La programmation de la 75e édition du Festival d’Avignon

« 75e édition du Festival d'Avignon » © DR

Le désir d’un temps retrouvé
Par Lorène de Bonnay
« Si la Culture n’était pas la recherche du temps perdu mais la recherche du temps à venir ? », lançait Olivier Py pour attaquer son édito du 24 mars dernier. Si la 75ème édition du Festival d’Avignon permettait de réunir une communauté capable de réenchanter l’avenir ? Examinons un peu cette programmation. Non pour rêver, avec fébrilité et désarroi, comme il y a un an, mais pour se mettre en appétit, un appétit gargantuesque, en ces temps de disette.

Cinquième édition de l’émission podcast « Comptoir des abîmes » sur Arte Radio

Comptoir des abîmes © DR

« Saisir la chance d’une Europe artistique »
Annonce
Au « Comptoir des abîmes », Lise Facchin reçoit, pour cette cinquième édition, Anne Bérélowitch, directrice artistique de la compagnie L’instant même et fondatrice du laboratoire européen Instant Mix Theater Lab. Ensemble, elles se demandent notamment comment prendre appui sur la diversité des politiques culturelles des pays pour trouver ensemble un théâtre commun.

« Le jeu des ombres », de Valère Novarina, la Fabrica, la Semaine d’Art à Avignon

« Le jeu des ombres » de Jean Bellorini © Christophe Raynaud de Lage

Des ombres qui enchantent notre nuit
Par Lorène de Bonnay
Les Trois Coups
Après avoir monté « Karamazov » en 2016, Jean Bellorini revient à Avignon avec un nouveau spectacle exigeant et complexe. « Le jeu des ombres » est une commande faite à Valère Novarina, inspirée par le mythe d’Orphée. Une création tout en clair-obscur et en dissonance, qui célèbre les noces de la musique, de la poésie et du théâtre, avec une rare intensité.

« Histoire de la violence », d’Édouard Louis, Théâtre de la Ville à Paris

« Histoire de la violence » © Arno Declair

Le spectacle glaçant des violences ordinaires
Par Lorène de Bonnay
Après « Retour à Reims » de Didier Éribon, Thomas Ostermeier adapte « Histoire de la violence » d’Édouard Louis. Deux textes mêlant récit autobiographique et essai sociologique ; deux paroles portées à la scène qui questionnent avec urgence le vivre-ensemble.

« l’Amour vainqueur » et « Blanche-Neige, histoire d’un Prince », deux adaptations de Grimm pour le jeune public, au Festival d’Avignon

« l’Amour Vainqueur » d’Olivier Py © Christophe Raynaud de Lage

« Un jour, mon Prince viendra… » : version opérette ou Beckett, les enfants ?
Par Lorène de Bonnay
Deux réécritures des frères Grimm sont proposées au jeune public du Festival : « l’Amour vainqueur », d’Olivier Py, et « Blanche-Neige, histoire d’un Prince », écrit par Marie Dilasser et mis en scène par Michel Raskine. Ces spectacles féministes, aux esthétiques radicalement différentes, parlent d’amour, de mort, de genres et de nature.

« Architecture », de Pascal Rambert, Cour d’honneur, Festival d’Avignon

« Architecture » de Pascal Rambert © Christophe Raynaud de Lage

La pulvérisation à l’œuvre
Par Lorène de Bonnay
« Architecture », présenté dans la cour monumentale du Palais des papes, expose l’effondrement d’un monde, d’une classe, d’une culture, à travers la sinueuse descente aux enfers d’une famille. Si le geste de Pascal Rambert convainc et que le talent des comédiens explose, la forme tend à se déliter.