« Dans la nuit », Clément Debailleul, MAIF Social Club, Paris

Dans la nuit © Clément Debailleul

Décrocher la lune ?

Léna Martinelli
Les Trois Coups

Quel ballet que celui des étoiles ! Ce conte jonglé mâtiné de magie nouvelle, spécialité de la cie 14:20 à qui a été commandé « Dans la nuit », est un véritable ovni. Une création jeune public de Clément Debailleul pour le MAIF Social Club, dans le cadre de sa programmation autour de l’exposition « Chaosmos ». Une odyssée visuelle et sonore à hauteur d’enfant.

Quelques minutes avant le crépuscule, une lune solitaire dans la nuit jusqu’à l’aube. À moins que ce ne soit Vénus, l’étoile du Berger ? Nommée ainsi parce que c’est la première à apparaître dans le ciel, la planète brille intensément. Dans le spectacle, tandis que l’astre nous dévoile ses faces cachées, d’autres constellations s’animent, autant d’envolées propices à la rêverie.

Le ciel étoilé à portée de main

Dans la pénombre, c’est une jongleuse qui est aux manettes de cette drôle de chorégraphie. Suspendues, soumises aux lois de la gravité, les balles lumineuses ont également leur propre vie, échappent à la pesanteur, changent de rythme et de trajectoire. La jonglerie commence et s’achève sur une voix off et un texte poétique. Inspiré du mouvement des étoiles, elle se fait ensuite calligraphie grâce au talent de Kim Huynh. Sans ostentation, les effets magiques participent du charme. Si l’on plonge dans l’univers et que l’on jongle avec les étoiles, il s’agit moins de décrocher la lune que de contempler la vie sous toutes ses formes.

Clément Debailleul ouvre de nombreuses fenêtres. Noirs profonds, éclats de lumière… L’immensité de l’univers suscite de multiples sensations à partager : visions, odeurs, sonorités. Après le carillon, les oiseaux du soir et les « fleurs en écho » stimulent effectivement les sens. La chorégraphie est simple, mais caresses et jeux de passe-passe sont empreints d’une infinie douceur, propres à fasciner les tout-petits et aussi les parents. La magie est avant tout une histoire de perceptions.

Onirisme et délicatesse

Présenté dans le cadre de sa thématique sur le cosmos et notre rapport à lui, Dans la nuit prolonge la réflexion sur la place que nous nous attribuons, nous humains, et la façon dont nous habitons le monde. Afin de sauvegarder la terre, n’oublions pas de prendre en compte notre galaxie dans son ensemble. « Abandonnons notre vision anthropocentrique pour honorer toute vie terrestre », lit-on dans le pitch de l’exposition.

« Rien ne m’appartient » : l’interprète quitte la scène presque sur la pointe des pieds, après avoir déposé Vénus à ses pieds. Avons-nous rêvé ? Véritable ode à la nature, le spectacle ouvre, tout en délicatesse, à la nuit (et au jour), donc aux cycles de la vie, en nous rappelant que nous, êtres terrestres, nous sommes ici-bas, certes poussières d’étoiles, mais bien petits et sur une planète unique. Avec cette proposition sensible et éclairante, nous sommes au plus près de l’essentiel.

Léna Martinelli


Cie 14:20
Avec : Kim Huynh
Voix : Hélène Chevallier
Durée : 25 min
Tout public à partir de 3 ans

MAIF Social Club • 37, rue de Turenne • 75003 Paris
Du 23 au 26 avril 2025
Gratuit sur inscription
Plus d’infos sur Chaosmos (entrée libre et gratuite) jusqu’au 26 juillet ici

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Photo : © Clément Debailleul cie 14:20

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