Festival Prémices 2014, avec Audrey Chapon, Nadia Kaci et Tiphaine Raffier, Théâtre du Nord à Lille et la Rose des vents à Villeneuve‑d’Asq

« Haine des femmes » © Simon Gosselin

L’émergence au féminin
Par Sarah Elghazi
La troisième édition du festival Prémices s’est faite cette année, par défaut ou par intention, caisse de résonance du politique. D’abord parce qu’elle a relayé la lutte des intermittents du spectacle (entre autres, l’équipe du « Reste n’est que silence » a décidé de ne pas jouer le 17 mai, jour d’appel à la grève nationale). Ensuite, parce que la plupart des spectacles ont fait la part belle à l’exploration scénique des questions d’identité, de société, et d’un désir de révolte qui s’est incarné dans ces trois propositions portées par des femmes.

« Orphelins », de Dennis Kelly, l’Idéal à Tourcoing

Orphelins © H. Dewasmes

Orphelins solitaires
Par Sarah Elghazi
Succès surprise du Off d’Avignon 2013, « Orphelins » marque l’entrée du Théâtre du Prisme et de son metteur en scène Arnaud Anckaert dans la cour des grands, avec un spectacle à la fois inquiétant et familier, subtil et mesuré jusque dans les accès de rage qui le traversent.

« Le renard ne s’apprivoise pas » / « Trois soli, étude # 2 », de Mylène Benoit, festival Latitudes contemporaines

La beauté d’une avancée dans la pénombre
Par Sarah Elghazi
Après « Wonder » et avant « Cold Song », Mylène Benoit, chorégraphe de la compagnie Contour progressif, nous invite ici au cœur des « Trois soli », pour la deuxième étape d’un parcours à la fois intime et public, un triptyque réflexif et sensoriel autour de la place de l’interprète et du lien qui unit public et création artistique.

« Ici », de Jérôme Thomas, Markus Schmid, Pierre Bastien, la Faïencerie à Creil

Ici © Christophe Raynaud de Lage

« Ici » : ou ailleurs ?
Par Léna Martinelli
Le titre évoque le lieu où le temps s’arrête : la prison. « Ici » est un spectacle en trois mouvements, pour deux artistes (Jérôme Thomas, Markus Schmid) et une musique mécanique (de Pierre Bastien) qui cherche les moyens de s’évader quand l’enfermement du corps est inévitable. Un spectacle sensible, à la fois grotesque et grinçant, qui transforme avec talent la contrainte en poésie.

« Exposition universelle », de Rachid Ouramdane, Maison folie Wazemmes à Lille

« Exposition universelle » © Jacques Hoepffner

Corps, champ de bataille
Par Sarah Elghazi
Après « Loin » et « Des témoins ordinaires », « Exposition universelle » prolonge la recherche identitaire et formelle de Rachid Ouramdane, à travers une réflexion sur les esthétiques officielles. Corps-nation, corps-individu, statue ou fétu de paille, l’être humain face à la norme revendique des identités plurielles et polyphoniques. Une belle façon d’ouvrir la 9e édition des Latitudes contemporaines, festival plus que jamais en phase avec le monde.

« Ô Nougaro », de Maurane, espace Jean‑Legendre à Compiègne

Maurane © Maxime Ruiz

Rencontre aux sonnets
Par Léna Martinelli
Maurane, Nougaro : ces deux‑là étaient faits pour se rencontrer. Lancée par celui qu’elle considérait comme « l’amour musical de sa vie », la chanteuse rend un magnifique hommage à Nougaro, génie du rythme et de la rime décédé en 2004.