Afro-jazz et fusion : ça chauffe au Cosy
Par Jean-François Picaut
Les Trois Coups
Depuis novembre dernier, « La jam du Cosy » à Paris réjouit les amateurs d’afro-jazz et de fusion. Rencontre avec son animateur, le batteur Christian Djieya.
Comment êtes-vous arrivé à la musique, Christian Djieya ?
Né au Cameroun, au sein d’une famille de musiciens, j’ai très vite suivi les traces de mon frère aîné, professeur de musique à Douala. J’ai commencé par apprendre le piano classique et la batterie à huit ans avant que la batterie ne devienne mon instrument de prédilection.
À partir de quand avez-vous commencé à vous produire sur des scènes de jazz ?
Dès l’âge de 15 ans (1993), je me suis produit régulièrement dans les clubs de jazz et j’ai participé à de nombreux festivals. Après mon arrivée en Europe (1999), j’ai d’abord collaboré avec Tasha Rodigues, une chanteuse porto-angolaise, avant de rejoindre le groupe d’Alex Britti, une pop star italienne. À ses côtés, j’ai eu la chance de participer régulièrement à de grands shows T.V. et à de nombreux festivals.
Qu’a changé votre arrivée en France ?
J’y suis arrivé en 2010. Depuis, j’ai multiplié les collaborations sur scène, en studio. Ainsi, j’ai participé au dernier album de Rido Bayonne, le grand musicien originaire du Congo. J’ai eu la chance de jouer aux côtés d’artistes de divers horizons dans de nombreux festivals. Enfin, j’ai créé mon propre studio, Studio Jumelles, qui compte déjà la réalisation de plusieurs albums dont Eros Blues d’Aurielle Sciorilli et Si j’étais le vent de Sarah Fahy…
L’année 2014 marque un tournant dans votre carrière…
Oui, au printemps 2014, trois marques phares, les cymbales Paiste, les batteries D.W. et les baguettes Pro Orca, ont décidé de me sponsoriser. Cela m’a ouvert de nouvelles opportunités. J’ai commencé à réaliser et à enregistrer mon propre album avec Piera Pizzi, une chanteuse italienne de grand talent. Ce projet, From Rome to Bana, véritable passerelle entre la culture jazz-soul et mes racines camerounaises sortira prochainement.
Et comment êtes-vous arrivé au Cosy Montparnasse ?
Ce sont mes diverses collaborations qui m’ont conduit à y jouer. Le cadre, l’ambiance chaleureuse et conviviale qui se dégage de ce club, au pied de la tour Montparnasse, m’ont immédiatement séduit. Un soir de novembre dernier, l’idée a surgi d’offrir cette scène au plus grand nombre. « La jam du Cosy » est née ainsi.
Quelle est l’orientation de ce nouveau lieu ?
Notre idée est d’en faire le nouveau rendez-vous live autour de l’afro-jazz et de la fusion. Nous accueillons, un lundi sur deux à partir de 21 heures (entrée libre), tous ceux qui désirent partager des moments musicaux de qualité dans une ambiance cosy ! Chaque mois, de nouveaux invités, parmi les meilleurs musiciens de la place parisienne, assurent la première partie avant de faire place à l’improvisation et d’ouvrir la scène à tous les artistes qui le souhaitent pour la jam session ! Nous avons reçu Sarah Fahy, en janvier, Justin Bowen, en février, ainsi qu’Aurielle Sciorilli. C’est la petite-fille du grand compositeur italien, Eros Sciorilli, dont Mireille Mathieu a repris Non pensare en me. Ce mois-ci, je serai accompagné par Maria Zarifa, talentueuse chanteuse initiée au jazz par son beau-père, le célèbre violoniste de jazz manouche, Florin Niculescu. En mai, j’accueillerai Rocco Zifarelli, guitariste et chef d’orchestre d’Ennio Morricone et, en juin, la chanteuse Piera Izzi avec qui je suis en train de réaliser mon album From Rome to Bana…
Comment voyez-vous l’avenir de « La jam du Cosy » ?
Cette jam prend de plus en plus d’ampleur, avec une programmation chaque mois plus pointue. Mon plus grand souhait est de faire de cet endroit et de ce rendez-vous un incontournable de la scène afro-jazz et fusion à Paris, tant par la qualité musicale que par l’ambiance. Et puis j’ai l’envie d’aller un peu plus loin en organisant de temps à autre des festivals autour de l’afro-jazz ! ¶
Propos recueillis par
Jean-François Picaut
« La jam du Cosy », avec Christian Djieya
Cosy Montparnasse • 5, boulevard Vaugirard • 75015 Paris
Prochaines dates : le 23 mars, le 20 avril, les 4 et 18 mai 2015
Photo de Christian Djieya | © David Abecassis