La programmation rêvée du Festival d’Avignon à Avignon
Un festival utopique sous le patronage d’Éros et Thanatos
Par Lorène de Bonnay
La programmation virtuellement dévoilée par Olivier Py, mercredi dernier, de la 74e édition du Festival d’Avignon promettait l’affrontement de deux figures primordiales : l’Amour et la Mort. Comment ces deux puissances définissent-elles l’humain, aujourd’hui ? Un sujet passionnant hypothéqué par la suspension des festivals jusqu’au 15 juillet.
Entretien avec Dominique Thiel, réalisateur, à propos de la captation du spectacle « Architecture » de Pascal Rambert au Festival d’Avignon
La seconde vie d’Architecture
Par Salomé Baumgartner
Dominique Thiel est réalisateur. On lui doit notamment la captation d’ « Architecture » de Pascal Rambert, filmée en direct pour l’ouverture de l’édition 2019 du Festival d’Avignon dans la Cour d’Honneur. Depuis mi-mars, elle est disponible en ligne. Lumière sur cet artiste de l’ombre.
« Lewis versus Alice », d’après Lewis Carroll, la FabricA à Avignon
Un songe qui reste énigmatique
Par Lorène de Bonnay
« Lewis versus Alice » nous plonge dans l’univers du créateur d’ « Alice in Wonderland ». Si le spectacle de Macha Makeïeff oscille malencontreusement entre biographie et livre d’images, son esthétisme fascine.
« Phèdre ! », d’après Jean Racine, Collection Lambert, Festival d’Avignon
Une joyeuse leçon de théâtre
Par Lorène de Bonnay
« Phèdre ! » prend la forme d’une fausse conférence pour rendre hommage à un bijou du répertoire classique. Si seulement tous les lycéens pouvaient recevoir un tel cours : du théâtre pour parler du théâtre ! Juste et exaltant.
« Points de non retour [Quais de Seine] », d’Alexandra Badea, Théâtre Benoît-XII, à Avignon
À nos fantômes
Par Juliette Nadal
Face aux silences de l’Histoire, que faire, que dire, qui ne nous renvoie perpétuellement à notre propre impuissance ? Ce second volet de la trilogie « Points de non retour » d’Alexandra Badea prend cette question à bras le corps et nous emmène dans une quête réparatrice.
« Le Reste vous le connaissez par le cinéma », d’après Euripide, Festival d’Avignon
Le Reste, vous ne le connaissez que trop
Par Laura Plas
Pas facile de faire résonner « Les Phéniciennes » d’Euripide avec notre temps. Si la distribution du « Reste vous le connaissez par le cinéma » est très convaincante, il n’en est pas de même des partis pris d’écriture de Martin Crimp ni de la mise en scène de Daniel Jeanneteau. Décevant.
« Nous, l’Europe. Banquet des peuples », de Laurent Gaudé, Cour du lycée Saint-Joseph, à Avignon
Un désir d’Europe inassouvi
Par Juliette Nadal
Le duo formé par Laurent Gaudé, pour l’écriture, et Roland Auzet, pour la mise en scène et la composition musicale, porte sur le plateau un long poème explorant l’histoire de l’Europe. Récit engagé, cri de rage, entrelacs de paroles et de chants, leur volonté est d’ouvrir les perspectives européennes. Pari tenu ?
« l’Amour vainqueur » et « Blanche-Neige, histoire d’un Prince », deux adaptations de Grimm pour le jeune public, au Festival d’Avignon
« Un jour, mon Prince viendra… » : version opérette ou Beckett, les enfants ?
Par Lorène de Bonnay
Deux réécritures des frères Grimm sont proposées au jeune public du Festival : « l’Amour vainqueur », d’Olivier Py, et « Blanche-Neige, histoire d’un Prince », écrit par Marie Dilasser et mis en scène par Michel Raskine. Ces spectacles féministes, aux esthétiques radicalement différentes, parlent d’amour, de mort, de genres et de nature.
« Le Présent qui déborde : Notre Odyssée II », de Christiane Jatahy, Gymnase du lycée d’Aubanel, Festival d’Avignon
Christiane Jatahy : atout chœur
Par Laura Plas
Abolir la frontière entre les gens et les genres en réinterprétant « l’Odyssée », tel est le pari que relève avec un immense talent Christiane Jatahy. S’aventurant sur les terres inconnues de l’intime et le la musique, elle vise juste et touche au c(h)œur.
Une sélection au 73e Festival d’Avignon et dans le Off
In et Off, un weekend à Avignon
Par Olivier Pansieri
In et Off, un parcours subjectif et sélectif de spectacles vus à Avignon.
« Architecture », de Pascal Rambert, Cour d’honneur, Festival d’Avignon
La pulvérisation à l’œuvre
Par Lorène de Bonnay
« Architecture », présenté dans la cour monumentale du Palais des papes, expose l’effondrement d’un monde, d’une classe, d’une culture, à travers la sinueuse descente aux enfers d’une famille. Si le geste de Pascal Rambert convainc et que le talent des comédiens explose, la forme tend à se déliter.
« Pelléas et Mélisande », de Maurice Maeterlinck, La FabricA, Festival d’Avignon Avignon
Julie Duclos, Maeterlinck et les amours interdites
Par Trina Mounier
On ne lit plus guère l’œuvre de l’écrivain symboliste Maurice Maeterlinck. Au Festival d’Avignon, Julie Duclos monte cependant « Pelléas et Mélisande », sans effacer tout à fait l’aspect compassé de sa poésie.