« J’ai bien fait », de Pauline Sales, le Théâtre de la Tempête à Paris
Les quarantenaires rugissants
Par Laura Plas
Pour la deuxième fois, Pauline Sales met en scène un de ses textes. Servi par une distribution et un travail sonore convaincants, le spectacle « J’ai bien fait ? » monte en puissance pour nous emporter dans un tourbillon tragi-comique. L’évocation du pire serait-elle la meilleure des recettes pour bien faire ?
Reprise de « Qui déplace le soleil » de Marie Piemontese, Maison des Métallos à Paris
Reprise de « Qui déplace le soleil »
Marie Piemontese invente et met en scène une belle pièce sur le tissage, le métissage, le passage. Sa fable intime et universelle, « Qui déplace le soleil », nous meut, dans tous les sens du terme. À voir ou revoir, dans une nouvelle distribution (avec la comédienne !), à la Maison des Métallos.
« 4.48 Psychose », de Sarah Kane, Paris Villette
Entre aube et crépuscule
Par Romain Labrousse
Dans une volonté manifeste de ne pas réduire la pièce à sa dimension testamentaire, Florent Siaud affirme la théâtralité d’un monologue instable.
Reprise de « Je n’ai pas encore commencé à vivre » de Tatiana Frolova, Théâtre KnAM, Théâtre des Célestins à Lyon
Reprise
Les Célestins de Lyon offrent une seconde vie à un spectacle bouleversant découvert lors de l’édition 2017 de Sens Interdits. « Je n’ai pas encore commencé à vivre » sera visible pour une quinzaine de représentations hors les murs, au Théâtre du point du Jour.
« Elvira, Elvire Jouvet 40 », de Brigitte Jaques-Wajeman, Les Célestins à Lyon
Du très grand art
Par Michel Dieuaide
Toni Servillo, l’exceptionnel comédien italien, signe la mise en scène et interprète l’adaptation des sept leçons de théâtre que Louis Jouvet donna au Conservatoire national de Paris de février à septembre 1940.
« Rebibbia », d’après Goliarda Sapienza, Théâtre national populaire à Villeurbanne
Théâtre documentaire sans âme
Par Michel Dieuaide
Alison Cosson, à l’écriture, et Louise Vignaud, à la mise en scène, adaptent « l’Université de Rebibbia » de Goliarda Sapienza : le récit d’une incarcération dans une prison de femmes, à Rome, pendant les années de plomb.
Reprise de « Joueurs, Mao II, les Noms », d’après Don DeLillo, théâtre de l’Odéon à Paris
Reprise de « Joueurs, Mao II, les Noms » à l’Odéon. Avec cette trilogie-fleuve adaptée des romans de l’auteur américain, le geste artistique de Julien Gosselin s’approfondit. Le spectateur se laisse immerger dans une expérience théâtrale paroxystique, labyrinthique, à la fois inouïe et éprouvante.
« End/igné », de Mustapha Benfodil, Théâtre de Belleville à Paris
Le meilleur pour le feu
Par Laura Plas
Avec « End/igné » de Mustapha Benfodil, Kheireddine Lardjam évoque l’Algérie actuelle en optant pour la poésie et la distanciation. Résultat mitigé, tant au point de vue de l’interprétation que de l’écriture : le meilleur est bien pour la fin (pour le feu).
Entretien avec Éric Chantelauze, auteur du livret et des paroles de « Comédiens ! » au théâtre de la Huchette à Paris
« Du théâtre dans le théâtre pour les 70 ans de la Huchette »
Par Jeannine Boubet et Lorène de Bonnay
Après plusieurs mois de succès à la Huchette et une brève interruption, « Comédiens ! », qui a reçu cinq trophées lors de la seconde cérémonie de la Comédie musicale, reprend à partir du 2 octobre.
« la Nuit des rois », de William Shakespeare, la Comédie-Française à Paris
Quand la folie résonne, elle nous rend gais
Par Lorène de Bonnay
Thomas Ostermeier partage son sens de la démesure toute shakespearienne avec les comédiens du Français : sa mise en scène de « la Nuit des rois ou tout ce que vous voudrez » détonne et régale.
« Construire un feu », de Jack London, Studio-Théâtre de la Comédie-Française à Paris
La voix de la survie
Par Bénédicte Fantin
Marc Lainé transpose la nouvelle de Jack London, « Construire un feu », en mobilisant ses multiples talents de plasticien, scénographe, réalisateur et metteur en scène. Le dispositif scénique, qui fait la part belle à la projection vidéo, semble presque superflu face à l’écrasante présence des deux conteurs : Pierre Louis-Calixte et Alexandre Pavloff.
« Au plus noir de la nuit », d’après André Brink, Théâtre de la Tempête à Paris
Trouver sa direction, au plus noir de la nuit !
Par Laura Plas
Approfondissant les questions de l’exil et du racisme, Nelson Rafaell Madel adapte « Au plus noir de la nuit », de l’écrivain sud-africain André Brink. Si la proposition n’est pas dépourvue d’audace, elle manque de maturation, en particulier en ce qui concerne la direction d’acteurs.