« Jan Karski, mon nom est une fiction », d’après Yannick Haenel, au Théâtre national de Bretagne à Rennes

«  Jan Karski  » de Yannick Haenel – Mise en scène d’Arthur Nauzyciel ©  Frédéric Nauczyciel - Centre Dramatique National Orléans Loiret Centre

L’Homme qui ne pouvait plus fermer les yeux
Par Olivier Pansieri
« Jan Karski », mis en scène et adapté du roman éponyme de Yannick Haenel par Arthur Nauzyciel, fut l’un des évènements du Festival d’Avignon en 2011. Depuis, il n’a cessé de tourner dans le monde. Il ne fait pas que rafraîchir la mémoire, il l’honore aussi et rappelle que le monde peut être sauvé par le geste d’un seul homme qui dit non, ici dramatiquement ressuscité. Fort et nécessaire.

«  Le Nain  » d’Alexander Zemlinsky, Opéra de Rennes

«  Le Nain  » d’Alexander Zemlinsky ©  Frédéric Iovino

Le nain, ce plouc ?
Par  Olivier Pansieri
Sous la baguette attentionnée de Franck Ollu, ce « Nain » donné dans sa forme réduite, fait ressortir les rutilantes trouvailles du Viennois Zemlinsky, compositeur incurablement Art Nouveau. Mathias Vidal prête sa voix puissante au rôle-titre, Julie Robard-Gendre sa forte sensibilité à celui de Ghita et l’Orchestre symphonique de Bretagne sa fougue aux fulgurances de cette lettre ouverte aux sans-cœurs. On est moins convaincu par le reste.

«  Disgrâce  » d’après John Maxwell Coetzee, au Théâtre national de Bretagne à Rennes

«  Disgrâce  » de John Maxwell Coetzee – Mise en scène de Jean-Pierre Baro ©  Simon Gosselin

Un Blanc au purgatoire
Par Olivier Pansieri
Cette adaptation du roman de John Maxwell Coetzee, « Disgrâce », a tout pour déplaire. Violences, humiliations, rien ne manque à ce sombre tableau de la vie rêvée des anges déchus de l’Afrique du Sud. Puis on se surprend à le contempler, de plus en plus remué. Quelque chose a lieu là, de l’ordre de l’universel, qui nous étreint et ne nous lâche plus.

«  À vif  » de Kery James, Théâtre national de Bretagne à Rennes

« À vif » ©  Nathadread Pictures

Kery James persiste et saigne !
Par  Olivier Pansieri
Reprise au Théâtre national de Bretagne du spectacle « À vif » de Kery James, créé au Théâtre du Rond-Point dans une mise en scène de Jean-Pierre Baro. Cette première pièce du célèbre rappeur fait partout l’unanimité. Même chose ici, à Rennes, devant une salle comble et comblée. Quel est donc le secret d’un pareil succès ?

« Neuvième Symphonie », de Ludwig van Beethoven, Couvent des Jacobins à Rennes

« Neuvième Symphonie » © Laurent Guizard

Nouvel écrin pour un joyau
Par Jean-François Picaut
Depuis des années, l’Orchestre symphonique de Bretagne attendait un lieu qui lui fût propre. C’est désormais chose faite avec le Couvent des Jacobins à Rennes. Le concert inaugural du dix janvier prend une signification particulière puisqu’il fait résonner la musique dans l’un des endroits les plus anciennement occupés de la ville.

«  En attente  » d’après « Stabat Mater » et « Passion selon Jean » d’Antonio Tarantino, Théâtre La Paillette à Rennes

« En attente » ©  Nicolas Renard

Jésus remeurt
Par Olivier Pansieri
Le metteur en scène Frédérique Loliée orchestre un chassé-croisé aussi délirant que vrai à partir de deux textes d’Antonio Tarantino : « Stabat Mater » et « Passion selon Jean ». Deux Jésus, une Marie et l’Administration comme chemin de croix, amen. On devrait étouffer et on éclate de rire, pour finalement y aller de sa larme. Ce n’est pas si fréquent. Les Deschiens attendant le Grand Inquisiteur de Dostoïevski.

« Celtic Blues », avec Rihannon Giddens, Théâtre national de Bretagne, à Rennes

Rihannon Giddens © DR

Sensibilité et engagement : un enchantement
Par Jean-François Picaut
La semaine d’avant Noël aura été faste pour l’Orchestre symphonique de Bretagne. Le 20 décembre, il s’est vu attribuer le titre d’Artiste de l’année aux Victoires de la région. Les 21 et 22, il a connu un vrai triomphe pour son concert « Celtic Blues », autour des chansons de la magnifique chanteuse, Rihannon Giddens.

«  Yama  », de Damien Jalet, au Théâtre national de Bretagne à Rennes

« Yama » de Damien Jalet ©  Brian Hartley

Comment Damien Jalet déplaça les montagnes
Par  Olivier Pansieri
Coup de tonnerre avec ce « Yama », spectacle de danse inspiré des folklores, au sens le plus noble du terme. La montagne y est le lieu de tous les dangers, de tous les prodiges, de tous les exorcismes. Quelle joie de pouvoir se laver les yeux, et le cœur, à leur source merveilleuse. On en ressort ébloui, apaisé. Osons le dire, « aux anges ».

« Le Médecin malgré lui », de Molière et Charles Gounod, Opéra à Rennes

Le-Médecin-malgré-lui-Molière-Vincent-Tavernier

Dynamique, leste et léger
Par Jean-François Picaut
Chacun se souvient peu ou prou de Sganarelle, le médecin malgré lui, personnage principal d’un texte de Molière n’ayant guère quitté le programme des collèges. C’est cette pièce, « Le Médecin malgré lui », que Gounod choisit, en 1858, pour écrire son opéra-comique qui porte le même titre. L’Opéra de Rennes en fournit une version qui colle de très près à l’original.