« Idem », une création collective des Sans Cou, Théâtre du Nord à Tourcoing

« Idem » © Simon Gosselin

Marathon identitaire
Par Sarah Elghazi
Né d’une continuité avec « J’ai couru comme dans un rêve », leur premier spectacle qui interrogeait, au cœur de l’immédiateté d’une forme théâtrale aussi directe que la vie, la question de la transmission, de l’existence et de la mort, « Idem » nous renvoie, tout au long d’un jeu de piste narratif et performatif, à l’errance identitaire, à la recherche de sens fondamental qui traverse l’individu comme le collectif.

« Retour à Reims », par la compagnie Anima motrix, Théâtre de la Verrière à Lille

« Retour à Reims » © Simon Gosselin

Pour en finir avec la honte
Par Sarah Elghazi
Après sa création et son triomphe au Festival d’Avignon 2014, « Retour à Reims » revient en ce triste mois de janvier sur les terres de la compagnie Anima motrix, au Théâtre de la Verrière à Lille. Spectacle aussi exigeant qu’émouvant, la force des mots, la simplicité et la sincérité de l’interprétation y font plus que jamais sens, face à une actualité qui nous laisse à genoux.

« Birds on a Wire », de Rosemary Standley et Dom La Nena, Théâtre du Nord à Lille

« Birds on a Wire » © Sarah Seené

Des oiseaux équilibristes
Par Sarah Elghazi
Avec « Birds on a Wire », un duo d’amies complices nous invite dans son petit cabinet de curiosités. Échappée du groupe de néofolk Moriarty, Rosemary Standley, chanteuse et bête de scène à la voix de velours, s’associe au violoncelle polyphonique de Dom La Nena, artiste brésilienne qui a notamment accompagné les planants albums de Piers Faccini. Promenade dans un répertoire voyageur, intime et partagé, placé sous le patronage d’un autre inclassable, Leonard Cohen.

Festival Prémices 2014, avec Audrey Chapon, Nadia Kaci et Tiphaine Raffier, Théâtre du Nord à Lille et la Rose des vents à Villeneuve‑d’Asq

« Haine des femmes » © Simon Gosselin

L’émergence au féminin
Par Sarah Elghazi
La troisième édition du festival Prémices s’est faite cette année, par défaut ou par intention, caisse de résonance du politique. D’abord parce qu’elle a relayé la lutte des intermittents du spectacle (entre autres, l’équipe du « Reste n’est que silence » a décidé de ne pas jouer le 17 mai, jour d’appel à la grève nationale). Ensuite, parce que la plupart des spectacles ont fait la part belle à l’exploration scénique des questions d’identité, de société, et d’un désir de révolte qui s’est incarné dans ces trois propositions portées par des femmes.

« Orphelins », de Dennis Kelly, l’Idéal à Tourcoing

Orphelins © H. Dewasmes

Orphelins solitaires
Par Sarah Elghazi
Succès surprise du Off d’Avignon 2013, « Orphelins » marque l’entrée du Théâtre du Prisme et de son metteur en scène Arnaud Anckaert dans la cour des grands, avec un spectacle à la fois inquiétant et familier, subtil et mesuré jusque dans les accès de rage qui le traversent.

« Le renard ne s’apprivoise pas » / « Trois soli, étude # 2 », de Mylène Benoit, festival Latitudes contemporaines

La beauté d’une avancée dans la pénombre
Par Sarah Elghazi
Après « Wonder » et avant « Cold Song », Mylène Benoit, chorégraphe de la compagnie Contour progressif, nous invite ici au cœur des « Trois soli », pour la deuxième étape d’un parcours à la fois intime et public, un triptyque réflexif et sensoriel autour de la place de l’interprète et du lien qui unit public et création artistique.

« Exposition universelle », de Rachid Ouramdane, Maison folie Wazemmes à Lille

« Exposition universelle » © Jacques Hoepffner

Corps, champ de bataille
Par Sarah Elghazi
Après « Loin » et « Des témoins ordinaires », « Exposition universelle » prolonge la recherche identitaire et formelle de Rachid Ouramdane, à travers une réflexion sur les esthétiques officielles. Corps-nation, corps-individu, statue ou fétu de paille, l’être humain face à la norme revendique des identités plurielles et polyphoniques. Une belle façon d’ouvrir la 9e édition des Latitudes contemporaines, festival plus que jamais en phase avec le monde.