« les Coquettes », le Grand Point‐Virgule à Paris

les Coquettes © Hélène Pambrun

Des filles qui en ont

Par Anne Cassou-Noguès
Les Trois Coups

Les Coquettes sont trois. Elles sont toutes de paillettes, de dentelles et de rose vêtues. Elles aiment chanter. Vous croyez les avoir déjà vues, vous attendez des reprises et des tubes. Eh bien, vous vous trompez… Elles sont surprenantes, ces trois filles !

En effet, elles n’ont aucune intention de chanter des chansons d’amour sirupeuses. Elles ont des choses à dire, ces coquettes ! Elles sont prêtes à en découdre pour nous montrer qu’une tête bien faite peut aussi être une tête bien pleine et qu’une blonde peut aligner deux phrases. Elles n’ont aucun tabou. Elles traitent de leur corps et balayent tous les préjugés. Juliette Faucon, c’est la blonde futée, Lola Cès, la grosse sympa et Marie Facundo, la petite hargneuse. Mais en se moquant d’elles-mêmes, elles en viennent bien sûr à se tourner vers le public, si proche.

Alors, elles nous parlent de nous, les femmes futiles qui rêvons de nous offrir, une fois dans notre vie, une paire de Louboutin. Elles racontent encore notre existence à nous, femmes agacées, qui essuyons sifflets et remarques salaces dans le métro. Elles osent aussi nous dévoiler, femmes coquines, qui attendons avec impatience la fessée du dimanche soir. Tantôt légères, tantôt trash, elles se permettent de traiter de tout. Tout près du public, assises au bord de la minuscule scène de la petite salle du Grand Point-Virgule, elles vont même jusqu’à entonner une chanson douce sur l’excision et sur la pédophilie.

On peut rire de tout, mais avec élégance

Ces chansons pourraient être scandaleuses ou déplacées. Ce n’est jamais le cas tant leur propos est lucide et juste. Si l’on est parfois un instant mal à l’aise, c’est de se sentir si bien compris, comme mis à nu. Les Coquettes pourraient être vulgaires, mais elles sont surtout très drôles, alternant jeux de mots et calembours avec virtuosité, surprenant le spectateur par une crudité qui détonne dans la bouche maquillée de ces trois jolies jeunes femmes.

Mais, finalement, on s’éloigne de l’essentiel. Les Coquettes ne disent pas ce qu’elles pensent, elles le chantent ! Et elles le font bien. Les airs sont rythmés et dynamiques, et la salle ne peut s’empêcher, entre deux fous rires de se dandiner sur sa chaise et de taper des mains. Quant aux voix, elles sont puissantes. Lola en fait la démonstration dans un solo qui vise à prouver que quand on a des « gros poumons », on chante « fort ». Ce qui fait toutefois le charme de ces chansons, ce n’est pas l’intensité, mais l’harmonie des timbres, qui s’accordent parfaitement les uns avec les autres.

Les Coquettes proposent un spectacle particulièrement réjouissant, audacieux et lucide, entraînant et drôle. Il faut aller les voir et les entendre. 

Anne Cassou-Noguès


les Coquettes

Avec : Juliette Faucon, Lola Cès, Marie Facundo

Photo : © Hélène Pambrun

Site : www.lescoquettessurinternet.com

Le Grand Point-Virgule • 8 bis, rue de l’Arrivée • 75015 Paris

Réservations : 01 42 78 67 03

Site du théâtre : www.legrandpointvirgule.com

Du 30 novembre 2016 au 7 janvier 2017, du mercredi au samedi à 19 h 45 et le samedi à 18 heures

Durée : 1 h 20

Tarifs : 29 €

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