Hommage vibrant à Louis Prima
Par Léna Martinelli
Les Trois Coups
Le festival Swing à Yeu s’est achevé par « la Grande Revue Jazz », avec le groupe Louis Prima forever. Une excellente soirée, comme on les aime, avec un spectacle musical festif et des talents à la pelle !
Fondé en 2016 par Jean-Paul Helbling, Swing à Yeu gâte chaque année les amateurs de jazz par des concerts de qualité. Lors de cette 6e édition, il a invité, pour la première fois, une nouvelle formation. Passionné de musique, le nouveau président, Philippe de Bremond d’Ars, dit « Phil », défend d’ailleurs la variété de styles : rock, blues, danses de salon, jazz manouche…
Avec ce dernier spectacle, le groupe parisien Louis Prima forever rend un hommage vibrant à celui qu’on appelait « le roi des swingers ». Louis Prima, chanteur, auteur-compositeur et trompettiste américain n’a-t-il pas laissé une trace indélébile dans l’histoire du jazz ? Artiste complet, celui-ci a eu la chance de naître dans une famille musicale, qui plus est dans la capitale du genre : New Orleans. Mais il a surtout su épouser les tendances de son époque, des années 1920 à 1960, développant son sens inné de la mélodie et inventant son propre un style.
Plus de quarante ans après son décès (il est mort le 24 août 1978), réécouter ses tubes fait un bien fou : « Buona Sera », « Sing Sing Sing », « Fever », « Sentimental Journey », « You Rascal You » (adaptée en France par Serge Gainsbourg, sous le titre « Vieille Canaille »)… Parmi les films auxquels il a collaboré en tant qu’acteur et doubleur, Louis Prima a prêté sa voix au célèbre singe du Livre de la Jungle. D’où l’intégration, à ce répertoire déjà riche, de certains morceaux reconnaissables entre tous.
Alchimie rythmique
Le leader du groupe, Stéphane Roger, a découvert Louis Prima à l’âge de 20 ans : « Cela a été une révélation car j’y ai trouvé tout ce que j’aimais, c’est-à-dire une énergie folle mais tout en restant très subtile, avec beaucoup de nuances », explique-t-il.
Après avoir parcouru le monde avec le groupe Les Gigolos, et en parallèle d’une autre formation, Les Megaswing, il a réuni sept joyeux larrons pour créer Louis Prima forever, en s’inspirant au plus près de la formation originale. À ses côtés, on découvre donc des musiciens formidables qui s’amusent autant sur scène que le public dans la salle ou sur la piste : Patrick Bacqueville (chant et trombone), Claude Braud (saxophone et chant), Michel Bonnet (trompette et chant), Nicolas Peslier (guitare), Fabien Saussaye (piano), Enzo Mucci (contrebasse) accompagnés d’une chanteuse au tempérament de feu, Pauline Atlan, dans le rôle de la quatrième épouse de Louis Prima. Le groupe a participé à de nombreux festivals (Beaune Blues Boogie Festival, Festival de Tinténiac, Festival d’Ascona, etc.) et se produit dans les meilleurs clubs (Jazz Club Étoile de l’Hôtel Méridien Maillot, Paris Jazz Montparnasse, le Nubia, etc.).
Un vrai show
Swing entraînant, cuivres débridés, précision rythmique… Un concert « classique » se contenterait déjà de ces atouts. Mais on assiste en fait à un vrai spectacle : chorégraphies adaptées, accessoires et costumes bien choisis, exubérance et dynamisme… Tout y est, avec des clins d’œil bienvenus mettant en valeur ce qui caractérise Louis Prima : l’exigence musicale, l’humour vocal et la joie de vivre.
Plusieurs temps forts resteront dans les mémoires : quand le show bascule dans le monde de Walt Disney. Le batteur Stéphane Roger se lâche littéralement, mais on n’en dira pas plus pour ménager les effets de surprise à ceux qui auraient la bonne idée d’aller vérifier par eux-mêmes. Complètement « frappadingue », aussi, la chanteuse qui assure le show, sans jamais voler la vedette à ses amis, excellant aussi bien dans les solos, que les duos avec ses complices, ou dans les chœurs.
Outre les talentueuses prestations du saxophoniste et du pianiste, on a adoré quand, aux premières mesures de « Just a Gigolo » (incontestablement le plus grand succès de Louis Prima), le public a aussitôt afflué sur la piste de danse pour un final extra. Durant toute la soirée, on est partagé entre l’envie irrépressible de se déhancher aux rythmes de ces morceaux endiablés et celle de ne louper aucun effet de scène. La solution : assister à plusieurs concerts. Et cela tombe bien car le groupe se produit beaucoup, en public et en privé. ¶
Léna Martinelli
Tribute to Louis Prima, de Louis Prima forever
Page Facebook du groupe ici
Contact diffusion (concert et disques) ici
Avec Pauline Atlan (chant), Patrick Bacqueville (chant et trombone), Michel Bonnet (trompette et chant), Claude Braud (saxophone et chant), Enzo Mucci (contrebasse), Nicolas Peslier (guitare), Fabien Saussaye (piano)
Casino • rue Neptune • 85350 L’Île d’Yeu
Dans le cadre de Swing à Yeu
Les 16 et 17 août 2019, à 21 heures
Tournée
- Le 22 août à Karrière, à Villars-Fontaine
- Le 13 novembre, au Jazz Café Montparnasse, à Paris
- Le 15 janvier 2020 au Bal Blomet, à Paris