« Non, je ne veux pas chanter », d’Anne Baquet, Théâtre le Ranelagh à Paris

« Non, je ne veux pas chanter » © D.R.

Virtuose

Par Olivier Pradel
Les Trois Coups

Inclassable. Anne Baquet présente, au Théâtre le Ranelagh, un petit bijou de tour de chant… Cette « blonde un peu gironde », tantôt fleur bleue frôlant le sirupeux, tantôt délicieusement coquine, n’en finit pas de nous surprendre.

Elle a le regard qui pétille, et une voix de soprano qui la rend autant à l’aise pour chanter du Rossini, du Bernstein que du Marie‑Paule Belle. Si Anne Baquet prétend qu’elle « ne veut pas chanter », accompagnée au piano par le brillant Grégoire Baumberger, elle nous offre pourtant un spectacle taillé sur mesure, plein de créations, confiées à des auteurs et compositeurs tout autant reconnus que différents.

Le pur moment de bonheur dont elle nous fait cadeau témoigne d’une belle diversité : malgré quelques passages un peu longuets, mais qui participent à la variété et au rythme de l’ensemble, son spectacle est truffé de perles. Il est le fruit d’une parfaite alchimie entre une diction et une technique chorale irréprochables, des textes savoureux, une interprétation fluide, chorégraphiée au geste près par Claudine Allegra.

« Non, je ne veux pas chanter »

De ses cinq années passées à Saint-Petersbourg, Anne Baquet rapporte et interprète (dans le texte) un air de Pouchkine. Mais cette mise en bouche lyrique conventionnelle bascule dans de bien saugrenues histoires de voisins de palier, nous emmène dans de touchantes amours enfantines accompagnées à l’accordéon (Lulu), des histoires plus grivoises de bourgeoises qui s’acoquinent… Anne se fait tantôt midinette ingénue, tantôt plantureuse chanteuse d’opéra, tantôt pianiste, tantôt percussionniste à la manière de la rebelle Jenny du Quatre minutes de Chris Kraus.

L’ensemble rend hommage, avec dérision et même une pointe d’autodérision, aux petits travers des divas comme aux voix de fausset. C’est, en somme, du chant virtuose et acrobatique, et une saine gymnastique pour nos zygomatiques. 

Olivier Pradel


Non, je ne veux pas chanter, d’Anne Baquet

Mise en scène et chorégraphe : Claudine Allegra

Piano : Grégoire Baumberger

Lumières : Jacques Rouveyrollis

Théâtre le Ranelagh • 5, rue des Vignes • 75016 Paris

Réservations : 01 42 88 64 84 ou www.theatre-ranelagh.com

À partir du 9 janvier 2009, du mercredi au samedi à 21 heures, dimanche à 11 heures (suivi d’un brunch musical avec Anne Baquet), relâche le lundi et le mardi

Durée : 1 heure

26 € | 22 € | 20 € | 10 €

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