« Vaille que vivre (Barbara) » de Juliette Binoche et Alexandre Tharaud, Cour du Lycée Saint-Joseph à Avignon
Du bout des doigts, du bout du cœur
Par Pierre Fort
La présence lumineuse des deux artistes restitue, avec sensibilité et justesse, la personnalité complexe de Barbara.
« The Great Tamer », de Dimitris Papaioannou, La FabricA à Avignon
Le Dompteur magnifique
Par Pierre Fort
Les images sophistiquées et délicates du metteur en scène des cérémonies des Jeux Olympiques d’Athènes éblouissent par leur profonde humanité.
« La Fille de Mars », d’après Heinrich von Kleist, gymnase Paul Giéra à Avignon
Amazone, le Sein m’en tombe !
Par Pierre Fort
Metteur en scène pourtant réputé et respecté, Jean-François Matignon fait de la pièce de Kleist au romantisme âpre et bouillonnant, un nanar en bonne et due forme.
« 1830 : Sand, Hugo, Balzac, tout commence… », de Manon Montel, Pandora Théâtre, à Avignon
1830, millésime d’exception
Par Élisabeth Hennebert
Manon Montel passe au pressoir un siècle de combats politiques et esthétiques pour en extraire un spectacle rythmé, spirituel, enivrant : un nectar !
« 2 : 14 », de David Paquet, Théâtre du Roi René à Avignon
La tragédie en 90 minutes chrono
Par Élisabeth Hennebert
Les jeunes prodiges de la Compagnie Luce érigent l’adolescence au rang d’épopée antique et élargissent le lycée aux dimensions d’un amphithéâtre grec.
« Ibsen Huis », d’après Henrik Ibsen, cour du lycée Saint-Joseph à Avignon
Du bel ouvrage
Par Lorène de Bonnay
De Simon Stone à Antonio Latella, la famille est à l’honneur, dans cette 71e édition. L’auteur et metteur en scène australien invente l’histoire brûlante des Kerkman, à partir de figures empruntées au dramaturge norvégien. L’architecture de sa « Maison d’Ibsen », mêlant les styles et les époques, en impose.
« De Meiden (les Bonnes) », de Jean Genet, l’Autre Scène du Grand Avignon – Vedène à Avignon
De sacrées empoisonneuses
Par Lorène de Bonnay
Katie Mitchell dévoile une lecture piquante des « Bonnes » : leur aliénation, qui résonne avec celle de milliers de personnes actuelles, est soulignée par des moyens scéniques efficaces. Le malaise, appelé de ses vœux par Genet, culmine dans la salle.
« Le Sec et l’Humide », de Jonathan Littell, l’Autre Scène du grand Avignon – Vedène à Avignon
Anatomie de la langue fasciste
Par Lorène de Bonnay
Avec « Le sec et l’humide », le flamand Guy Cassiers poursuit son exploration fascinante de l’histoire politique européenne. Son spectacle questionne finement la figure du Mal, qui ne cesse de faire retour, et prend ici le visage du fasciste belge Léon Degrelle.
« Triptyque Masculin-Féminin », par la Compagnie Avant l’Aube, Théâtre des Barriques à Avignon
Génération sans tabou
Par Anne Cassou-Noguès
Trois pièces tentent d’établir le portrait d’une génération née au tournant des années 1980 et 1990 : « L’Âge libre », « sauvagement inspiré des Fragments d’un discours amoureux de Roland Barthes », « Ground Zéro » composé à la façon d’Annie Ernaux, et « Boys Don’t Cry » de Jean-Gabriel Vidal-Vandroy. Ce triptyque interroge la question du désir dans une forme originale orchestrée par Maya Ernest.
« Éperlecques », de Lucien Fradin, Présence Pasteur, à Avignon
Éperlecques vaut le détour !
Par Cédric Enjalbert
Avec beaucoup d’humour et de finesse, le comédien Lucien Fradin mêle, dans « Éperlecques », les souvenirs biographiques et les réflexions sociologiques et philosophique.
« Clouée au sol », de George Brant, le Nouveau Ring à Avignon
Un monologue de haute volée
Par Bénédicte Fantin
Seule sur un plateau dépouillé, la comédienne Pauline Bayle incarne une militaire de l’US Air Force forcée de se reconvertir dans le pilotage de drones. Un réquisitoire contre les dérives de la guerre moderne brillamment traduit et mis en scène.
« Dans les ruines d’Athènes », de et par Le Birgit Ensemble, Gymnase Paul Giéra à Avignon
Leçon de morale européenne
Par Bénédicte Fantin
Le Birgit Ensemble signe un projet ambitieux avec sa tétralogie Europe mon amour, dont les deux derniers volets sont présentés au Festival d’Avignon. Dommage que le final de cette relecture de l’histoire européenne contemporaine se perde dans des dérives formelles, au détriment du jeu théâtral.