Les maux des mots
Par Vincent Cambier
Les Trois Coups
Cœlio est amoureux fou de Marianne. Au point de penser que vivre pour une autre lui serait plus difficile que de mourir pour elle. Mais…
Tout est prêt pour que Éros, Mensonge et Thanatos se mettent en marche, excités à l’idée d’exercer leurs talents.
La pièce de Musset est de 1833. Plus d’actualité ? Je ne sache pas que l’amour soit démodé. Alfred avait vingt-trois ans. Trop jeune ? Mais ce sont les jeunes hommes qui ont raison. Nous qui avons tort. Et la langue, merveilleusement musicale, alors ?
L’enfermement aux autres, la prison du cœur sont magnifiquement symbolisés par l’échafaudage qui sert de décor. Les différentes portes de notre âme sont habilement ouvertes par Vincent Grelier (scénographe). Lumière (Franck Roncière), musique (Dominique Desmons), piano (Colette Desfrançois), costumes (Dolorès Alvez) portent notre imaginaire sur leurs ailes gracieuses. La mise en scène de Michel Bruzat est d’une intelligence folle.
Venez admirer tous les acteurs, éclatants de passion : Flavie Avargues, Nadine Béchade (« absente » incandescente), Elsa Dourdet (Marianne raffinée), Marie Thomas, Claude Gélébart (convaincant Claudio), Yann Policar (tendre et pur Cœlio) et Yann Karaquillo (fougueux Octave, lardé de blessures secrètes). ¶
Vincent Cambier
les Caprices de Marianne, d’Alfred de Musset
Mise en scène : Michel Bruzat
Théâtre du Balcon • rue Guillaume-Puy • Avignon
Du 7 juillet au 30 juillet 1995 à 12 h 30