Dernière nuit sur Terre avant réinvention
Par Juliette Nadal
Les Trois Coups
Du 13 mai au 18 juin 2022, le fameux festival autrichien, Wiener Festwochen, réunira de grandes productions internationales dans les domaines du théâtre, de la danse, de la musique et des arts visuels. Un avant-goût de ce qui se jouera sur les scènes françaises en été et à l’automne. Et dans nos futurs.
Créé en 1927 et rétabli en 1951 après la Seconde Guerre mondiale, le festival de Vienne est un événement dans le monde de la création artistique contemporaine. Avec 38 productions, 12 premières internationales et 161 représentations programmées dans 23 salles différentes, les Wiener Festwochen constituent un rendez-vous attendu pour tous ceux qui s’intéressent aux arts vivants d’aujourd’hui et cherchent comment transformer le monde.
Ouverture
Cette année, après deux ans d’annulation en raison de la pandémie, le directeur du festival, Christophe Slagmuylder, compose la programmation comme un espace pour envisager le futur : « Jetz. Für immer. » (« Aujourd’hui. Pour toujours. ») L’époque est à la transition, à l’abandon de nos vieux schémas. Le festival est conçu comme un espace ouvert pour visiter de nouveaux territoires.
Pas de discipline ni de thème, comme fil directeur. Il s’agit de se laisser surprendre par ce qui émerge. En prélude à cette plongée vers l’inconnu, le public est invité à vivre une « dernière nuit sur Terre », thème de la soirée d’ouverture qui aura lieu vendredi 13 mai, lors d’un grand open air sur la place de la mairie.
Cosmopolitisme
Le festival mise sur la pluralité des regards. Multidisciplinaires, les productions sont également internationales. Des collaborations renforcées unissent ainsi les Wiener Festwochen et le Festival d’automne à Paris : sont attendus, entre autres les projets associés au Portrait Marlene Monteiro Freitas, les créations d’El Conde de Torrefiel et de Bouchra Ouizguen, ainsi que Das Lied von der Erde de Gustav Mahler, mis en scène par Philippe Quesne, avec la participation du Klangforum Wien.
Attendue également, la dernière création de la metteure en scène brésilienne Christiane Jatahy (Despois do silencio), de même que celle de Michiel Vandevelde, Joy 2022, et de Nataša Rajković avec Astronaut Wittgenstein.
Et en avant-goût du festival d’Avignon, Tumulus de François Chaignaud et Geoffroy Jourdain, ainsi qu’une reprise de la précédente édition, la Cerisaie de Tchekhov, mise en scène par Tiago Rodrigues (lire la critique de Lorène de Bonnay).
En route pour le futur, donc ! ¶
Juliette Nadal
Wiener Festwochen
Du 13 mai au 18 juin 2022
Réservations en ligne
À découvrir sur Les Trois Coups :
☛ Tumulus, de François Chaignaud et Geoffroy Jourdain, par Juliette Nadal
☛ La Cerisaie d’Anton Tchekhov, mise en scène Tiago Rodrigues, par Lorène de Bonnay
Une réponse
Du théâtre pour le « contentement des classes dominantes
Edouard Louis (*) : […] . L’art se fait dans une forme de colère contre l’art et pas quand il sert d’instrument de contentement de soi pour les classes dominantes
Ken Loach : C’est tellement important ! […] L’art doit être subversif. Si vous n’avez pas un niveau de colère suffisant en vous, il vaut mieux rester chez soi, n’est ce pas ?
Édouard Louis : Oui!
(*) extrait de » Dialogue sur l’art et la politique »