« Architecture », de Pascal Rambert, Cour d’honneur, Festival d’Avignon
La pulvérisation à l’œuvre
Par Lorène de Bonnay
« Architecture », présenté dans la cour monumentale du Palais des papes, expose l’effondrement d’un monde, d’une classe, d’une culture, à travers la sinueuse descente aux enfers d’une famille. Si le geste de Pascal Rambert convainc et que le talent des comédiens explose, la forme tend à se déliter.
« La Dame aux camélias », d’Alexandre Dumas Fils, Théâtre national de Bretagne à Rennes
Jeu interdit
Par Olivier Pansieri
L’adaptation qu’Arthur Nauzyciel tire de la « La Dame aux camélias » laisse de marbre. Trois heures d’ébats au ralenti entre des personnages réduits à des figurants, entrecoupés de scènes assénées au public comme des rapports d’activité. Pourquoi ne pas relire l’œuvre chez soi, tranquillement ?
« Jan Karski, mon nom est une fiction », d’après Yannick Haenel, au Théâtre national de Bretagne à Rennes
L’Homme qui ne pouvait plus fermer les yeux
Par Olivier Pansieri
« Jan Karski », mis en scène et adapté du roman éponyme de Yannick Haenel par Arthur Nauzyciel, fut l’un des évènements du Festival d’Avignon en 2011. Depuis, il n’a cessé de tourner dans le monde. Il ne fait pas que rafraîchir la mémoire, il l’honore aussi et rappelle que le monde peut être sauvé par le geste d’un seul homme qui dit non, ici dramatiquement ressuscité. Fort et nécessaire.
« l’Empire des lumières » de Kim Young-Ha, National Theater Company of Korea, Théâtre national de Bretagne
Les sœurs Corée de Nauzyciel
Par Olivier Pansieri
Créée à Séoul en 2016, comme adaptation d’un roman jouant judicieusement sur les apparences, « L’Empire des lumières » envoûte par son mystère et l’art de ses interprètes. À la duplicité de leur jeu, s’ajoute celle du récit qui joue à nous perdre pour mieux nous guider. Deux heures de pur plaisir.
Nomination d’Arthur Nauzyciel à la direction du Théâtre national de Bretagne à Rennes
Communiqué
Audrey Azoulay a donné son agrément à la nomination d’Arthur Nauzyciel à la direction du Théâtre national de Bretagne…
« Splendid’s », de Jean Genet, centre dramatique national d’Orléans
Sensuals & Co
Par Aurélie Plaut
Arthur Nauzyciel séquestre ses comédiens au 7e étage de l’hôtel Splendid’s et s’interroge sur les sentiments que peut provoquer l’enfermement. Un propos cher à Jean Genet, servi par des interprètes-gangsters à la fois violents et gracieux.
« la Mouette », d’Anton Tchekhov, cour d’honneur du palais des Papes à Avignon
Un théâtre d’ombres
Par Lorène de Bonnay
Arthur Nauzyciel, encore marqué par son dernier spectacle sur la Shoah, « Jan Karski », conçoit une « Mouette » pour la cour d’honneur autour du motif du spectre. Une lecture a priori très singulière et lugubre. Pourtant, cet éclairage qui enténèbre le texte de Tchekhov parvient subtilement à creuser son sens, le faire résonner, l’ouvrir.