choisi une mise en espace qui nous permet d’être au cœur de l’action. D’une part, la scène n’est pas surélevée et les spectateurs sont situés sur trois côtés de celle-ci. D’autre part, les comédiens se mêlent à nous dans leurs déplacements. En outre, la vidéo tient une part importante dans le jeu. Le récitant nous donne des indications d’actions, bruite la vidéo. Il joue de sa voix, et quelle voix !, comme d’un véritable instrument. Je dois dire que c’était très réussi.

Au final, les images, ou photos comme nous dirions pour le cinéma, sont belles. Et quel que soit l’angle de vision, nous étions tous gâtés. Quant à la représentation des morts faites avec leurs chaussures vides, je l’ai particulièrement appréciée. J’ai trouvé cela astucieux et esthétique.

En revanche, les passages chantés ne m’ont pas convaincue. Certes, les comédiens chantent juste, mais j’ai ressenti, à ces moments-là, un manque d’énergie et du faux dans leur jeu. Tandis que leurs actions faites au ralenti, entre autres, étaient particulièrement réussies. Le cours de l’histoire paraît par ailleurs parfois un peu alambiqué. Ainsi, le fantôme est‑il vraiment celui qu’on nous montre ou est‑ce une sorte de folie qui fait croire à la cantatrice qu’elle est le fantôme ? Si le fantôme était la cantatrice, qui était son maître de chant ?… Mais après tout, est‑ce que cela avait vraiment de l’importance ?

Au final, ce fut un bon moment de détente. Il s’agit d’un spectacle grand public de qualité avec un espace occupé au mieux, de belles images, du mouvement, du suspense, du rire, de bons comédiens et une mise en scène intéressante. Que demander de plus ? 

Esther Mano


Fantôme(s) :: de l’Opéra, d’après Gaston Leroux

Cie Et si c’était vrai ?

Mise en scène : Florian Santos

Avec : Thibault Deloche, Jean‑Louis Delorme, Juliette Fernet, Coline Galeazzi, Élodie Grumelart, Baptiste Jamonneau, Guillaume Motte, Clément Vercelletto, Alexia Vidal

Lumière : Valérie Foury

Musique : Frédéric Dubois

Costumes : Mathilde Perrot

Vidéo : Siegfried Marque

Photographie : Siegfried Marque

Chargée de production : Mélanie Arnaud

Communication : Sonia Hervochon

N.T.H.8 • 22, rue Commandant‑Pégout • 69008 Lyon

Réservations : 04 78 78 33 30

communication@NTH8.com

www.NTH8.com

Du 21 novembre au 2 décembre 2007 à 20 heures ou 17 heures

Durée : 1 h 50

12 € | 6 € | gratuit pour tous le jeudi

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