« Democracy in America », d’après Alexis de Tocqueville, MC93 à Bobigny
Le sacrifice, à l’aube de toute démocratie
Par Lorène de Bonnay
Liberté, égalité : des vœux pieux, des mots creux ? Que se passe-t-il donc à l’ombre de la Démocratie ? En s’emparant d’un tel sujet, en questionnant ces valeurs ô combien précieuses, Romeo Castellucci a créé un horizon d’attente immense. Trop, peut-être.
« Dianne Reeves en concert », Carré Sévigné à Cesson-Sévigné
Planer avec une diva
Par Jean-François Picaut
Accueillir une star du jazz et de la soul comme Dianne Reeves est toujours un événement. C’est la proposition artistique faite par le Pont des Arts à Cesson-Sévigné (35) en avant-première de Jazz à l’Ouest – 28e édition. Les amateurs ne s’y sont pas trompés, les billets se sont arrachés et la salle était archi-comble.
« Antigone 82 », de Jean-Paul Wenzel, MC2 – Scène nationale, à Grenoble
Où est passée Antigone ?
Par Sophie Rigoureau
Habitué des adaptations romanesques au théâtre puisqu’il a déjà adapté avec succès ses propres récits, « Vater Land » et « Tout un homme », ainsi que d’autres romans d’auteurs divers, Jean-Paul Wenzel déçoit. Son texte est appliqué et son théâtre didactique.
« Maldoror / chant 6 » d’après Lautréamont, les Subsistances à Lyon
Entre Rue des boutiques obscures et Boulevard du crime…
Par Trina Mounier
On ne lit plus beaucoup, aujourd’hui, l’œuvre unique d’Isidore Ducasse, alias comte de Lautréamont, « les Chants de Maldoror ». C’est donc tout à l’honneur de Michel Raskine de nous proposer une version de ce texte magnifique, sulfureux, énigmatique, éminemment poétique, que les surréalistes encensaient.
« Rabbit Hole–univers parallèles », de David Lindsay-Abaire, les Célestins à Lyon
Élégant sitcom pour parents dévastés
Par Michel Dieuaide
Disons-le d’emblée : Julie Gayet, qui fait ici son retour sur les planches après 20 ans d’absence et quelques éclairages voyeuristes sur sa vie privée, tient son pari. Son rôle dans « Rabbit Hole–univers parallèles », spectacle créé aux Célestins, convainc.
« War and Breakfast » de Mark Ravenhill, les Clochards Célestes à Lyon
Génital, gastrique et peu théâtral
Par Michel Dieuaide
Depuis dix ans, le pamphlet dramatique à l’emporte-pièce de l’auteur britannique Mark Ravenhill ne cesse pas de séduire les compagnies théâtrales à la recherche d’une œuvre provocante. Le jeu en vaut-il toujours la chandelle ?
« Qui déplace le soleil », de Marie Piemontese, Théâtre l’Échangeur à Bagnolet
Les tisserandes d’une épopée intime
Par Lorène de Bonnay
Marie Piemontese délaisse un temps son costume d’actrice pour inventer et mettre en scène une belle pièce sur le tissage, le métissage, le passage. Sa fable intime et universelle, « Qui déplace le soleil », nous meut, dans tous les sens du terme.
« Molière malgré moi », de et avec Francis Perrin, Théâtre de la Gaîté Montparnasse à Paris
Hommage convenu au « patron »
Par Bénédicte Fantin
Francis Perrin nous fait revivre les quinze dernières années de la vie de Molière dans un monologue écrit et mis en scène par ses soins. On assiste davantage à une belle entreprise didactique qu’à un grand moment de théâtre.
« Danser à Lughnasa », de Brian Friel, villages en Anjou
Moisson d’applaudissements
Par Élisabeth Hennebert
La compagnie itinérante « Le temps est incertain mais on joue quand même ! » sillonne les campagnes françaises avec une comédie champêtre attachante et rythmée, servie par des acteurs exceptionnels.
« les Tragédies de juillet, Eschyle, Sophocle, Euripide », Gwenaël Morin, Théâtre du Point du jour, Nuits de Fourvière à Lyon
Le texte en majesté
Par Trina Mounier
C’est devenu un rite. À chaque retour du festival des Nuits de Fourvière, Gwenaël Morin propose une excursion dans les textes fondateurs de notre culture.
« Néant » de Dave St-Pierre, Théâtre de l’Oulle à Avignon
Brasser de l’air et du néant
Par Pierre Fort
Pour les offrir au public, Dave St-Pierre tire de son corps de beaux et gros blocs de néant. Gros comme son cœur.
« Santa Estasi – Atridi », d’après Eschyle, Sophocle, Euripide, gymnase du lycée Mistral à Avignon
L’essence extatique du théâtre
Par Lorène de Bonnay
Le marathon d’Antonio Latella1 nous transporte dans les Grandes Dionysies d’Avignon. Onze heures de pur théâtre, cérémoniel, total et cathartique, parviennent à arracher le voile de nos illusions.