« Trilogie du revoir », de Botho Strauss, gymnase du lycée Aubanel à Avignon
Photographie des « petits réalistes ¹ » du monde culturel d’aujourd’hui
Par Lorène de Bonnay
« Trilogie du revoir », écrite en 1976 par Botho Strauss, révèle, au sens photographique, la solitude et l’angoisse tapies derrière les discours stéréotypés du milieu bourgeois. Le tableau vivant qu’en fait Benjamin Porée ne manque pas d’éléments stylisés, mais le miroir qu’il nous tend est peu consolant.
Bilan du 69e Festival d’Avignon, du 4 au 25 juillet 2015
Une 69e édition de l’hospitalité
Je suis l’autre, alors j’accueille l’altérité comme la différence, avec une curiosité bienveillante.
Sous un soleil méditerranéen et dans la chaleur minérale, ainsi s’est déployée la 69e édition du Festival d’Avignon, sous le signe du plaisir partagé et dans l’élan d’une République de l’intelligence.
« Retour à Berratham », de Laurent Mauvignier, cour d’honneur du palais des Papes à Avignon
Une hybridation délicate
Par Lorène de Bonnay
« Retour à Berratham », la dernière création d’Angelin Preljocaj, présentée dans la magistrale cour d’honneur, s’inscrit dans l’anniversaire des trente ans de sa compagnie. Désireux de faire « danser les mots » et de creuser la question de la violence infligée au corps du danseur, le chorégraphe a commandé à Laurent Mauvignier une « tragédie épique » sur le thème de l’après-guerre…
« Richard III », de William Shakespeare, Opéra Grand‑Avignon, 2
Le charme absolu de « Richard III »
Par Lorène de Bonnay
Le « Richard III » de Thomas Ostermeier résonne si fort dans l’âme des festivaliers d’Avignon, même après la dernière à l’Opéra-Théâtre, qu’une écoute ultime de cet écho puissant s’imposait. Non pour se désenvoûter, mais pour analyser le sortilège. Fait inouï (?), voilà une (seconde) critique sans réserve aucune.
« le Bal du cercle », de Fatou Cissé, cloître des Carmes à Avignon
Défilé de mode
Par Michel Dieuaide
Dans sa première pièce de groupe, la chorégraphe sénégalaise Fatou Cissé tente de détourner le sens du « tanebeer », rituel dansé des femmes des quartiers populaires de Dakar. Un chatoyant essai qui manque sa cible.
« Forbidden di sporgersi », de Pierre Meunier, Chartreuse de Villeneuve‑lès‑Avignon
Une vraie bombe !
Par Maud Sérusclat-Natale
Bouleversé par le texte de la poétesse autiste Hélène Nicolas alias Babouillec, Pierre Meunier choisit de nous faire sentir le langage dans un spectacle explosif et plein de matière, aussi visuel que poétique.
« Dínamo », de Claudio Tolcachir, Melisa Hermida et Laurato Perotti, gymnase du lycée Mistral à Avignon
Une dynamo qui manque de jus
Par Maud Sérusclat-Natale
Cette année, c’est dans le cadre du Festival que le comédien et metteur en scène argentin Claudio Tolachir vient nous présenter sa dernière cocréation, « Dínamo », au gymnase du lycée Mistral. Malgré la présence de trois très bonnes actrices, l’histoire tourne en rond et la pièce peine à émouvoir.
« Monument 0 : hanté par la guerre (1913‑2013) », d’Eszter Salamon, cour du lycée Saint‑Joseph à Avignon
Temps morts
Par Michel Dieuaide
Eszter Salamon, chorégraphe à la déjà riche renommée artistique et internationale, présente sa récente création « Monument 0 : hanté par la guerre (1913-2013) ». Un projet ambitieux qui manque de souffle.
« Fugue », cloître des Célestins à Avignon
Exquise banquise
Par Michel Dieuaide
« Fugue » au cloître des Célestins à Avignon. La passionnante découverte du travail de théâtre musical de Samuel Achache et de sa compagnie La Vie brève. Une nouvelle génération à suivre.
« À mon seul désir », de Gaëlle Bourges, gymnase du lycée Saint‑Joseh à Avignon
Désir à profusion
Par Élise Ternat
Les jeunes filles représentées sur les tapisseries du Moyen Âge sont elles toujours vierges ? Et les licornes sont-elles des êtres aussi purs que les légendes le laissent croire ? Voici quelques-unes des questions posées par Gaëlle Bourges dans « À mon seul désir », création chorégraphique tout à fait réjouissante.
« Jamais assez », de Fabrice Lambert, gymnase du lycée Aubanel à Avignon
Quand le mythe rejoint la réalité
Par Élise Ternat
Convoquer le mythe pour comprendre la réalité, tel est le mode opératoire choisi par le chorégraphe Fabrice Lambert pour sa dernière création, « Jamais assez ». Ici, ce ne sont pas moins de dix danseurs venus sur scène comme autant de Prométhée sonder de leur danse les brèches d’une impensable réalité.
« Hacia la alegría » [« Vers la joie »], d’après « Excelsior » d’Olivier Py, l’Autre Scène du Grand‑Avignon à Vedène
Bienvenue en enfer
Par Maud Sérusclat-Natale
Commandé dans le cadre du projet « Villes en scène » du programme culture de l’Union européenne, « Hacia la alegría » d’Olivier Py, créé en novembre 2014 à Madrid, se jouait pour la première fois en France à Vedène dans la cadre du Festival d’Avignon.