« Éperlecques », de Lucien Fradin, Présence Pasteur, à Avignon
Éperlecques vaut le détour !
Par Cédric Enjalbert
Avec beaucoup d’humour et de finesse, le comédien Lucien Fradin mêle, dans « Éperlecques », les souvenirs biographiques et les réflexions sociologiques et philosophique.
« Clouée au sol », de George Brant, le Nouveau Ring à Avignon
Un monologue de haute volée
Par Bénédicte Fantin
Seule sur un plateau dépouillé, la comédienne Pauline Bayle incarne une militaire de l’US Air Force forcée de se reconvertir dans le pilotage de drones. Un réquisitoire contre les dérives de la guerre moderne brillamment traduit et mis en scène.
« Dans les ruines d’Athènes », de et par Le Birgit Ensemble, Gymnase Paul Giéra à Avignon
Leçon de morale européenne
Par Bénédicte Fantin
Le Birgit Ensemble signe un projet ambitieux avec sa tétralogie Europe mon amour, dont les deux derniers volets sont présentés au Festival d’Avignon. Dommage que le final de cette relecture de l’histoire européenne contemporaine se perde dans des dérives formelles, au détriment du jeu théâtral.
« Sopro », de Tiago Rodrigues, Cloître des Carmes, à Avignon
Inspiré
Par Anne Cassou-Noguès
Tiago Rodrigues invite Cristina Vidal, souffleuse au Teatro Nacional Dona Maria II, à quitter l’ombre pour la lumière. Elle monte sur scène, se donne à voir, et c’est l’occasion d’un vibrant hommage au spectacle vivant.
« Jaz », de Koffi Kwahulé, Chapelle du Verbe Incarné, à Avignon
Histoire d’une femme « chassée de l’arc-en-ciel »
Par Bénédicte Fantin
« JAZ » est une expérience musicale cathartique qui nous mène au cœur de l’enfer du viol. La force du texte et l’interprétation flamboyante de Ludmilla Dabo, dans le rôle du personnage éponyme, sont toutefois desservies par une mise en scène un brin aguicheuse.
« Santa Madera », de Juan Ignacio Tula et Stefan Kinsman, Festival des Nuits de Fourvière à Lyon
Renversant !
Par Trina Mounier
Deux artistes virtuoses de la roue Cyr, Juan Ignacio Tula et Stefan Kinsman, tous deux venus d’Amérique du Sud, offrent un spectacle exceptionnel. Ils sont accompagnés par la compagnie MPTA (comprenez Mathurin Bolze) dans une chorégraphie sauvage et envoûtante.
« la Cabale des dévots. le Roman de Monsieur de Molière », d’après Mikhaïl Boulgakov, Parc des Expositions à Avignon
Les adieux d’un Maître dramaturge
Par Lorène de Bonnay
En mai 2016, Frank Castorf créé une œuvre-testament adaptée de Boulgakov, en réaction à l’annonce de son éviction du mythique théâtre berlinois, la Volksbühne. Rejouer, aujourd’hui, à Avignon, ce spectacle endiablé et engagé, ne manque ni de panache ni d’émotion. Ce geste marque bien la fin d’une ère. Une très grande ère théâtrale.
«Roberto Zucco», de Bernard-Marie Koltès et «Prologue. Sur le théâtre» de Didier-Georges Gabily, Gymnase du Lycée Saint-Joseph, à Avignon
Zucco, à bout de souffle
Par Anne Cassou-Noguès
Yann-Joël Collin s’empare du personnage créé par Bernard-Marie Koltès avec seize élèves du Conservatoire national supérieur d’art dramatique. Ce qui pourrait être une fascinante réflexion sur le rapport conflictuel de l’homme et de la société se perd dans une mise en scène souvent dépourvue d’émotion.
« Saïgon », de Caroline Guiela Nguyen, Gymnase du Lycée Aubanel à Avignon
« Le trajet des larmes »
Par Bénédicte Fantin
« Saïgon » est une fresque touchante qui nous donne à entendre le chant nostalgique des exilés d’Indochine. En français ou en vietnamien, les récits intimes se mêlent au maelström de l’histoire, sur fond de karaoké.
« l’Hiver, quatre chiens mordent mes pieds et mes mains », de Philippe Dorin, Grenier à Sel à Avignon
Éloge de la poésie ordinaire
Par Bénédicte Fantin
Le texte de Philippe Dorin révèle toute sa charge poétique dans cette mise en scène de la compagnie T’Atrium. Proche de l’univers du conte, la pièce peut séduire un public familial, ouvert aux écritures contemporaines pour la jeunesse.
« Sandre », de Solenn Denis, La Manufacture, Avignon
Au berceau de la noirceur
Par Bénédicte Fantin
Solenn Denis place les faits divers au cœur de son travail. À l’inverse du temps médiatique, le temps du théâtre permet d’ouvrir des fenêtres de réflexion inattendues sur ces actes hors normes.
« Antigone », d’après Sophocle, Cour d’honneur du Palais des papes, Avignon
Une tragédie apaisée
Par Bénédicte Fantin
Satoshi Miyagi a marqué les esprits avec son adaptation du « Mahabharata » dans la carrière de Boulbon, en 2014. Cette année, le metteur en scène ouvre la 71ème édition du festival d’Avignon avec une lecture rassérénante de l’ « Antigone » antique.