« Que la noce commence ! », d’après « Au diable Staline, vive les mariés ! », de Horațiu Mălăele, les Célestins à Lyon

Vive les gens de peu !
Par Michel Dieuaide
Lors de la projection d’« Au diable Staline, vive les mariés ! », film du réalisateur roumain Horațiu Mălăele, Didier Bezace a eu un coup de cœur. Avec la complicité à l’adaptation de son ami Jean‑Louis Benoît, il signe la mise en scène de « Que la noce commence ! », un conte populaire haut en couleur et en engagement, une fable tragi-comique sur la vie quotidienne des oubliés de la démocratie. Superbe.
« Fin de partie », de Samuel Beckett, Théâtre national populaire à Villeurbanne

Quelle partie !
Par Trina Mounier
C’est avec une nouvelle distribution que l’admirable pièce de Samuel Beckett, mise en scène de façon non moins admirable par Alain Françon, revient au T.N.P.…
« Nocturnes », de Maguy Marin et Denis Mariotte, Scène nationale de Sète et du Bassin‑de‑Thau

Ce que dit la nuit des peuples
Par Dominique Dessein
Voyage au centre des « Nocturnes » de Maguy Marin et Denis Mariotte, ou comment s’interroger sur le sens de l’expérience théâtrale…
« Cyrano de Bergerac », d’Edmond Rostand, Théâtre national de Bretagne à Rennes

Torreton compose un grand Cyrano
Par Jean-François Picaut
Les types humains, issus de la littérature, ne sont pas si nombreux. Cyrano de Bergerac en est assurément un. Le succès constant, depuis sa création il y a plus d’un siècle, du chef-d’œuvre d’Edmond Rostand vient en partie de là. Cela fait aussi qu’il est toujours risqué de s’attaquer à un tel monument.
« le Grand Théâtre du monde » et « Procès en séparation de l’Âme et du Corps », de Calderón, Théâtre national populaire à Villeurbanne

Leçon de casuistique dorée sur tranche
Par Trina Mounier
Christian Schiaretti poursuit son exploration du Siècle d’or espagnol avec deux « actes sacramentels » de Pedro Calderón de la Barca, « le Grand Théâtre du monde » et « Procès en séparation de l’Âme et du Corps »…
« Tendre et cruel », de Martin Crimp, Théâtre des Abbesses à Paris

« Les dieux regardent toujours »
Par Fabrice Chêne
Quatre ans après « la Ville », Martin Crimp est de retour au Théâtre des Abbesses avec une pièce écrite en 2004, « Tendre et cruel » (toujours traduite par Philippe Djian). La mise en scène de Brigitte Jaques-Wajeman sert au mieux cette réécriture virtuose d’une tragédie de Sophocle.
« Phèdre ou De la beauté », de Platon, la Forge à Nanterre

Parenthèse éclairée
Par Sabine Dacalor
Écouter un discours platonicien au cœur de la fureur parisienne n’est pas chose aisée. Emmanuelle Meyssignac, qui met en scène Patrick Schmitt, nous éclaire, nous guide. On goûte à la philosophie. Expérience décalée pour réfléchir à l’amour, au verbe, à l’écriture.
« le Tour d’écrou », de Benjamin Britten, Opéra de Massy

Envoûtant Britten
Par Florent Coudeyrat
À Massy, une excellente production venue d’Arras dévoile l’énigmatique « Tour d’écrou » de Benjamin Britten. Un opéra au suspens implacable et à la musique ensorcelante.
« Un ennemi du peuple », de Henrik Ibsen, Théâtre national populaire à Villeurbanne

Ostermeier propulse Ibsen ici et maintenant
Par Trina Mounier
L’évènement était très attendu : Thomas Ostermeier déplace les foules sur son seul nom, gage d’intensité théâtrale brûlante jusqu’à l’incandescence. Son « Ennemi du peuple » fait salle comble au T.N.P. de Villeurbanne, seule scène française à avoir la chance de l’accueillir après Avignon. Et provoque le débat, débat politique sur les fondements, les fragilités et les limites de la démocratie, débat aussi sur le théâtre.
« Que faire [le retour] », de Jean‑Charles Massera et Benoît Lambert, Théâtre de la Croix‑Rousse à Lyon

Faut vivre !
Par Trina Mounier
La pièce imaginée à quatre mains par Benoît Lambert, le nouveau directeur du C.D.N. Dijon-Bourgogne, et l’auteur Jean‑Charles Massera pourrait tenir entre une question, Que faire ?, et une réponse, Faut vivre !, entre Lénine et Mouloudji…
« Le Jeu des 1 000 euros », de Bertrand Bossard, Le Centquatre à Paris

Un spectacle ludique et malin
Par Léna Martinelli
Inspiré de l’émission de France Inter, « le Jeu des 1 000 euros » met l’humour au service de la connaissance : un jeu d’animation interactif ponctué de la voix des grands auteurs, pour une forme hybride, explosive et toujours prête à dérailler. À la manière des « Visites déguidées » proposées au Centquatre, Bertrand Bossard et son équipe détournent un enregistrement, inventent trucs et astuces pour nous alerter sur la médiocrité qui menace le savoir universel.
« la Réunification des deux Corées », de Joël Pommerat, Ateliers Berthier à Paris [2]

Un Pommerat en mal d’amour
Par Florent Coudeyrat
Aux Ateliers Berthier, la nouvelle création très attendue de Joël Pommerat déçoit autant pour sa scénographie maladroite que pour le survol de son vaste sujet, l’amour…