Bulletin no 1 :
en librairie…
Par Rodolphe Fouano
Les Trois Coups
Monographies, biographies, mémoires, rééditions de classiques…
Le Théâtre du Soleil, les cinquante premières années,
de Béatrice Picon-Vallin
Actes-Sud beaux arts
En 1964, Ariane Mnouchkine et ses camarades déjà réunis au sein de l’A.T.E.P. (Jean Claude Penchenat, Philippe Léotard…) fondent le Théâtre du Soleil qui s’installe à la Cartoucherie de Vincennes en août 1970. Des Petits Bourgeois de Gorki (1964) à Macbeth (2014), la coopérative, fidèle à son utopie joyeuse qui définit le théâtre comme « l’art de la poésie concrète et charnelle », a créé des spectacles qui ont connu une renommée internationale, dont le cycle des Shakespeare (1981-1984) puis des Atrides (1990-1993). Illustré, regorgeant de citations issues d’entretiens menés par l’auteur, avec les fiches des 27 spectacles créés en cinquante ans, cet ouvrage de Béatrice Picon-Vallin, directrice de recherche émérite au C.N.R.S., constitue la meilleure introduction aux problématiques de cette exceptionnelle aventure collective.
350 pages, 45 €
Will le Magnifique, de Stephen Greenblatt
Flammarion, « Essais littéraires »
Comment Shakespare est-il devenu Shakespeare, le dramaturge le plus joué dans le monde ? Telle est la question ! Sans dissiper tous les mystères qui continuent cinq cents ans après sa naissance de faire son charme, Stephen Greenblatt, l’auteur de Quattrocento, professeur à Harvard, raconte l’itinéraire du poète de Stratford, self-made-man au génie hors pair marqué d’un sens du public et d’un goût entrepreunarial prononcé. Une biographie qui se dévore comme un roman et plonge le lecteur dans les coulisses du Globe et dans les faubourgs de Londres au xviie siècle, sur fond d’agitations politiques et religieuses.
478 pages, 22,90 €
http://www.éditions.flammarion.com
Louis Jouvet ou le Grand Art de plaire, de Marc Véron
L’Entretemps éditions, « Champ théâtral »
Acteur, metteur en scène, professeur, Louis Jouvet (1887-1951) a été aussi, successivement, à partir de 1924 et jusqu’à sa mort (les années de guerre excepté) directeur de la Comédie des Champs-Élysées puis de L’Athénée. En spécialiste du monde des affaires, Marc Véron, qui a consacré une thèse au « patron » disciple de Jacques Copeau, démontre avec brio, chiffres et textes à l’appui, que le théâtre privé peut être un art, mais reste un commerce qui n’est pas incompatible avec une certaine éthique.
443 pages, 29 €
Pour un théâtre contemporain, de Lucien Attoun et Antoine de Baecque
Actes Sud, « Hors collection »
Micheline et Lucien Attoun n’ont cessé de militer en faveur des auteurs dramatiques vivants et révélé nombre d’entre eux. Le dialogue animé par Antoine de Baeque rappelle leurs initiatives audacieuses (mises en espace, tapuscrits…), notamment à la direction de Théâtre Ouvert, qu’ils ont créé en 1971 à l’invitation de Jean Vilar et qui est devenu centre dramatique national, en 1988. La carrière de Lucien Attoun comme producteur à France Culture et dans l’édition est également retracée. La complicité intellectuelle et amoureuse « d’Attoun et d’Attounette » éclaire ce beau document qui raconte quarante cinq ans de vie théâtrale française.
275 pages, 22,80 €
Philippe Caubère joue sa vie, de Michel Cardoze
Éditions Gascogne
Acteur improvisateur génial issu du Théâtre du Soleil, inoubliable interprète de Molière dans le film éponyme d’Ariane Mnouchkine, Philippe Caubère est passé d’un extrême à l’autre en jouant souvent seul en scène, jusqu’à représenter sa vie dans la fantastique fresque du Roman d’un acteur. L’analogie avec la tauromachie est claire, mais Caubère, lui, se torée lui-même et s’offre en sacrifice. Dans ces entretiens, le journaliste Michel Cardoze a conservé le phrasé et la syntaxe « occitane » de l’un des comédiens français les plus libres et les plus originaux qui aborde tous les sujets sans langue de bois : le théâtre et la culture, bien sûr, mais aussi les questions politiques et de société.
188 pages, 15 €
Rodolphe Fouano