« Qui déplace le soleil », de Marie Piemontese, Théâtre l’Échangeur à Bagnolet
Les tisserandes d’une épopée intime
Par Lorène de Bonnay
Marie Piemontese délaisse un temps son costume d’actrice pour inventer et mettre en scène une belle pièce sur le tissage, le métissage, le passage. Sa fable intime et universelle, « Qui déplace le soleil », nous meut, dans tous les sens du terme.
« Molière malgré moi », de et avec Francis Perrin, Théâtre de la Gaîté Montparnasse à Paris
Hommage convenu au « patron »
Par Bénédicte Fantin
Francis Perrin nous fait revivre les quinze dernières années de la vie de Molière dans un monologue écrit et mis en scène par ses soins. On assiste davantage à une belle entreprise didactique qu’à un grand moment de théâtre.
« Danser à Lughnasa », de Brian Friel, villages en Anjou
Moisson d’applaudissements
Par Élisabeth Hennebert
La compagnie itinérante « Le temps est incertain mais on joue quand même ! » sillonne les campagnes françaises avec une comédie champêtre attachante et rythmée, servie par des acteurs exceptionnels.
« les Tragédies de juillet, Eschyle, Sophocle, Euripide », Gwenaël Morin, Théâtre du Point du jour, Nuits de Fourvière à Lyon
Le texte en majesté
Par Trina Mounier
C’est devenu un rite. À chaque retour du festival des Nuits de Fourvière, Gwenaël Morin propose une excursion dans les textes fondateurs de notre culture.
« Néant » de Dave St-Pierre, Théâtre de l’Oulle à Avignon
Brasser de l’air et du néant
Par Pierre Fort
Pour les offrir au public, Dave St-Pierre tire de son corps de beaux et gros blocs de néant. Gros comme son cœur.
« Santa Estasi – Atridi », d’après Eschyle, Sophocle, Euripide, gymnase du lycée Mistral à Avignon
L’essence extatique du théâtre
Par Lorène de Bonnay
Le marathon d’Antonio Latella1 nous transporte dans les Grandes Dionysies d’Avignon. Onze heures de pur théâtre, cérémoniel, total et cathartique, parviennent à arracher le voile de nos illusions.
« Vaille que vivre (Barbara) » de Juliette Binoche et Alexandre Tharaud, Cour du Lycée Saint-Joseph à Avignon
Du bout des doigts, du bout du cœur
Par Pierre Fort
La présence lumineuse des deux artistes restitue, avec sensibilité et justesse, la personnalité complexe de Barbara.
« The Great Tamer », de Dimitris Papaioannou, La FabricA à Avignon
Le Dompteur magnifique
Par Pierre Fort
Les images sophistiquées et délicates du metteur en scène des cérémonies des Jeux Olympiques d’Athènes éblouissent par leur profonde humanité.
« La Fille de Mars », d’après Heinrich von Kleist, gymnase Paul Giéra à Avignon
Amazone, le Sein m’en tombe !
Par Pierre Fort
Metteur en scène pourtant réputé et respecté, Jean-François Matignon fait de la pièce de Kleist au romantisme âpre et bouillonnant, un nanar en bonne et due forme.
« 1830 : Sand, Hugo, Balzac, tout commence… », de Manon Montel, Pandora Théâtre, à Avignon
1830, millésime d’exception
Par Élisabeth Hennebert
Manon Montel passe au pressoir un siècle de combats politiques et esthétiques pour en extraire un spectacle rythmé, spirituel, enivrant : un nectar !
« Le Sec et l’Humide », de Jonathan Littell, l’Autre Scène du grand Avignon – Vedène à Avignon
Anatomie de la langue fasciste
Par Lorène de Bonnay
Avec « Le sec et l’humide », le flamand Guy Cassiers poursuit son exploration fascinante de l’histoire politique européenne. Son spectacle questionne finement la figure du Mal, qui ne cesse de faire retour, et prend ici le visage du fasciste belge Léon Degrelle.
« Dans les ruines d’Athènes », de et par Le Birgit Ensemble, Gymnase Paul Giéra à Avignon
Leçon de morale européenne
Par Bénédicte Fantin
Le Birgit Ensemble signe un projet ambitieux avec sa tétralogie Europe mon amour, dont les deux derniers volets sont présentés au Festival d’Avignon. Dommage que le final de cette relecture de l’histoire européenne contemporaine se perde dans des dérives formelles, au détriment du jeu théâtral.