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« L’Oiseau Paradis », de Kamel Ouali, Paradis Latin à Paris

« L’Oiseau paradis » au Paradis Latin © Jérémie Lamarch

Le cabaret revisité

 
Par Maxime Grandgeorge
Les Trois Coups 
 
Le Paradis Latin fête ses 130 ans avec une nouvelle revue conçue par le chorégraphe Kamel Ouali et menée par Iris Mittenaere. Un spectacle moderne et sexy qui revisite l’histoire du cabaret avec paillettes et froufrous à gogo.

Malgré des coups durs tout au long de son histoire (incendie, fermeture, abandon), le Paradis Latin est toujours debout. Pour célébrer comme il se doit son 130ème anniversaire, le célèbre cabaret – l’un des plus vieux de la capitale – a décidé de s’offrir une toute nouvelle revue. C’est au chorégraphe et metteur en scène Kamel Ouali (Les Dix Commandements, Autant en emporte le vent, Le Roi Soleil, Cléopâtre) qu’a été confiée la conception de ce nouveau spectacle mené par Iris Mittenaere, Miss France 2016 et Miss Univers 2016.

À l’instar des revues parisiennes d’antan, L’Oiseau Paradis propose un large éventail de numéros de cabaret. Danseurs, chanteurs, acrobates et comédiens se succèdent sur scène au cours d’une vingtaine de tableaux aux univers très différents. Riche en strings à paillettes, costumes colorés et coiffes extravagantes, cette nouvelle revue ne se contente pas pour autant des traditionnelles curiosités de music-hall. Elle mise au contraire sur la modernité en incluant dans son dispositif scénique de nouvelles technologies, dont celle du mapping, offrant ainsi une expérience immersive au public.

Kamel Ouali laisse libre court à son imagination, d’où surgissent des personnages surréalistes et kitsch. On croise tour à tour une Marianne dénudée arrivant par les airs accompagnée de soldats révolutionnaires ; des centaures se battant et un cheval ailé scintillant ; ainsi que des créatures hybrides en tout genre, dont une femme papillon et des hommes à l’allure de porc-épic argentés !

« L’Oiseau paradis » au Paradis Latin © Jérémie Lamarch
« L’Oiseau paradis » au Paradis Latin © Jérémie Lamarch

Des tableaux variés mais inégaux

De l’indémodable French Cancan – popularisé par le Moulin rouge à la fin du XIXème siècle – au grand final en blanc, en passant par les traditionnels numéros d’effeuillage, L’Oiseau Paradis revisite avec modernité l’histoire du cabaret. On se laisse séduire par les chorégraphies sensuelles, proches de l’univers du Crazy Horse, ainsi que par les numéros d’acrobatie poétiques et humoristiques, exécutés au sol ou dans les airs avec talent. On peine pourtant à suivre la logique du spectacle, au cours duquel s’enchaînent de manière désordonnée des tableaux inégaux.

Iris Mittenaere s’en sort avec les honneurs dans le rôle de meneuse de revue. Le chant reste perfectible, mais l’ancienne Miss Univers se prend au jeu et n’hésite pas à jouer avec l’image de potiche qui colle à la peau des miss. Elle est accompagnée par Marcel, serveur du restaurant transformé en chanteur de cabaret, et de « Madame la directrice », personnage comique qui assure autant que possible la transition entre les numéros.

Musiques et chorégraphies entraînantes, costumes originaux, ambiance légère et sensuelle… La revue dispose de tous les ingrédients pour offrir un bon moment aux spectateurs. Malgré le manque de cohérence entre les tableaux et l’inégalité des numéros présentés, L’Oiseau Paradis n’en reste pas moins une revue divertissante, dans la pure tradition du cabaret. 

Maxime Grandgeorge


L’Oiseau paradis, de Kamel Ouali

Mise en scène et chorégraphie : Kamel Ouali

Avec : Iris Mittenaere, Léa Crevon, Florient Garde et la troupe du Paradis Latin.

Photo : © Jérémie Lamarch

Paradis Latin 28 Rue du Cardinal Lemoine • 75005 Paris

Jusqu’au 31 octobre 2020

Durée : 1h30

De 45€ à 190€ (avec ou sans dîner)

Réservations : 01 43 25 28 28


À découvrir sur Les Trois Coups :

Life is a bathroom and I am a boat, d’Ivan Gouillon, par Trina Mounier


Réversible, des 7 Doigts de la main, par Léna Martinelli

À propos de l'auteur

Une réponse

  1. Si les trois coups se mettent à encenser Kamel Ouali et les dix commandements, il faudra aller lire les critiques théâtrales ailleurs. Je pensais que les trois coups étaient une chronique indépendante mais, j’ai du me tromper où tout a changé. Il faut dire que tout s’achète et que les guerres d’influences existent. On essayera de trouver d’autres critiques plus pertinentes. Hasta huego les trois coups.

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