« Monument 0 : hanté par la guerre (1913-2013) », d’Eszter Salamon et « Samedi détente », de Dorothée Munyaneza, Latitudes contemporaines à Lille
Danses de mort et de renaissance
Par Sarah Elghazi
Latitudes contemporaines, de plus en plus traversées par les échos des bouleversements de notre monde, ont choisi d’ouvrir leur treizième édition avec deux propositions fortes, dures et belles comme une lame. Dans des registres très différents, Ezster Salamon et Dorothée Munyaneza livrent leurs regards sur les guerres impérialistes, la honte, la responsabilité. Deux moments chocs qui n’oublient jamais le spectateur.
« la Mort en rose », d’Anna Benito et Marianne Pommier, l’Élysée à Lyon
À la mort ! À la vie !
Par Michel Dieuaide
Au théâtre de L’Élysée à Lyon, la compagnie de la Boulangerie illumine la vie avec la création d’Ana Benito et Marianne Pommier au titre effrontément paradoxal « la Mort en rose ».
« le Songe d’une nuit d’été », de William Shakespeare, les Nuits de Fourvière
Une bien belle nuit d’été
Par Trina Mounier
Les Nuits de Fourvière commencent cette année sous les meilleurs auspices. Non seulement le programme est alléchant, mais la météo, une fois n’est pas coutume, maintient un ciel d’azur et permet aux spectateurs ravis d’admirer la tombée de la nuit sur les vénérables ruines.
« War Sweet War », de Jean Lambert‑Wild, Stéphane Blanquet, Jean‑Luc Therminarias et Juha Marsalo, les Célestins à Lyon
Noir c’est noir
Par Michel Dieuaide
Programmé par le Théâtre Les Ateliers, les Célestins accueillent « War Sweet War », un spectacle de Jean Lambert-Wild, Stéphane Blanquet, Jean‑Luc Therminarias et Juha Marsalo. Une froide rave party au pays des zombies.
« Polyglotte », d’Olivier Choinière, Théâtre Aux écuries à Montréal, Festival TransAmériques
Hospitalité ambiguë
Par Aurore Krol
Québec, terre d’accueil ? En détournant le très ritualisé examen de citoyenneté auquel sont soumis les nouveaux arrivants désireux d’obtenir la nationalité canadienne, Olivier Choinière ironise sur l’aspect folklorique du patrimoine culturel qui leur est transmis. Dans « Polyglotte », il met en lumière les incohérences de cette démarche en superposant éléments de tradition et réalité parfois peu glorieuse.
« Un amour qui ne finit pas », d’André Roussin, Théâtre de l’Œuvre à Paris
Du boulevard… sans crime !
Par Isabelle Jouve
Michel Fau a eu la bonne idée de remonter cette pièce d’André Roussin, auteur à succès presque oublié de tous. Le talent des acteurs fait le reste.
« Variations pour une déchéance annoncée », d’après « la Cerisaie » d’Anton Tchekhov, Usine C à Montréal
Réussir sa déchéance
Par Aurore Krol
Sur la scène de l’Usine C, dans le cadre du Festival TransAmériques à Montréal, neuf comédiens au sommet donnent corps à « Variations pour une déchéance annoncée », une subtile réadaptation de « la Cerisaie » de Tchekhov.
« Gala », de Jérôme Bel, Kaaitheater à Bruxelles
L’Ode à la joie
Par Marie Pons
Avec « Gala », sa nouvelle création présentée en première mondiale à Bruxelles, Jérôme Bel donne toutes ses lettres de noblesse au mot « amateur » – littéralement, celui qui aime – en faisant le pari de monter un spectacle avec une vingtaine de personnes réunies par l’amour de la danse. Un vrai baume au cœur.
« Opus », de Circa et du Quatuor Debusssy, l’Onde à Vélizy‑Villacoublay
Virtuoses de la voltige
Par Léna Martinelli
Fruit d’une collaboration entre Circa et le Quatuor Debussy, « Opus » se déploie dans l’entre-deux du cirque et de la musique de chambre. Un vrai chef-d’œuvre inspiré par Chostakovitch.
« Dans la solitude des champs de coton, » de Bernard‑Marie Koltès, les Célestins à Lyon
Le désir comme marchandise
Par Trina Mounier
Roland Auzet signe ici une mise en scène audacieuse à plus d’un titre du long poème à deux voix de Bernard‑Marie Koltès, « Dans la solitude des champs de coton ». Anne Alvaro et Audrey Bonnet, qui l’interprètent, lui apportent une touche inédite et magistrale.
« Ode à la ligne 29 des autobus parisiens », de Jacques Roubaud, le Centquatre à Paris
Paris en rimes et… en bus !
Par Léna Martinelli
Bertrand Bossard, artiste en résidence au Centquatre à Paris, vient de monter « Ode à la ligne 29 des autobus parisiens » avec les élèves de l’É.R.A.C. (École régionale d’acteurs de Cannes). Un voyage insolite qui embarque loin dans la création poétique.
« les Quatre sans cou », lecture‑concert de Christian Olivier, Serge Begout et Thierry Bartalucci, Théâtre du Nord à Lille
Poésie vivante
Par Sarah Elghazi
En hommage à Robert Desnos, surréaliste et résistant, « les Quatre sans cou » nous montre les deux facettes du maître d’œuvre Christian Olivier, ici en retrait de sa faconde et de sa hargne jouissive bien connue des Têtes raides pour être tout au service du texte, des textes.