« Qui va garder les enfants », de Nicolas Bonneau et Fanny Chériaux, Théâtre de Belleville à Paris
De la peur à la part de l’autre
Par Laura Plas
Déjà ouvrier ou boxeur à la scène, Nicolas Bonneau se métamorphose cette fois en femmes politiques pour évoquer leurs combats et leur quotidien. Résultat : un spectacle protéiforme où la satire (parfois maladroite) côtoie heureusement des moments de sincérité et de poésie.
« Bosch dreams », des 7 doigts de la main, Bonlieu Scène Nationale d’Annecy
Le mystère Bosch
Par Juliette Nadal
Le collectif de création pluridisciplinaire Les 7 doigts de la main propose une initiation moderne et sensible à l’œuvre énigmatique du peintre néerlandais Jérôme Bosch. Combinant cirque et arts visuels, « Bosch dreams » nous fait pénétrer dans l’imagination merveilleuse et incompréhensible de l’artiste médiéval.
Reprise de « Thyeste », de Sénèque, Grande Halle de la Villette à Paris
« Thyeste » de Thomas Jolly, créé pour la Cour d’honneur du Festival d’Avignon en juillet dernier et repris à la Villette, nous fait participer à un rituel cruel qui aboutit à une apocalypse. Démesure pour démesure, ce sacrifice n’en est pas moins délectable.
« Le Lion dans la cage » de Noémie Fansten, Théâtre de la Contrescarpe à Paris
Un lion pour rugir de plaisir !
Par Laura Plas
Avec une fantaisie exquise et un humour débridé, Noémie Fansten nous conte dans « le Lion dans la cage » les tribulations d’une bigleuse, depuis l’enfance jusqu’à aujourd’hui : une belle réflexion sur les cages de la « normalité » et les pouvoirs de l’imagination.
« J’ai bien fait », de Pauline Sales, le Théâtre de la Tempête à Paris
Les quarantenaires rugissants
Par Laura Plas
Pour la deuxième fois, Pauline Sales met en scène un de ses textes. Servi par une distribution et un travail sonore convaincants, le spectacle « J’ai bien fait ? » monte en puissance pour nous emporter dans un tourbillon tragi-comique. L’évocation du pire serait-elle la meilleure des recettes pour bien faire ?
Reprise de « Qui déplace le soleil » de Marie Piemontese, Maison des Métallos à Paris
Reprise de « Qui déplace le soleil »
Marie Piemontese invente et met en scène une belle pièce sur le tissage, le métissage, le passage. Sa fable intime et universelle, « Qui déplace le soleil », nous meut, dans tous les sens du terme. À voir ou revoir, dans une nouvelle distribution (avec la comédienne !), à la Maison des Métallos.
« 4.48 Psychose », de Sarah Kane, Paris Villette
Entre aube et crépuscule
Par Romain Labrousse
Dans une volonté manifeste de ne pas réduire la pièce à sa dimension testamentaire, Florent Siaud affirme la théâtralité d’un monologue instable.
Reprise de « Je n’ai pas encore commencé à vivre » de Tatiana Frolova, Théâtre KnAM, Théâtre des Célestins à Lyon
Reprise
Les Célestins de Lyon offrent une seconde vie à un spectacle bouleversant découvert lors de l’édition 2017 de Sens Interdits. « Je n’ai pas encore commencé à vivre » sera visible pour une quinzaine de représentations hors les murs, au Théâtre du point du Jour.
« Elvira, Elvire Jouvet 40 », de Brigitte Jaques-Wajeman, Les Célestins à Lyon
Du très grand art
Par Michel Dieuaide
Toni Servillo, l’exceptionnel comédien italien, signe la mise en scène et interprète l’adaptation des sept leçons de théâtre que Louis Jouvet donna au Conservatoire national de Paris de février à septembre 1940.
« Rebibbia », d’après Goliarda Sapienza, Théâtre national populaire à Villeurbanne
Théâtre documentaire sans âme
Par Michel Dieuaide
Alison Cosson, à l’écriture, et Louise Vignaud, à la mise en scène, adaptent « l’Université de Rebibbia » de Goliarda Sapienza : le récit d’une incarcération dans une prison de femmes, à Rome, pendant les années de plomb.
Reprise de « Joueurs, Mao II, les Noms », d’après Don DeLillo, théâtre de l’Odéon à Paris
Reprise de « Joueurs, Mao II, les Noms » à l’Odéon. Avec cette trilogie-fleuve adaptée des romans de l’auteur américain, le geste artistique de Julien Gosselin s’approfondit. Le spectateur se laisse immerger dans une expérience théâtrale paroxystique, labyrinthique, à la fois inouïe et éprouvante.
« End/igné », de Mustapha Benfodil, Théâtre de Belleville à Paris
Le meilleur pour le feu
Par Laura Plas
Avec « End/igné » de Mustapha Benfodil, Kheireddine Lardjam évoque l’Algérie actuelle en optant pour la poésie et la distanciation. Résultat mitigé, tant au point de vue de l’interprétation que de l’écriture : le meilleur est bien pour la fin (pour le feu).