«  Disgrâce  » d’après John Maxwell Coetzee, au Théâtre national de Bretagne à Rennes

«  Disgrâce  » de John Maxwell Coetzee – Mise en scène de Jean-Pierre Baro ©  Simon Gosselin

Un Blanc au purgatoire
Par Olivier Pansieri
Cette adaptation du roman de John Maxwell Coetzee, « Disgrâce », a tout pour déplaire. Violences, humiliations, rien ne manque à ce sombre tableau de la vie rêvée des anges déchus de l’Afrique du Sud. Puis on se surprend à le contempler, de plus en plus remué. Quelque chose a lieu là, de l’ordre de l’universel, qui nous étreint et ne nous lâche plus.

« Kalakuta Republik », de Serge Aimé Coulibaly, La Rose des Vents à Villeneuve-d’Ascq

« Kalakuta Republik » de Serge Aimé Coulibaly © Sophie Garcia

Scander la lutte
Par Sarah Elghazi
Un feu qui se réinvente constamment, une transe dionysiaque qui prépare à la lutte : Serge Aimé Coulibaly et ses danseurs du Faso Danse Théâtre partagent avec nous leur vision de Fela Anikulapo Kuti, les traces indélébiles et insoumises que sa musique et sa légende ont laissées dans leurs mémoires. Une filiation dansée, émouvante et prenante.

« Hektor », d’Olivier Meyrou, festival Des-Illusions, le Monfort à Paris

Hektor-olivier-meyrou

Trop court de cirque ?
Par Laura Plas
Court spectacle de cirque, « Hektor », le nouvel opus d’Olivier Meyrou présenté dans le cadre du festival Des(Illusions) au Théâtre Monfort exploite les ressources de l’acrobatie au service du burlesque (ou l’inverse). Sympathique, mais un peu court justement.

« la Demande d’emploi » de Michel Vinaver, Théâtre national populaire à Villeurbanne

« La Demande d’emploi » de Michel Vinaver © Photo Lot

Vinaver mal employé
Par Trina Mounier
Michel Vinaver écrit « la Demande d’emploi » au début des années 1970, juste avant la fin des trente glorieuses. Avec une grande clairvoyance, il annonce les bouleversements du monde de l’entreprise, et le broiement progressif des individus. La démonstration, mise en scène par René Loyon, est brillante mais glacée, et surtout terriblement datée.

« Seasonal affective disorder », de Lola Molina, Le Lucernaire à Paris

« Seasonal affective disorder » de Lola Molina © Victor Tonnelli

Cavale amoureuse
Par Bénédicte Fantin
Road trip haletant et histoire d’amour transgressive, « Seasonal affective disorder » est une pièce à l’énergie folle. Pas d’effets de réel ni d’accessoires, seulement un plateau quasi nu et deux comédiens virtuoses : Anne-Lise Heimburger et Laurent Sauvage. Deux passeurs d’exception qui nous font entendre la beauté mystérieuse du texte de Lola Molina.

« Magnétic », de Jérôme Thomas, le Centquatre à Paris

« Magnétic » de Jérôme Thomas © Christophe Raynaud de Lage

Jonglage du troisième type
Par Laura Plas
La compagnie Jérôme Thomas s’associe à l’I.R.C.A.M. pour nous faire découvrir un ovni aux frontières du réel. Difficile mais souvent saisissant, « Magnétic » ouvre de nouvelles voies aux arts de la piste.

« Humanoptère », de Clément Dazin, le Théâtre de la Ville au Montfort, à Paris

« Humanoptère » de Clément Dazin © Michel Nicolas

Jonglerie métaphysique
Par Lorène de Bonnay
Après le solo « Bruit de couloir », créé en 2013 et qui a tourné en France et en Asie jusqu’en 2017, Clément Dazin présente « Humanoptère », un ballet chorégraphique pour sept jongleurs. Ce spectacle, hybride et puissant, recèle de visions fulgurantes qui questionnent les gestes d’une humanité polarisée sur le travail.