« Vessel », ballet de Damien Jalet et Kohei Nawa, Théâtre national de Bretagne à Rennes
Le corps jamais vu
Par Olivier Pansieri
Le chorégraphe Damien Jalet et le plasticien Kohei Nawa cosignent ces instants de grâce. Une plongée hallucinatoire dans le merveilleux de tous les jours : nous-mêmes observés de l’intérieur. Un des spectacles les plus forts que j’ai vu, atterri par miracle à Rennes.
7e panorama des chantiers de la Formation avancée et itinérante des arts de la rue, à Marseille
Les spasmes publics
Par Stéphanie Ruffier
Vingt minutes pour extraire le suc d’un projet artistique, c’est le temps imparti à chaque apprenti de la Formation avancée et itinérante des arts de la rue (FAI-AR). Les 17 et 18 avril à Marseille, Cucuron et Port-Saint-Louis, après vingt-deux mois au sein de cette formation supérieure d’art en espace public, ils étaient quatorze à présenter leurs étapes de travail avec pour consigne : « oser, prendre des risques, désobéir ».
« Un bal masqué », de Giuseppe Verdi, Opéra de Rennes
Un bal masqué de rêve
Par Olivier Pansieri
L’Opéra de Rennes reprend Un bal masqué de Verdi, remarquablement beau et profond. Les chanteurs, l’orchestre, le chœur, mais aussi la scénographie, les costumes et la mise en scène, tout concourt à faire de ce spectacle une réussite.
« Les Sorcières de Salem », d’Arthur Miller, Théâtre de la Ville à Paris
Des sorcières bien mal-aimées
Par Maxime Grandgeorge
Emmanuel Demarcy-Mota s’empare brillamment des Sorcières de Salem, le célèbre brûlot dramatique d’Arthur Miller, écrit en pleine paranoïa maccarthiste. Il crée un spectacle puissant et mystérieux, auscultant les phénomènes de superstition et d’aveuglement collectifs. Une plongée fascinante aux racines du mal.
« Le Postillon de Lonjumeau », d’Adolphe Adam, Opéra Comique à Paris
Qu’il est beau le postillon !
Par Maxime Grandgeorge
Michel Fau et Sébastien Rouland ressuscitent avec fantaisie « Le Postillon de Lonjumeau » d’Adolphe Adam, un titre emblématique de la production lyrique française du début du XIXème siècle. L’Opéra Comique accueille cette œuvre à mi-chemin entre théâtre et opéra, dans une version rafraîchissante et délicieusement kitsch.
« Opening night », de John Cassavetes, Théâtre des Célestins à Lyon
Une icône peut en en cacher une autre
Par Trina Mounier
Le brillant et jeune metteur en scène Cyril Teste aime prendre des risques. Il s’est penché sur l’adaptation de « Festen », la saison passée. Il s’essaie aujourd’hui à une mise en scène d’« Opening night » et offre à Isabelle Adjani le rôle tenu par l’immense Gena Rowlands, dans le film de Cassavetes.
« Fêlures. Le silence des hommes », de D’ de Kabal, Théâtre de La Colline, à Paris
Pour que ça ne fasse plus mâle
Par Laura Plas
Avec « Fêlures », D’de Kabal crée un nouvel ovni théâtral, sorte d’essai métissé sur le genre et l’importance du consentement dans la sexualité. Avec probité, il propose ainsi un dépassement des clichés et des manichéismes, pour émanciper le spectateur.
« Inoxydables », de Julie Ménard, Théâtre national populaire à Villeurbanne
L’amour aux trousses
Par Michel Dieuaide
Julie Ménard à l’écriture, Maxime Mansion à la mise en scène, et le groupe Klone à la musique live, pour un théâtre de résistance inaltérable.
« Didon et Enée, remembered », de Henry Purcell et Kalle Kalima, Opéra de Lyon
Magistralement baroque
Par Michel Dieuaide
L’ensemble des artistes et des techniciens participant à cette création de l’Opéra de Lyon offre au public une occasion rare d’assister à la représentation d’une œuvre ancienne, dont la version contemporaine résonne puissamment.
« Guys and Dolls », de Frank Loesser, Théâtre Marigny à Paris
Broadway comme si vous y étiez
Par Maxime Grandgeorge
Un classique de la comédie musicale américaine débarque à Paris, 70 ans après sa création : « Guys and Dolls ». Le feu d’artifices visuel et sonore orchestré par Stephen Mear au Théâtre Marigny n’a rien à envier aux superproductions de Broadway. Irrésistible !
« Méphisto [Rhapsodie] », de Samuel Gallet, Théâtre national de Bretagne à Rennes
Grand peur et misères des subventionnés
Par Olivier Pansieri
Jean-Pierre Baro met en scène « Mephisto » de Samuel Gallet, très vaguement inspiré du roman de Klaus Mann. Une litanie, qui se veut un cri, contre la montée du fascisme récitée par des personnages auxquels on ne croit pas. Restent des moments criants de vérité sur l’arrivisme des gens de théâtre. Auquel on croit, par contre.
« Victor ou les enfants au pouvoir », de Roger Vitrac, Théâtre national populaire à Villeurbanne
À la famille comme à la guerre
Pour tirer sa révérence en beauté, Christian Schiaretti, qui achève son mandat à la tête du Théâtre national populaire (T.N.P.), se tourne vers Roger Vitrac et « Victor et les enfants au pouvoir ».