Entretien avec Antoine Grésillon, directeur de Viens dans mon île

Antoine Grésillon, directeur de Viens dans mon île © Rodrigue Laurent

« Tout le monde
a la banane
dans cette histoire ! »

Par Léna Martinelli
Les Trois Coups

Cette année, le festival de musiques actuelles Viens dans mon île de L’Île‑d’Yeu se déroule du 4 au 8 août. Rencontre avec Antoine Grésillon, son directeur.

Viens dans mon île commence ce soir. Encore une affiche éclectique et bien alléchante pour cette quatrième édition !

Notre programmation est conçue comme une grande fête susceptible de rassembler tous les publics. À l’affiche des trois soirées : Yannick Noah, Shaka Ponk et Bénabar. Pour les premières parties, sont programmés le groupe islais Sweety Sleepy Slam, le groupe vendéen Epsylon, le groupe originaire de Tours Caïman Philippines et Aymeric Maini, représentant de la nouvelle scène nantaise. Quant au tandem toulousain Cats on Trees, il est chargé de clore les festivités samedi soir. Nous avons donc opté pour de la chanson française, de la pop, du rock, de l’électro et un jeune talent qui a su digérer les meilleures influences de la soul, du jazz et du blues. Bref, de quoi encore satisfaire toutes les tranches d’âge et tous les goûts.

Comment le public peut-il se rendre aux concerts ?

Les insulaires peuvent se rendre tranquillement aux trois rendez-vous à la Citadelle, tandis que les continentaux peuvent emprunter des navettes maritimes mises en place pour l’occasion à un prix modique, 10 € l’aller-retour depuis Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

De quels moyens de production disposez-vous ?

Essentiellement privés. Les ressources propres, et donc la billetterie, sont importantes puisque nous disposons d’à peine 10 % de subventions sur notre budget total, principalement la réserve parlementaire qui nous consacre une petite enveloppe. Ensuite, les partenariats représentent environ 30 %. Heureusement, nous avons beaucoup d’amis. À commencer par Philippe Maindron, président fondateur du Festival de Poupet (85), connu « comme le loup blanc » dans le milieu, lequel nous a mis en contact avec les professionnels, au début. Suite à la venue de notre parrain Thomas Dutronc à la première édition, d’autres grands noms ont suivi, faisant circuler des rumeurs avantageuses sur nous. Puis, la magie de L’Île-d’Yeu a opéré. Du coup, on peut s’autoriser les plus grands délires. C’était en effet au départ un peu surréaliste de faire venir Shaka Ponk et sa logistique monstrueuse sur l’île, mais on y est finalement arrivé. On vit nos rêves, en fait !

Le bénévolat permet aussi d’équilibrer le budget.

Sans les bénévoles, pas de festival possible ! C’est émouvant de voir autant de monde sur la photo de groupe ! D’ailleurs, on les chouchoute nos bénévoles, qui sont passés de 70 à 120, puis 130, et cette année à près de 160. Parmi les nouveautés, j’ai tenu à ce que l’équipe ait un espace spécifique qui permette à chacun de se reposer, de reprendre des forces et d’y rencontrer les artistes.

Quel investissement de leur part, alors que l’activité touristique bat son plein et occupe beaucoup les Îslais à cette période de l’année !

Ces forces vives sont en effet précieuses. En guise de remerciements, nous organisons des évènements en dehors du festival. On a, par exemple, organisé un voyage au Festival de Poupet, notre voisin et ami, ce qui permet aussi d’éviter de rester dans notre bulle. Après une présentation des coulisses de ce festival de référence, chacun a été mis en situation, c’est-à-dire que nos bénévoles de la restauration y ont fait les frites, nos techniciens se sont mêlés à ceux de Poupet pour voir comment cela se passait là-bas, les personnes travaillant auprès des artistes étaient aussi dans les loges. On a passé une journée extraordinaire. Cela a renforcé les liens et a été stimulant, puisque de cette échappée ont surgi de nouvelles idées.

L’organisation semble s’être professionnalisée.

On essaie ! L’équipe de responsables est étoffée avec 12 personnes chargées d’organiser au mieux les tâches. Chacun prend ses missions à cœur et à bras le corps. Au fil des éditions, on a appris à connaître les gens. Les compétences se sont affirmées. Cela me permet de prendre plus de recul et de garder la tête froide pour prendre des décisions en cas d’urgence, car il y a toujours des problèmes de dernière minute à régler. Depuis cette année, des réunions quotidiennes améliorent encore l’efficacité. Maintenant, les équipes sont rôdées, et on a tout le matériel nécessaire. Du coup, les artistes – et le public – sont contents. Tout le monde a la banane dans cette histoire !

D’autres nouveautés ?

On peut signaler la fabrication de goodies et de produits dérivés. Par exemple, on propose de beaux tee-shirts à notre effigie. On a aussi investi dans une banque à jetons. On a encore renforcé la promotion. Cela passe par les affiches, bien sûr, mais aussi les 4 L qui transportent les artistes et le tuk-tuk, tous aux couleurs du festival. On ne peut pas nous rater ! Et ces cylindrées sont à notre image : insolites, simples et conviviales. Enfin, la remorque pour la billetterie nous simplifie grandement la vie et permet une présence accrue sur le port.

Les points forts du festival

Le plaisir de grands concerts dans un cadre exceptionnel (celui de la Citadelle), l’ambiance intimiste malgré des têtes d’affiche, des artistes généreux qui acceptent des conditions spéciales, notamment de se produire pour des cachets moins importants et des petites jauges (2 500 spectateurs maximum), en échange d’un accueil de qualité et d’une aventure un peu particulière. La destination plaît. Faut dire que Yeu est magique, non ? 

Propos recueillis par
Léna Martinelli


Viens dans mon île, 2015

http://www.viens-dans-mon-ile.com/

contact@viens-dans-mon-ile.com

La Citadelle • 85350 L’Île-d’Yeu

Accès fléchés depuis Port‑Joinville

Du 4 au 8 août 2015 à 20 heures

  • Mardi 4 août 2015 à 20 heures : Sweety Sleepy Slam, Epsylon, Yannick Noah
  • Jeudi 6 août 2015 à 20 heures : Caïman Philippines, Shaka Ponk
  • Samedi 8 août 2015 à 20 heures : Aymeric Maini, Cats and Trees, Bénabar

Pass 3 jours 98 € | le 4 août : 39 € | le 6 août : 39 € | le 8 août : 39 €

Tarif moins de 12 ans : 15 € par soirée et accompagné d’un adulte

Place en gradin : + 15 € par soirée et par billet

Navettes spéciales de la Compagnie vendéenne (départ : Saint-Gilles-Croix-de-Vie chaque soir à 18 heures et retour en fin de spectacle ou le lendemain matin) à 10 € l’aller-retour • Depuis Fromentine, L’Île-d’Yeu est aussi accessible par Yeu Continent

www.compagnievendeenne.com • 0825 139 085

www.compagnie-yeu-continent.fr

Photos : © Rodrigue Laurent

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