Festival Parade(s), 33e édition, annonce, Nanterre

Qui-vive-ADHOK © Bruno-Maurey

Bientôt le festival des arts de la rue Parade(s) !

Par Léna Martinelli
Les Trois Coups

Du 2 au 4 juin, la ville de Nanterre propose trois jours de fête et de poésie, soit 150 représentations. Autant se préparer ! Voici notre sélection de spectacles à voir, dont plusieurs déjà chroniqués. Gratuit, ce festival est accessible à tous, dès le plus jeune âge.

Près de 40 compagnies vont transformer le centre ville. Pluridisciplinaire (arts de la rue, cirque, théâtre, danse, marionnettes, musique), la programmation a été pensée pour l’espace public. Beaucoup de spectacles sont à destination des familles.

Les professionnels devraient aussi être présents avec six créations nationales. Ce festival est effectivement une référence en la matière car, né dans les foisonnantes années 1990, il est l’un des tout premiers à faire battre le cœur d’une cité. D’abord événement municipal destiné à rassembler la population de Nanterre dans une ambiance festive, il est peu à peu devenu un rendez-vous incontournable, bénéficiant d’ailleurs d’un soutien institutionnel.

Sa directrice artistique Mélanie Duplenne relève les nouveautés de cette année. Nuit Blanche, événement majeur de la vie culturelle de la Métropole du Grand Paris, a dorénavant lieu début juin. Par conséquent, il s’inscrit, cette année, dans Parade(s) avec Les Noctambules, école et fabrique de cirque nanterroise, qui a assuré sa coordination artistique. Samedi, à partir de 18h, la soirée sera donc spéciale. Au programme, de nombreuses surprises (dont du mapping, des installations participatives).

À un an des Jeux olympiques et paralympiques, dont Nanterre sera collectivité-hôte en 2024, Parade(s) entre lui aussi en jeu, croisant arts et sport dans sa programmation. Enfin, pour la première fois, il prend place dans l’enceinte du lycée Louise-Michel. De quoi élargir le périmètre autour du parc des Anciennes Mairies, cœur du festival, et de la salle des fêtes.

Les créations attendues

Dans La Grande Boueuse (Sentimentale Foule), une poétesse rapporte une histoire entendue au fin fond du Tennessee. Une vieille dame française a disparu dans le Mississippi. Commence un long poème, un road-trip en alexandrins, avec la construction, à ciel ouvert, d’une architecture symbolique.

Khalass, my love (Cie Les Vagues tranquilles) s’annonce comme une « tragi-comédie aquatique ». Flottant dans sa baignoire, surnageant dans les décombres d’une histoire d’amour toxique, une femme cherche à comprendre comment tout ça a bien pu lui arriver. En recollant ses morceaux, elle affronte ses démons et rassemble aussi ses forces pour se libérer et imaginer un avenir. 

Outre deux lauréats du dispositif « Auteurs d’espaces » de la SACD, nous retenons l’équipage de cosmonautes peu commun des Sanglés & en corps en l’air . Tous ses membres rêvent d’apesanteur. Gagarine is not dead   est un spectacle aérien antigravitationnel, une épopée vertigineuse. Prêts pour le décollage ?

Pour en prendre plein la vue

Résiste (Les Filles du renard pâle) : « Quand tout s’effondre autour de nous, comment rester encore là, d’aplomb, le regard porté vers l’avant ? Sur son fil, Johanne Humblet tient. Vent debout. Une proposition originale, autant par l’engagement corporel de la funambule que par l’esthétique rock’n’roll » (lire la critique de Léna Martinelli).

Dans Inertie, une sculpture mobile géante évolue dans l’espace public, comme une toupie échouée ou un volume vide. Une fois mise en mouvement, les deux funambules d’Underclouds génèrent des mouvements inattendus. Quand l’élégance et la poésie rencontrent l’habileté…

Pour rire

L’Art Osé : dès vendredi, il faudra croiser le regard de ce drôle de couple. Jacqueline et Marcel, au fil du trottoir est une déambulation qui témoigne de son grand talent d’improvisation. Et pour compléter ce portrait de ces figures emblématiques de la rue, Pierre-Jean Ferrain et Christelle Lefèvre, ne pas manquer non plus Les Dangereuses Liaisons de Jacqueline et Marcel, ainsi que Jacqueline et Marcel jouent… Music-hall de Lagarce.

L’Armoire polyphonique (Les Aimants), c’est une vieux meuble oublié sur le bord d’un chemin ou sur le trottoir d’une rue, sur l’herbe d’un parc ou au fond d’une forêt. Sur sa porte, une pancarte « Ouvrez-moi ». Lorsqu’un spectateur s’aventure, les trois membres du Bureau d’Études de la Chanson s’animent, le temps d’interpréter l’une de leurs polyphonies aux paroles joyeusement anachroniques. Un impromptu musical décalé.

Pour créer du lien et battre le pavé

Adressée à tous, la programmation propose des spectacles pour s’émouvoir, rire, mais aussi pour réfléchir avec, souvent, un propos qui interpelle, des modes d’intervention incitatifs.

ADHOK © DR

Dans Qui-vive, un couple fait le bilan. L’occasion de partager des instants de vie et de soulever des questions philosophiques. Une fresque théâtrale et chorégraphique d’ADHOK émaillée de trouvailles scénographiques.

Les personnages de Vivants pourraient être vous ou moi. Ils habitent ici. Ils ont quelque chose à faire. Leurs trajectoires sont bousculées par celles des autres. Leurs pas de côté les amènent à vivre l’inattendu. « Une fête de la rencontre : la formidable réussite de cette proposition réside sans doute dans la proximité physique et émotionnelle qu’elle permet entre tous, ainsi que dans son ancrage dans le quartier. L’effet de réel et d’intimité est bouleversant » (lire la critique de Stéphanie Ruffier). À voir aussi un autre spectacle des Fugaces  la Ronde, (lire la critique de Stéphanie Ruffier).

On veut (KTHA) dresse une liste de revendications. Dès le mardi, à l’entrée du RER, le matin aux heures de pointes, et pendant le festival, il y aura des solos, partout, debout. Pour dire nos colères et nos désirs de douceurs (lire la critique de Stéphanie Ruffier).

De douceur, il n’en sera pas question dans Richard III ou le pouvoir d’un fou : « Les Batteurs de Pavés coupent dans le gras de la pièce de jeunesse de Shakespeare et n’en garde que la substantifique moelle : le goût du pouvoir, des meurtres, des meurtres, des meurtres… et un viol » (lire la critique de Stéphanie Ruffier). 

Allez hop !

Pas moins de huit spectacles bousculent les frontières des disciplines pour rapprocher sport et culture. La compagnie XTNT, en résidence à Nanterre dans le cadre de l’Olympiade culturelle, fera la part belle à la danse et au hand-ball. Entre chorégraphie, cirque et parkour, le collectif franco-suisse La Horde dans les pavés investit l’espace public, les infrastructures et l’urbanisme pour aborder la ville autrement. Impact d’une course [Nanterre] est une formidable dérive pour piétons guidés par cinq acrobates et un musicien- sprinteur.

Porté par la ville de Nanterre, le festival s’enrichit de nombreux projets d’actions culturelles. Ainsi, autour de Josette et Mustapha, la compagnie La Cour Singulière a proposé des ateliers de sensibilisation à la marionnette. Comment donner vie aux octogénaires et comment, à travers eux, penser la place de nos aînés dans la société ? Ces ateliers aboutiront à une sortie publique lors du festival. Un spectacle que nous ne manquerons pas.

« Trampo Photo », Pôle K

L’an passé, plus de 400 amateurs avaient aussi participé à Parade(s). Le festival se veut fédérateur et convivial, y compris en fin de journée, comme avec le Grand Bal Raï, qui revisite les grands standards du genre. En plus des découvertes artistiques et des rencontres, ne pas manquer, parmi les animations, Trampo-Photo (en continu, dès 7 ans) : un petit temps d’apprentissage au trampoline, quelques sauts et une photo prise dans les airs, pour immortaliser ce moment. 🔴

Léna Martinelli


Festival Parade(s)

33e édition, du 2 au 4 juin 2023
8, rue des anciennes mairies • 92000 Nanterre
Site de la ville de Nanterre
Le programme en ligne
Cartoparade(s) depuis un smartphone en flashant le QR-Code ou ici
Infos pratiques ici
Infos : 01 41 37 71 22

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