C’est la rentrée !
Par Léna Martinelli
Les Trois Coups
Pas de clivage ! Théâtres public et privé, institutions et petites salles, lieux parisiens et en région… Les Trois Coups sont sur tous les fronts. Outre les créations, à privilégier bien sûr, plusieurs reprises font aussi notre bonheur.
Ne pas manquer notre sélection théâtrale, ni celle liée aux arts du cirque et de la danse. Que de découvertes ! Mais les festivals attirent aussi notre attention. L’incontournable Festival d’Automne à Paris en est à sa 48e édition. À Laval et Changé, nous couvrons chaque année Le Chainon Manquant et, à Limoges, Les Zébrures d’Automne.
Signalons le festival mondial des théâtres de marionnettes à Charleville-Mézières qui fête sa 20e édition. Il propose un vaste panorama, depuis les formes marionnettiques traditionnelles jusqu’aux plus novatrices. C’est donc l’occasion d’assister à quelques reprises, comme celle, d’Incertain monsieur Tokbar du Turak Théâtre. Toutefois, ce sont les nombreuses créations internationales qui créent l’événement. Cette année, le focus sur le Théâtre de la Licorne permet de découvrir L’Homme qui rit, d’après Victor Hugo, et de revoir Sweet home, sans états d’âme ou Macbêtes, les nuits tragiques. Claire Dancoisne comme artiste fil rouge, on ne peut qu’approuver !
À suivre également de près, le Festival international des arts de Bordeaux (FAB) : 17 jours d’effervescence avec une trentaine de propositions sur scène et hors les murs, dont une traversée de Bordeaux métropole qui s’annonce passionnante. Axée sur l’international, autant que la création régionale, la programmation s’inscrit dans une démarche d’excellence artistique, toutes disciplines confondues. Le FAB se place ainsi parmi les grands festivals européens, novateurs et engagés.
Après les artistes du Proche et Moyen-Orient pour la première édition, les frontières en 2017, le thématique du paradis en 2018, la nouvelle édition s’intéresse aux supers héros. Un parcours de spectacles et de conférences autour de la thématique « We can be Heroes » a pour ambition de « permettre de trouver les ressorts de nos propres héroïsmes et de devenir les acteurs du changement ». De la création, des projets dans l’espace public, une démarche collaborative… Il n’en faut pas davantage pour attirer notre attention.
Célébrations tambours battants
Si les festivals rythment les saisons, d’autres temps forts créent l’événement : la réouverture haute en couleurs du Théâtre du Châtelet et celle du Théâtre Legendre, à Évreux.
Le Châtelet peut bien parader, avec sa grande salle, ses foyers et ses couloirs restaurés, modernisés, même s’ils conservent leur aspect d’origine. La cage de scène, elle aussi, a été entièrement refaite et équipée des technologies dernier cri. Cette plus grande rénovation, depuis sa construction en 1862, a nécessité deux ans et demi de travaux. Il fallait donc une célébration à la hauteur de la transformation. Le nouveau duo à la tête du lieu, Thomas Lauriot dit Prévost (direction générale) et Ruth Mackenzie (direction artistique), a imaginé un programme populaire car leur projet est d’ouvrir, enfin, l’institution au plus grand nombre.
Hormis le spectacle Parades, qui rendait hommage au ballet du même nom, composé et créé en 1917 au Châtelet, de nombreuses propositions gratuites ont réuni la foule. Au programme : après un grand défilé mené par des percussionnistes et des marionnettes géantes du Mozambique, Stéphane Ricordel a mis en scène une succession de numéros de cirque, avec les performances des acrobates Matias Pilet, Éric Bates et Tristan Nielsen, de la funambule Tatiana-Mosio Bongonga, d’Alexandra Royer, experte dans l’art du cerceau, tandis qu’Élisabeth Streb et les performeurs de sa compagnie Extreme Action, ont ensuite joué de la gravité. Enfin, devant et dans le théâtre, de nombreuses installations ont plongé les spectateurs dans la vie et l’univers excentriques d’Érik Satie, en collaboration avec l’Académie Fratellini.
Autre bijou du patrimoine à admirer, le Théâtre Legendre à Évreux, entièrement rénové au bout d’un interminable chantier de 13 ans. Ce théâtre à l’italienne, datant de 1903, entre lui aussi dans une nouvelle ère, celle de la modernité. Sa réouverture coïncide avec la nomination de Valérie Barran, ancienne directrice du Tarmac, à la tête du Tangram, scène nationale Évreux-Louviers, dont les spectacles et concerts sont présentés dans plusieurs lieux : le Kubb, le Grand Forum, le Cadran et le Théâtre Legendre, donc.
L’inauguration est confiée aux deux artistes en résidence : Ambra Senatore, chorégraphe et directrice du Centre chorégraphique de Nantes, qui découvre le lieu ; ce regard extérieur sera complété par celui de Simon Falguières, auteur et metteur en scène de la Compagnie Le K, enfant d’Évreux. Leur carte blanche va prendre la forme d’une déambulation intitulée Du sycomore à la scène. Du 4 au 6 octobre, cette forme éphémère et unique invitera le public à redécouvrir ce lieu emblématique de la ville d’Évreux. La visite dansante, théâtrale et sensible révélera le passé de ces murs et imaginera aussi un avenir burlesque, enrichi par les souvenirs fantasmés des uns et des autres. ¶
Léna Martinelli
Festival d’Automne à Paris, 48e édition • En Île-de-France, du 10 septembre au 31 décembre 2019 • Plus d’infos ici
Le Chainon Manquant, 28e édition • Laval et Changé, du 17 au 22 septembre 2019 • Plus d’infos ici
Festival mondial des théâtres de marionnettes, 20e édition • Charleville-Mézières, du 20 au 29 septembre 2019 • Plus d’infos ici
Les Zébrures d’Automne, 36e édition • Limoges, du 25 septembre au 5 octobre 2019 • Plus d’infos ici
Festival International des Arts de Bordeaux, 4e édition • Bordeaux métropole, du 4 au 20 octobre 2019 • Plus d’infos ici
Théâtre du Châtelet • Paris, inauguration du 4 au 15 septembre 2019 • Plus d’infos ici • Retrouvez le spectacle de réouverture en replay ici
Théâtre Legendre • Évreux, inauguration du 4 au 6 octobre 2019 • Plus d’infos ici