« les In‑différents », de Camille Turlot et Éric Szerman, Théâtre Daniel‑Sorano à Vincennes
Pas indifférent du tout
Par Sylvie Beurtheret
Allez donc voir du côté de Vincennes ! Dans une comédie musicale originale, pimpante, sensible et bien troussée, cinq comédiens-chanteurs vitaminés mettent joyeusement en boîte la triste discrimination et la grise indifférence…
« Trahisons », de Harold Pinter, les Déchargeurs à Paris
« Pinteresques » états d’âme
Par Sylvie Beurtheret
Il est des spectacles qui laissent en bouche un drôle de goût, dont on ne sait dire s’il nous a plu. Et peu importe ! Car seule compte, finalement, cette intéressante saveur qui nous reste coincée au fond du gosier…
« Piano on the rock », de Roberto D’Olbia, Théâtre des Variétés à Paris
Piano on the flop
Par Sylvie Beurtheret
Il n’est pas né de la dernière note, le beau Roberto ! Repéré et lancé par des Laurent Boyer, Jean‑Marie Bigard et autre Patrick Sébastien, ce virtuose « dresseur de piano » à queue qui fait l’humour à la musique, ce maestro du grand écart culturel qui met le fait feu à tous les genres musicaux, a déjà rempli L’Olympia, Le Casino de Paris et conquis Le Stade de France…
Dramaturgie du corps‐Jeu d’acteur, stage dirigé par le metteur en scène Benoît Théberge
Benoît Théberge : le verbe au corps
Par Sylvie Beurtheret
Ses spectacles ont la réputation de mettre K.‑O. On n’en ressort jamais indemne, dit-on, mais groggy par la force de son théâtre organique, où, ancrés et aériens, les acteurs vibrent, palpitent de toutes les cellules de leur corps, font entendre chaque frémissement de leur âme, donnent à voir la chair même du verbe, livrant ainsi la quintessence du sens des mots. Un jeu infiniment sensible, physique, généreux, sensuel et vital signé Benoît Théberge.
« Emma la clown et son orchestre », de Meriem Menant, Théâtre du Rond‑Point à Paris
Lettre d’amour à une clown chanteuse étoile
Par Sylvie Beurtheret
Avec son orchestre, Emma la clown fait « la chanteuse à Paris ». Elle égrène ses chansons surréalistes écrites quand elle se perd « dans le dedans du dedans » d’elle. « Ça pulse tellement sa gomme », que ça valait bien une lettre !
« Tarzan Boy », de Fabrice Melquiot, Théâtre national Bordeaux‑Aquitaine à Bordeaux
Moi, pas Tarzan. Toi, pas Melquiot
Par Sylvie Beurtheret
Il avait jusque-là arpenté les territoires de l’enfance, regardant le monde à travers les grosses lunettes de son petit héros Bouli Miro. L’auteur Fabrice Melquiot sonde aujourd’hui les fonds vaseux et sublimes de l’adolescence…
« Menschel et Romanska », de Hanokh Levin, Théâtre de la Vieille‐Grille à Paris
Levin : un peu d’humanité dans l’eau froide
Par Sylvie Beurtheret
Dans le velours cramoisi du petit Théâtre de la Vieille-Grille, le comédien Daniel Kenigsberg nous entraîne avec pétulance dans un quartier de Tel-Aviv…
« Automne et hiver », de Lars Norén, Lavoir moderne parisien à Paris
Familiaux et familiers abîmes
Par Sylvie Beurtheret
Les âpres saisons mordent au cœur et au corps. Tel ce féroce « Automne et hiver » affûté comme une lame, qui vous découpe les entrailles tout en finesse. Signant ici une mise en scène épurée et limpide, d’une acuité redoutable, Agnès Renaud fait intensément vibrer le vénéneux huis clos familial du Suédois Lars Norén…
« la Tour des miracles », d’après le roman de Georges Brassens, Théâtre de l’Européen à Paris
Une jolie pièce dans une peau de roman
Par Sylvie Beurtheret
Amis poètes, ouvrez grandes vos esgourdes : Brassens le troubadour est de retour ! Juré ! Georges-la-Gouape fait le cimetière buissonnier au Théâtre de l’Européen. Et l’on y jouit sous son verbe fleuri que ressuscitent deux ostrogoths de génie. Un truculent miracle dont il faut, ici, assurer la renommée. Trompettes, sonnez !
« Une passion. Anaïs Nin-Henry Miller », librement inspiré du journal d’Anaïs Nin, Théâtre Marigny à Paris
La passion selon Grévin
Par Sylvie Beurtheret
Delphine de Malherbe voulait faire brûler les planches du Théâtre Marigny en y ressuscitant la fulgurante passion de chair et d’esprit d’Anaïs Nin et de Henry Miller…
« la Ménagerie de verre », de Tennessee Williams, Théâtre de la Commune à Aubervilliers
Éclats de verre
Par Sylvie Beurtheret
Faisons un rêve… De là-haut, ce vieux crocodile de Tennessee (mort en 1983, seul et oublié de tous) peut voir son retour en grâce sur les scènes françaises d’un théâtre subventionné qui l’avait longtemps délaissé…
« la Fin d’une liaison », de Graham Greene, la Scène Watteau à Nogent-sur-Marne
Sans tré… Mollot
Par Sylvie Beurtheret
Elle et lui dansent langoureusement sur fond de coucher de soleil… Ne vous fiez pas à l’affiche, bouffie de romantisme : « la Fin d’une liaison » n’a vraiment rien du mélo sirupeux, sentimental et niais…