« Royan. La professeure de français », Marie Ndiaye, Chartreuse de Villeneuve lez Avignon

« RoyaRoyan-La-professeure-de-français-Marie-Ndiaye © Christophe Raynaud de Lage

Dissimuler son être véritable, coûte que coûte ?
Par Lorène de Bonnay
« Royan. La professeure de français » de Marie Ndiaye est une pièce écrite à la demande de Nicole Garcia. Ce monologue mis en scène par Frédéric Bélier-Garcia, le fils de l’actrice et réalisatrice, évoque un tragique secret. Mêlant déni et culpabilité, il se déploie lentement sur le plateau à travers la parole, tels des flux de conscience fulgurants, entre ombre et lumière. Puissamment.

« Le Ciel, la nuit et la fête », Molière, cour minérale – université à Avignon

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Un réjouissant divertissement de circonstance
Par Lorène de Bonnay
Le Nouveau Théâtre Populaire, inspiré par l’héritage de Jean Vilar, présente un marathon théâtral dont le festival a le secret. Trois comédies de Molière se succèdent, ponctuées par des intermèdes radiophoniques qui jettent des ponts entre le Grand siècle et aujourd’hui. Durant ce temps suspendu, tous « reliés », nous explorons justement les rapports entre l’Homme et le Ciel.

« La Cerisaie », Anton Tchekhov, cour d’honneur, Avignon

© Christophe Raynaud de Lage

Une cerisaie aux modulations infinies
Par Lorène de Bonnay
« Je ne survivrai pas à cette joie » : « La Cerisaie » de Tiago Rodrigues nous entraîne dans une fête grinçante, joyeuse et mélancolique célébrant la destruction d’un monde, d’un éblouissement. Un petit trésor de subtilité présenté dans un lieu monumental.

« Se souvenir de l’avenir », Nicolas Truong et Edgar Morin, cour d’honneur à Avignon

« Se souvenir de l’avenir » © Christophe Raynaud de Lage

Une pensée en scène inoubliable !
Par Lorène de Bonnay
Dans la cour d’honneur, Nicolas Truong rend un vibrant hommage théâtral à Edgar Morin. Avec ses invités, il se souvient de quelques moments forts de la vie cet intellectuel hors norme (présent en visio-conférence). La dramaturgie de cette pensée crée, le temps d’une soirée grandiose et féconde, un îlot de fraternité que l’on souhaite pérenne.

« Fraternité, conte fantastique », Caroline Giela Nguyen, la FabricA, Avignon

« Fraternité, conte fantastique » © Christophe Raynaud de Lage

Une constellation de cœurs à consoler
Par Lorène de Bonnay
Après « Saïgon », l’autrice metteuse en scène et réalisatrice Caroline Giela Nguyen et sa compagnie entament un cycle de quatre créations autour du thème de la fraternité. Comment la reconnaissance de l’Autre comme un frère s’incarne-t-elle dans le monde actuel ? Ce premier opus, créé à Avignon, tend un miroir effroyable et tendre à l’humanité actuelle.

« la Dernière Nuit du monde », d’après Laurent Gaudé, cloître des Célestins, Avignon

« la Dernière Nuit du monde » © Christophe Raynaud de Lage

Un beau cauchemar inabouti
Par Lorène de Bonnay
« La Dernière Nuit du monde », premier spectacle (pour nous) de cette édition dystopique à plus d’un titre, raconte un désastre intime et universel. L’histoire d’un « temps perdu » qui « ne se rattrape plus ». Sonnant comme une variation autour de la chanson de Barbara « Dis, quand reviendras-tu ? », la pièce nous meut, résonne fort avec l’actualité mais s’avère inégale.

« Entre chien et loup » de Christiane Jatahy, festival In, à Avignon

Entre-chien-et-loup-Christiane-Jatahy-Lars-von-Trier © Christophe Raynaud de Lage

S’il vous plaît, ne rembobinez pas !
Par Laura Plas
Avec « Entre chiens et loups » Christiane Jatahy propose une mise en abîme vertigineuse de « Dogville »de Lars von Triers, où le renouvellement du dialogue entre théâtre et cinéma s’oppose à la répétition d’un sombre scénario. Un spectacle fin, servi aussi par son interprétation.

« Pinocchio live 2» d’Alice Laloy, festival In, à Avignon

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Pinocchio sous éprouvette 
Par Laura Plas
Métamorphosant le conte de Collodi en dystopie, Alice Laloy approfondit ses troublantes expérimentations sur la marionnette et brouille les frontières du vivant. Éprouvant, son Pinocchio sous éprouvette offre une expérience inédite qui fait songer à Kantor. À voir avec effroi et délectation.

La programmation de la 75e édition du Festival d’Avignon

« 75e édition du Festival d'Avignon » © DR

Le désir d’un temps retrouvé
Par Lorène de Bonnay
« Si la Culture n’était pas la recherche du temps perdu mais la recherche du temps à venir ? », lançait Olivier Py pour attaquer son édito du 24 mars dernier. Si la 75ème édition du Festival d’Avignon permettait de réunir une communauté capable de réenchanter l’avenir ? Examinons un peu cette programmation. Non pour rêver, avec fébrilité et désarroi, comme il y a un an, mais pour se mettre en appétit, un appétit gargantuesque, en ces temps de disette.

« Le jeu des ombres », de Valère Novarina, la Fabrica, la Semaine d’Art à Avignon

« Le jeu des ombres » de Jean Bellorini © Christophe Raynaud de Lage

Des ombres qui enchantent notre nuit
Par Lorène de Bonnay
Les Trois Coups
Après avoir monté « Karamazov » en 2016, Jean Bellorini revient à Avignon avec un nouveau spectacle exigeant et complexe. « Le jeu des ombres » est une commande faite à Valère Novarina, inspirée par le mythe d’Orphée. Une création tout en clair-obscur et en dissonance, qui célèbre les noces de la musique, de la poésie et du théâtre, avec une rare intensité.

Entretien avec Jean Bellorini, pour « Le Jeu des ombres », La Semaine d’art en Avignon

Le-Jeu-des-ombres-Valere-Novarina-Jean-Bellorini © Raynaud-de-Lage

« Le poète et la mort » 
Par Trina Mounier
Jean Bellorini devait ouvrir le Festival d’Avignon avec « Le Jeu des ombres » dans la Cour d’Honneur. La Covid en a décidé autrement. Malgré la poursuite de l’épidémie, le metteur en scène a pu, fort heureusement, le présenter à La Fabrica durant Une semaine d’Art. Pour quelques représentations qui se sont révélées exceptionnelles.