Faits d’hiver, 25e édition, Île-de-France

Faits-d-hiver-Laurent-Paillier.jpg

Le festival fête ses 25 ans 

Par Léna Martinelli
Les Trois Coups

Du 16 janvier au 18 février, Faits d’hiver propose 16 créations (56 représentations) à l’affiche d’une vingtaine de lieux à Paris et en petite couronne. Foisonnant, pluriel, audacieux, ce festival incontournable de danse contemporaine s’attache à représenter toutes les esthétiques. « Les Arrière-monde », spectacle d’ouverture au Théâtre de la Cité Internationale, en est le parfait exemple.

Forgé par son itinérance, son choix de mêler lieux de diffusion plus ou moins réputés, tout comme chorégraphes reconnus et émergents, Faits d’hiver possède une personnalité spécifique, à commencer par la diversité revendiquée de sa programmation : « La danse contemporaine (peut) s’ébattre dans sa pleine envergure esthétique, sa joie à convoquer des âges, des corps, des univers dansés, déplaçant le regard vers une conception étendue du chorégraphique. Une manière de croire toujours que la danse contemporaine s’adresse à tous. Sans commentaire ni explication », comme l’écrit son directeur Christophe Martin dans son édito.

Sans chichi, ni tralala, cette édition anniversaire devrait quand même marquer les esprits. Déjà, elle accueille, pour la huitième fois, Thomas Lebrun, directeur de CCN de Tours, pour la prochaine création de l’Envahissement de l’être (danser avec Duras), un solo intimiste.

Parmi les découvertes : les Arrière-mondes, de la compagnie Mossoux-Bonté, une proposition radicale mais très intéressante sur la mort. À moins qu’il ne s’agisse d’une interrogation sur le vivant (lire notre critique) ? Ne pas manquer non plus la danse tenue, tonique, multiple, intense de Claude Brumachon et Benjamin Lamarche (Bellissima vida con tristeza y felicidad), et Une passion dévoilée, leur conférence dansée, ni celle d’Ousmane Sy, un percutant corps de ballet de huit femmes sur un mix de house et d’afro-beat (One shot).

Parmi les créations originales : « l’Apocalypse selon Saint Jean fait son stand-up », par Christine Armanger (Je vois, venant de la mer, une bête monte) ; Il nous faudra beaucoup d’amour de Nadia Vadori-Gauthier, une déambulation pour trois danseurs, des œuvres et des spectateurs au sein du Musée d’Art Moderne de Paris ; ou encore la danse généreuse et ouverte à l’autre d’Ambra Senatore qui reprend son tube, Passo, agrémenté d’une invitation au public de monter sur scène (Col Tempo + bal).

Dans dix-huit lieux de diffusion, les 16 créations sont autant d’étapes d’un périple dynamique et haut en couleurs. Et le studio de micadanses, centre névralgique et historique de Faits d’hiver, vient de lancer une nouvelle résidence dédiée aux pratiques au croisement de la danse et des arts plastiques. Laurent Paillier, qui développe son travail en studio et réalise des accrochages réguliers dans ces espaces, devient ainsi photographe associé pour deux saisons. Comme nous apprécions beaucoup son travail (lire notre chronique sur danser la Peinture, Prix du « Meilleur livre de danse de l’année 2016 » délivré par l’Association professionnelle de la critique de théâtre, musique et danse), nous recommandons donc Temps suspendus, une proposition évolutive destinée à faire danser et vivre les murs de micadanses durant cette résidence. L’accrochage #2 est à découvrir pendant Faits d’hiver. 🔴

Léna Martinelli


Faits d’hiver

25e édition, du 16 janvier au 18 février 2023

Toute la programmation ici

Micadanses • 20, rue Geoffroy l’Asnier • 75004 Paris
Infos : Tél. : 01 71 60 67 93 • info@faitsdhiver.com

À propos de l'auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Du coup, vous aimerez aussi...

Pour en découvrir plus
Catégories