Trois spectacles sur la famille, La Manufacture et le Gilgamesh, festival Off à Avignon
Familles, comme chants de batailles
Par Laura Plas
Comment parler de/avec ses proches au-delà de ce qui nous a séparés d’eux : le temps, les rancunes ou la maladie ? Trois spectacles que nous avons vus tentent d’y répondre par un travail sur les voix narratives… avec plus ou moins de finesse.
« La Cerisaie », Anton Tchekhov, cour d’honneur, Avignon
Une cerisaie aux modulations infinies
Par Lorène de Bonnay
« Je ne survivrai pas à cette joie » : « La Cerisaie » de Tiago Rodrigues nous entraîne dans une fête grinçante, joyeuse et mélancolique célébrant la destruction d’un monde, d’un éblouissement. Un petit trésor de subtilité présenté dans un lieu monumental.
« Se souvenir de l’avenir », Nicolas Truong et Edgar Morin, cour d’honneur à Avignon
Une pensée en scène inoubliable !
Par Lorène de Bonnay
Dans la cour d’honneur, Nicolas Truong rend un vibrant hommage théâtral à Edgar Morin. Avec ses invités, il se souvient de quelques moments forts de la vie cet intellectuel hors norme (présent en visio-conférence). La dramaturgie de cette pensée crée, le temps d’une soirée grandiose et féconde, un îlot de fraternité que l’on souhaite pérenne.
« Fraternité, conte fantastique », Caroline Giela Nguyen, la FabricA, Avignon
Une constellation de cœurs à consoler
Par Lorène de Bonnay
Après « Saïgon », l’autrice metteuse en scène et réalisatrice Caroline Giela Nguyen et sa compagnie entament un cycle de quatre créations autour du thème de la fraternité. Comment la reconnaissance de l’Autre comme un frère s’incarne-t-elle dans le monde actuel ? Ce premier opus, créé à Avignon, tend un miroir effroyable et tendre à l’humanité actuelle.
« la Dernière Nuit du monde », d’après Laurent Gaudé, cloître des Célestins, Avignon
Un beau cauchemar inabouti
Par Lorène de Bonnay
« La Dernière Nuit du monde », premier spectacle (pour nous) de cette édition dystopique à plus d’un titre, raconte un désastre intime et universel. L’histoire d’un « temps perdu » qui « ne se rattrape plus ». Sonnant comme une variation autour de la chanson de Barbara « Dis, quand reviendras-tu ? », la pièce nous meut, résonne fort avec l’actualité mais s’avère inégale.
« À poils » d’Alice Laloy, le Mouffetard-Théâtre des arts de la marionnette, à Paris
Poils, totem et rock and roll !
Par Laura Plas
Loin des lisses histoires pour enfants sages, « À poils » d’Alice Laloy nous invite à partager une expérience troublante : tendre et tribale à la fois. Une pépite pour petits punks…
Entretien avec Angelin Preljocaj, chorégraphe du « Lac des Cygnes » au théâtre de Chaillot, à Paris
« Il faut être armé pour s’attaquer au Lac des cygnes »
Par Maxime Grandgeorge
Pour son grand retour au ballet narratif, le chorégraphe français Angelin Preljocaj s’attaque au plus célèbre des ballets romantiques : Le Lac des cygnes. Il transforme le conte original en une fable écologique qui nous met en garde contre l’exploitation des ressources naturelles, tout en créant un dialogue fertile avec les chorégraphes qui ont fait la réputation du Lac. Rencontre.
Septième édition de l’émission podcast « Comptoir des abîmes » sur Arte Radio
Regarder le public en face
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Les Trois Coups
Au « Comptoir des abîmes », Lise Facchin reçoit, pour sa septième édition, Ronan Ynard, communicant pour le spectacle vivant, activité qu’il file avec sa chaîne youtube « Ronan au théâtre ». Ensemble, ils échangent sur la place de la culture dans la société et son adresse aux publics. Comment sortir du modèle qui cible les publics éloignés de la culture mais conserve une programmation élitiste ? Qu’est-ce que cela nous dit de la lecture sociale de la culture ?
« La Chatte sur un toit brûlant », de Tennessee Williams, Théâtre des Clochards Célestes à Lyon
Huis clos pour secrets de famille
Par Trina Mounier
Le titre de ce spectacle évoque un très vieux film de 1958 qui a durablement marqué les esprits. À cause de Paul Newmann et Elizabeth Taylor, formidables acteurs à la sensualité magnétique, mais aussi du roman de Tennessee Williams dont il est tiré. Ce qu’en a fait la compagnie Sagittarius A est remarquable.
Entretien avec Elsa Kedadouche, directrice des relations avec le public au théâtre de la Bastille et éditrice
« En présence. Nous n’avons pas voulu proposer du théâtre autrement »
Par Lorène de Bonnay
La réouverture des lieux culturels le 19 mai (si tout va bien) vient d’être annoncée et le théâtre de la Bastille va pouvoir rouvrir ses portes au public. Quelques heures avant de connaître cette décision, nous avons rencontré la directrice des relations au public du théâtre, Elsa Kedadouche. Elle nous parle de son temps « suspendu » mais pas perdu.
La programmation de la 75e édition du Festival d’Avignon
Le désir d’un temps retrouvé
Par Lorène de Bonnay
« Si la Culture n’était pas la recherche du temps perdu mais la recherche du temps à venir ? », lançait Olivier Py pour attaquer son édito du 24 mars dernier. Si la 75ème édition du Festival d’Avignon permettait de réunir une communauté capable de réenchanter l’avenir ? Examinons un peu cette programmation. Non pour rêver, avec fébrilité et désarroi, comme il y a un an, mais pour se mettre en appétit, un appétit gargantuesque, en ces temps de disette.
Sixième édition de l’émission podcast « Comptoir des abîmes » sur Arte Radio
« La danse et l’institution, une valse à temps mort »
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Au « Comptoir des abîmes », Lise Facchin reçoit, Marie Doiret, danseuse, chorégraphe et co-fondatrice de la compagnie de danse contemporaine hors scène Sauf le dimanche. Ensemble, elles échangent sur cette discipline universelle et questionnent son rapport à l’institution et au public. Comment réenvisager son modèle, notamment après la période de crise actuelle ?