Robin McKelle & The Soul City Horns au Carré Sévigné à Cesson‑Sévigné

Robin McKelle © D.R.

Chez la marquise de Sévigné, Robin McKelle fait danser le Carré

Par Jean-François Picaut
Les Trois Coups

La chanteuse américaine Robin McKelle a fait ses débuts comme chanteuse de jazz. Elle s’est produite avec de grands noms comme Wayne Shorter ou Herbie Hancock. Son nouveau spectacle, avec The Soul City Horns, est cependant très marqué par l’influence du blues et de la soul music. C’est avec ce répertoire qu’elle a enthousiasmé le Carré Sévigné.

Dès les premières notes d’introduction par The Soul City Horns, ça balance très fort, et le public bat des mains. Mlle McKelle, toute sémillante dans sa petite robe à bretelles, bleu pétrole tachetée de blanc, peut faire son entrée en chaloupant sur ses bottines à hauts talons, que prolongent des collants noirs. Et c’est parti pour la première chanson, qu’elle attaque de sa voix d’alto bien timbrée. La section de cuivres sonne fièrement, et le saxophoniste Mike Tucker s’offre un solo tonitruant. Le grand souffle de la soul s’abat sur le Carré.

C’est plus lent, mais ça balance tout autant avec un titre provocateur, Teacher, Student, Love Affair, orné d’un beau duo trompette et trombone. Avant la deuxième partie, un intermède est confié à la section rythmique. Le batteur (Mark McLean) y révèle une grande dextérité sur des rythmes très carrés avant d’entrer dans un beau duo mélodique avec Derek Nievergelt (basse).

La deuxième partie commence avec Robin McKelle accompagnée du seul trio piano, basse, batterie. Une formation typique du jazz. Et, de fait, l’atmosphère se fait plus jazzy, et la pétulante chanteuse rousse nous offre un superbe scat sur le premier morceau.

Un pur moment d’émotion

Bientôt, l’effectif sur scène se réduit encore, et Robin McKelle reste seule au piano. C’est alors un pur moment d’émotion que cette petite halte avant que la fièvre ne revienne pour la fin du concert. On a beaucoup apprécié Remember et surtout Until the Day I Die, deux compositions de la dame, très délicates et pleines de sensibilité.

Avec le retour des trois souffleurs, on revient vers la soul music et le rythm and blues. Comme regonflée par son passage en solo, Robin McKelle délivre de plus en plus d’énergie. Elle stimule son public qui ne demande qu’à répondre. Bientôt, il ne reste plus un seul spectateur assis dans le Carré Sévigné : c’est toute une salle qui frappe dans ses mains, se balance en rythme et danse. La chanteuse semble y puiser une vitalité toujours renouvelée. On songe à Tina Turner, la provocation érotique en moins. Cette vague puissante va emporter toute la salle jusqu’aux rappels, qui fourniront à Robin McKelle et Mike Tucker (saxophone) l’occasion d’un duo délirant.

Le spectacle a duré plus d’une heure trente. Robin McKelle s’est donnée avec une grande générosité devant un public très réceptif. C’est une foule épuisée mais heureuse comme les artistes qui s’écoule vers la sortie, avec dans les yeux quelque chose de la magie qui a marqué cette soirée. 

Jean-François Picaut


Robin McKelle & The Soul City Horns

http://www.robinmckelle.com/

Avec : Robin McKelle (chant), Clayton DeWalt (trombone), Sam Barsh (piano), Scott Aruda (trompette), Derek Nievergelt (basse), Mike Tucker (saxophone), Mark McLean (batterie)

Photo : © D.R.

Carré Sévigné • 4, mail de Bourgchevreuil • 35510 Cesson-Sévigné

Réservations : 02 99 83 11 00

Jeudi 20 janvier 2011 à 20 h 30

Durée : 1 h 30

24 € | 21 € | 12 €

À propos de l'auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Du coup, vous aimerez aussi...

Pour en découvrir plus
Catégories