Focus sur deux spectacles jeune public dans le In et le Off d’Avignon

« Léonie et Noélie », de Nathalie Papin © Christophe Raynaud de Lage

S’envoler… ou pas
Par Lorène de Bonnay et Frédérique Favre
« Marre mots », spectacle musical destiné aux enfants, fait battre les ailes de l’imaginaire : c’est notre petit coup de cœur du Off d’Avignon. En revanche, « Léonie et Noélie », dans le In, ne nous a pas emportées.

« Trans », de Didier Ruiz, gymnase du lycée Mistral à Avignon

« Trans (més enllà) » de Didier Ruiz © Christophe Raynaud de Lage

Repousser les limites
Par Lorène de Bonnay
Dans ses spectacles, Didier Ruiz met en scène des personnes âgées, des ouvriers, des adolescents, des ex-détenus, des transsexuels. Son théâtre citoyen cherche « à faire entendre une réalité que le public ne connaît pas afin de changer sa perception du monde ». « Trans » atteint ce but avec une délicatesse et une intensité pénétrantes.

« Joueurs, Mao II, les Noms », d’après Don DeLillo, la FabricA à Avignon

« Joueurs, Mao II, les Noms » de Julien Gosselin © Christophe Raynaud de Lage

Un théâtre rare et ravageur
Par Lorène de Bonnay
Julien Gosselin revient à Avignon avec une trilogie-fleuve adaptée des romans de l’auteur américain. Son geste artistique, encore plus radical, s’est approfondi. Le spectateur se laisse immerger dans une expérience théâtrale paroxystique, labyrinthique, à la fois inouïe et éprouvante.

« La Reprise », de Milo Rau, Gymnase du lycée Aubanel à Avignon

« La Reprise – Histoire(s) de théâtre (I) » de Milo Rau © Christophe Raynaud de Lage

Étrange réel au cœur du théâtre
Par Lorène de Bonnay
Dans sa nouvelle création, l’artiste suisse (actuel directeur du Théâtre national de Gand) poursuit son exploration du réel et de sa représentation. « La reprise – Histoire(s) de théâtre (I) » interroge la violence d’un fait divers, le regard et l’illusion théâtrale. Un spectacle dense, catharctique, efficace.

Séminaire annuel de l’Anrat à Avignon

« Séminaire Avignon » © DR

Un concentré d’expériences théâtrales
Par Lorène de Bonnay
Depuis 2003, l’Anrat (Association Nationale de Recherches et d’Action Théâtrale)1 donne rendez-vous aux enseignants, professionnels et responsables des relations publiques au Festival. Au programme de cette formation annuelle dédiée au spectacle vivant : de la culture intensive !

« Iphigénie », de Racine, cloître des Carmes à Avignon

Iphigénie » de Chloé Dabert © Christophe Raynaud de Lage

Une Atride affadie
Par Lorène de Bonnay
Iphigénie, petite-fille d’Atrée touchée par la faute originelle de sa famille, est une figure de l’innocence sacrifiée des plus émouvantes. Pourtant, la jeune Atride de Chloé Dabert ne suscite pas le pathétique attendu. Cette « Iphigénie » n’est pas de la même lignée que « Thyeste », qui se joue à quelques rues.

« Thyeste », Sénèque, Thomas Jolly, Cour d’honneur, Festival Avignon

« Thyeste » de et avec Thomas Jolly © Christophe Raynaud de Lage

Un festin théâtral
Par Lorène de Bonnay
Le nouveau spectacle de Thomas Jolly, créé pour la Cour, ne démérite pas : « Thyeste » nous fait participer à un rituel cruel qui aboutit à une apocalypse, dans un lieu sacré. Démesure pour démesure, ce sacrifice n’en est pas moins délectable.