Festival J.E.Di 2025, annonce, DSN scène nationale, Dieppe

Pays-innocent-collectif-eskandar © Simon Gosselin

J.E.Di : nouveau festival jeune public engagé

Léna Martinelli
Les Trois Coups

Avec pour ambition de ré-enchanter notre lien au vivant, le J.E.Di nous enjaille ! Résolument pluridisciplinaire, la première édition, accessible à tous, est à découvrir jusqu’au 28 mai, avec spectacles, installations plastiques, randonnées poétiques au programme.

À l’instar des guerriers-philosophes de Star Wars imaginée par George Lucas, les participants de ce tout nouveau festival vont contribuer à œuvrer pour le maintien de la paix et de la justice, déjà sur Terre, et puis peut-être dans la galaxie, au train (ou plutôt les fusées) où vont les choses ! Trêve de plaisanterie : ce choix de nom est vraiment bien trouvé, J.E.Di étant l’abréviation de Jeunesse Écologie Dieppe qui vise à « imaginer, rêver et inventer de nouvelles interactions entre humains et non-humains à travers le regard de la jeunesse ».

C’est Simon Fleury qui l’a conçu : « En tissant des liens entre culture, nature et préoccupations écologiques contemporaines, le festival J.E.Di invite chacun à repenser son rapport au monde et à agir pour un avenir plus harmonieux ». Le nouveau directeur de la scène nationale a déjà à son actif un autre festival où l’on aime beaucoup aller : Noob qu’il a créé à Pont-Audemer, désormais dirigé par Étienne Legendre (lire notre dernier reportage).

Des arts numériques à l’écologie : écarts et résonances… Une piste de réflexion à creuser ? Autour de l’artistique, au cœur du festival, de nombreux moments d’échange permettent en effet aussi d’adopter un regard différent sur l’environnement, avec des rencontres, des ateliers, bref de belles rencontres et de riches expériences en perspective.

Démarche éco-responsable et joie de vivre

Cette orientation implique une attention particulière à l’éco-conception de l’événement, depuis le transport jusqu’à l’énergie, en passant par l’alimentation (catering 100 % végétariens) et la gestion des déchets. Durabilité, proximité et solidarité sont les maîtres-mots.


« Océan », cie Succursale 101 © Christophe Manquillet ; « Diorama », cie Hanafubuki © MathiasTheisen

Déployé sur l’agglomération de Dieppe Maritime, le festival s’adresse à tous. Chaque commune du territoire accueillera, au moins, un spectacle, un atelier ou une représentation scolaire : « Nous pensons que la ruralité peut être un véritable levier pour la décarbonation de nos activités ». La Scène nationale développe ainsi son ancrage territorial et son accessibilité.

Tarifs incitatifs et supports de communications durables complètent l’ensemble : on adore l’idée des cartes à planter (composées de cellulose et d’amidon de pomme de terre) renfermant des graines et de dépliants qui se transforment en origamis. On ajoute également la créativité comme notion essentielle : « Pour autant, nous ne renoncerons pas à notre joie de vivre et à notre enthousiasme, moteurs essentiels de notre engagement », poursuit Simon Fleury.

Au menu : 10 spectacles

Éclectique, la programmation invite à s’émerveiller du monde qui nous entoure, avec du cirque, du théâtre, de la danse, de la musique, du cinéma, des conférences et des actions citoyennes. D’abord, nous recommandons Aux commencements, Une pépite (lire notre critique). L’obscurité y est source de création, grâce aux pouvoirs magiques de l’ombromane Philippe Beau. Autour de son magnifique spectacle, l’installation de la cie 14:20 est à voir en accès libre dans une grotte de papier.


« Aux commencements » © cie 14:20 ; « Sous terre », Clémence Prévault et Sébastien Janjou © Cédric Chardon ;
« Le Langage des oiseaux », collectif Maw Maw © Ned Burgess

Outre le monde mystérieux peuplé de créatures majestueuses de la cie Succursale 101 (Océan), ne pas manquer non plus le petit théâtre de bois de la cie Hanafubuki (Diorama) qui transporte les enfants dans un univers fantasque et coloré où le soleil ne tourne plus rond, avec une jungle de blocs carrément dingue !

Dans Pays innocent, de Samuel Gallet (lauréat 2024 de l’appel à projets du Groupe des 20 Théâtres en Île-de-France), un enfant se retrouve sur une planète recouverte de forêt, à la recherche d’un pays légendaire (collectif Eskandar). Que signifie donc les traces mystérieuses laissées par cet oiseau ? Avec le Langage des oiseaux (collectif Maw Maw), le pistage mène deux ornithologues un brin décalées qui vont faire plusieurs rencontres inattendues. Chacune d’elles transformera leur manière d’être au monde.

« Attractions », Florence Caillon © Christophe Raynaud de Lage ; « Pays Innocent », Le collectif Eskandar © Simon Gosselin 

Dans la Nuit sans fin (cie La Vie Grande), un frère et une sœur du Sud se lancent dans une quête vers le Nord afin de demander l’asile en terre humide, dirigée par le « Baron de l’eau ». Quant au super héros des Aventures de Clark Papa (collectif Sur le pont), il affronte, de manière loufoque, pollution, enfer de la mode, business corrompu. Florence Caillon, elle, approfondit le thème du vivre ensemble, dans Attractions, du cirque chorégraphié à voir.

S’émerveiller et agir

Certaines propositions immersives, participatives, conduisent le public à prendre part aux histoires, à agir. Les Randonnées poétiques (cie La Vie Grande) abordent avec simplicité, fougue et humour, les conséquences du réchauffement climatique, et incitent aussi à se mobiliser pour changer de regard sur les formes de vie non-humaines. En ponctuant le parcours d’expériences ludiques et sensorielles, les publics sont invités à composer poétiquement avec le lieu qui les entoure, qu’il leur soit ou non familier.

« Randonnée poétique » © cie La Vie Grande ; « Les Aventures de Clark Papa » © collectif Sur le pont ; « La Nuit sans fin », cie La Vie grande © Pierre Morel

Après la forêt, Sous Terre, (Clémence Prévault et Sébastien Janjou) se veut une exploration dans les entrailles, une descente dans les cavernes où l’on protège et cache parfois des secrets. Du « théâtre d’objets déterrés » mâtiné d’arts plastiques et de musique.

Les formes peuvent être hybrides, les formats variés. Tout est bon afin de sensibiliser à l’environnement, au respect de la biodiversité et du vivant. Ainsi, la fresque participative, réalisée en collaboration avec l’artiste Semilu, s’inscrit-elle dans une démarche collective, permettant aux habitants de s’approprier l’espace public et d’y laisser une empreinte commune. Avec dix compagnies, et plus de trente représentations en milieu scolaire, nul doute que J.E.Di va creuser son sillon. En tout cas, on va le suivre à la trace !

Léna Martinelli


1ère édition du 14 au 28 mai 2025
Toute la programmation ici

DSN Dieppe scène nationale • Quai Bérigny • 76200 Dieppe
Tarifs : de 4 € à 5 €
Réservations : billetterie en ligne • Tel. : 02 35 82 04 43

À découvrir sur Les Trois Coups :
Samuel Gallet au Prix Incandescences 2024, reportage de Trina Mounier

Photo de une : « Pays Innocent », Le collectif Eskandar © Simon Gosselin

 

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