Festival [Des]Illusions, le Monfort à Paris, du 10 mars au 3 avril 2016

« Artpiste » © Isoline Spote

Un festival à suivre !

Par Léna Martinelli
Les Trois Coups

Le festival (Des)Illusions revient au Monfort, du 10 mars au 3 avril, pour bousculer encore les frontières et proposer de nouvelles passerelles entre le cirque, le théâtre et la danse. L’occasion de vivre des moments à partager en famille ou entre amis.

Fort du précédent succès, le festival (Des)Illusions reprend en version longue durant quatre semaines. Endroit idéal que le Monfort pour cette programmation iconoclaste qui mêle les disciplines. Ouvert aux talents émergents comme aux figures reconnues, ce lieu traduit en effet parfaitement la curiosité du tandem pionnier qui est à sa tête. Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel n’ont-ils pas su transformer l’ancien Théâtre Silvia-Monfort, en seulement quelques années, grâce à de passionnantes découvertes circassiennes, théâtrales, chorégraphiques ?

À son image, ce temps fort que représente le festival (Des)Illusions propose justement un concentré de pépites. Une quarantaine d’artistes dans 13 spectacles. Des formes diverses, souvent légères et drôles mais qui font sens, dans un esprit de convivialité, de simplicité et de regard sur l’autre.

7 spectacles de cirque dont 4 créations

Artpiste, d’Angela Laurier : ce spectacle traite de la transmission, au travers d’itinéraires opposés d’artistes (la harpiste Sophie Béguier, le fildefériste et acrobate Thomas Bodinier) qui, dès l’enfance, décident de faire de leur passion un métier.

Somnium, de Juan Ignato Tula et Stefan Kinsman : ils sont les deux faces d’une même pièce tournoyante, oscillant entre l’étrangeté du songe et des visions lumineuses. Leur approche en duo mêlant portés, manipulation et antipodisme laisse apparaître l’essentiel : la nature de leur relation, fraternelle, complice, vertigineuse.

Tu, d’Olivier Meyrou avec Matias Pilet : un jour, ce dernier a pris conscience que son acrobatie avait fortement subi l’impact de la mort in utero de sa sœur jumelle trois jours avant sa naissance. Il est alors parti à la recherche de la mémoire fœtale. Au-delà d’une plongée dans la vie prénatale et d’une renaissance en direct, un voyage universel.

Noos, de Justine Berthillot et Frédéri Vernier : comment deux corps créent un nous ? Un porteur et une voltigeuse posent la question de la relation à l’autre. Un duo sans artifice, à fleur de peau.

Fenêtres, de Mathurin Bolze, avec Karim Messaoudi : le premier a fait du trampoline la base de ses spectacles de cirque. Fenêtres ouvre sur un réel sublimé tout d’apesanteur, de poésie et d’humour. Nous suivons alors Bachir, qui tient de l’explorateur lunaire, du marin nostalgique, de l’animal en cage ou de l’astronaute d’intérieur.

Barons perchés, de et avec Mathurin Bolze et Karim Messaoudi : on retrouve Bachir, à la fois plus jeune et plus vieux. A-t-il seulement une ombre ? A-t-il un frère ? A-t-il basculé dans la folie ? On entre de plain-pied dans un imaginaire en suspens, fait du temps qui passe, de solitude et de fraternité.

Demain, je ne sais plus rien, de Sylvain Décure : enfermé dans une boîte réduite, le comédien va passer par tous les états d’une vie… en cinquante-sept minutes ! Un spectacle muet et burlesque.

3 pièces de théâtre

Le Pas de Bême, de la Cie Théâtre Déplié : c’est l’histoire d’un adolescent adapté, aimé et intégré dans son lycée. Seulement, on sent que quelque chose pourrait basculer.

Paris nous appartient, d’Olivier Coulon-Jablonka, Moukden Théâtre : le portrait du Paris d’aujourd’hui, avec les profondes mutations que vit la métropole, mis en perspective avec le Paris haussmannien, que la troupe d’interprètes incarne sur le plateau, à partir de la célèbre opérette d’Offenbach la Vie parisienne.

La Brique, de Guy Alloucherie : seul en scène, ce fils d’un mineur qui est devenu artiste n’a jamais quitté la brique. Guy Alloucherie rend hommage aux corons miniers. Une évocation de sa terre natale et de sa famille entre émotion et humour.

3 chorégraphies

Religieuse à la fraise, de Kaori Ito et Olivier Martin-Salvan : une rencontre entre deux corps. Elle, 40 kg et lui, 120. Le gros et la petite. La Japonaise et le Français. Kaori Ito, danseuse-chorégraphe, et Olivier Martin-Salvan, comédien-chanteur, donnent à voir cette rencontre.

Pour tout l’or du monde, d’Olivier Dubois : un Lac des cygnes en pole dance ! Olivier Dubois se met en scène et questionne les dessous de la danse. Chez lui, le cygne (à moins que ce ne soit le prince) devient un gogo boy déchaîné, aguichant le public d’un sourire moqueur. Un « état des lieux » du métier d’interprète.

Questcequetudeviens? d’Aurélien Bory : intrigué par l’attachement viscéral de la danseuse Stéphanie Fuster à la tradition andalouse, Aurélien Bory joue avec les codes du flamenco pour esquisser son portrait scénique. Une ode au flamenco avec une danseuse, un chanteur et un guitariste.

Avec ces artistes confirmés ou au prélude de leurs carrières, (Des)Illusions continue d’offrir un panel d’œuvres diverses qui en fait sa richesse, sa complexité et son originalité. Pas de doute : un festival à suivre ! 

Léna Martinelli


Festival (Des)Illusions

Le Monfort • 106, rue Brancion • 75015 Paris

Réservations : 01 56 08 33 88

Site du théâtre : www.lemonfort.fr

Du 10 mars au 3  avril 2016

De 18 € à 25 € (tarif plein | de 14 € à 16 € (tarif réduit)

Abonnement à partir de 2 spectacles : 12 € par spectacle | 8 € par spectacle (étudiant)

Religieuse à la fraise, de Kaori Ito et Olivier Martin-Salvan (danse)

Noos, de Justine Berthillot, et Frédéri Vernier (cirque)

Le Pas de Bême, de la Cie Théâtre Déplié (théâtre)

Artpiste, d’Angela Laurier (cirque)

Paris nous appartient, d’Olivier Coulon-Jablonka, Moukden Théâtre

Somnium, de Juan Ignato Tula et Stefan Kinsman (cirque)

Fenêtres, de Mathurin Bolze, avec Karim Messaoudi (cirque)

La Brique, de Guy Alloucherie (théâtre)

Barons perchés, de et avec Mathurin Bolze et Karim Messaoudi (cirque)

Demain, je ne sais plus rien, de Sylvain Décure (cirque)

Tu, d’Olivier Meyrou, avec Matias Pilet (cirque)

Pour tout l’or du monde, d’Olivier Dubois (danse)

Questcequetudeviens?, d’Aurélien Bory (flamenco)

Photo Artpiste : © Isoline Spote

Photo Questcequetudeviens ?: © Aglaé Bory

Photo Tu : © D.R.

https://www.youtube.com/watch?v=eEPX2ili3mQ&feature=youtu.be

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