« Catalina in fine », de Fabrice Melquiot, Théâtre du Peuple ‑ Maurice‑Pottecher à Bussang

Catalina in fine © Éric Legrand

Dablemont endiablée

Par Cédric Enjalbert
Les Trois Coups

Sous un air de festival, le Théâtre du Peuple programme cette année cinq spectacles. Commande a été passée à Carole Fréchette pour le spectacle de l’après-midi tandis que le soir les enfants sont attendus pour une courte pièce de Fabrice Melquiot, portée par l’actrice Valérie Dablemont.

Small Talk de Carole Fréchette, dans la grande salle l’après-midi, deux one-woman-show de Marie‑Ève Perron et D’Alaska de Sébastien Harrisson dans la nouvelle petite salle : voilà qui fait quatre spectacles renversants. Mais le programme en annonce cinq : il en est un dernier le soir, oubliable si ce n’était son actrice principale, Valérie Dablemont.

Catalina in fine, de Fabrice Melquiot, croise le conte fantastique, la fable à morale légère et le délire surréaliste, ou plutôt les entasse. Brodant à la façon des rêves sur une situation initiale – une jeune fille à deux têtes, masque qui rit, masque qui pleure –, Catalina in fine brode beaucoup, sans approfondir aucune des nombreuses pistes amorcées suite aux rencontres entre Catalina, un vieil homme à la jambe de bois et un prince pas charmant… Beaucoup de poncifs auxquels la mise en scène simple et inventive de Vincent Goethals, la scénographie et le décor reposant sur un presque-rien lumineux, ne font rien. Il faut la présence de Valérie Dablemont diablement remontée, qui rehausse par son numéro la faiblesse du texte. Elle extirpe la saveur de cette Catalina bouillonnante, capable dans sa schizophrénie de se retourner littéralement, tête dessus-dessous, sans cependant franchement renverser la masse des spectateurs, petits et grands, embarqués dans la grange de Bussang.

En lutte

Embarqués, c’est bien le mot, au meilleur sens du terme. Des spectateurs qui par leur seule présence se rendent en un sens solidaires de l’utopie du Théâtre du Peuple et des artistes qui la font vivre. « J’entends par théâtre populaire celui où les divers éléments, dont l’ensemble constitue un peuple, peuvent prendre place et s’intéresser également à l’œuvre représentée » écrivait son fondateur, Maurice Pottecher. Les bannières déployées sur le théâtre « en lutte » et la mobilisation de l’ensemble des acteurs de Bussang pour la défense de leur droits nous le rappellent : cette utopie est fragile. 

Cédric Enjalbert


Catalina in fine, de Fabrice Melquiot

Mise en scène de Vincent Goethals

Avec : Valérie Dablemont, Clément Goethals, Marc Schapira

Photo : © Éric Legrand

Théâtre du Peuple – Maurice-Pottecher • 40, rue du Théâtre • B.P. 03 • 88540 Bussang

www.theatredupeuple.com

Réservations : 03 29 61 62 47

Du 31 juillet au 23 août 2014 à 20 h 30

Durée : 1 h 20

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