« l’Intervention », de Victor Hugo, Théâtre de l’Escalier‐des‑Doms à Avignon

Et Paola vint…

Par Vincent Cambier
Les Trois Coups

Deux jeunes pauvres s’aiment d’amour tendre. Mais Edmond est jaloux. En outre, il lui est interdit de couvrir sa femme de cadeaux : ce n’est pas lui qui refuse, « c’est la pauvreté » ! Marcinelle en souffre, et pense qu’elle n’est « pas assez riche pour être jolie ». Tentation va se présenter, bien sûr…

Hugo avait 64 ans lors de l’écriture de cette pochade, et n’avait plus rien à prouver. Il se laisse aller pour notre plus grand amusement. Mais cette pièce est d’une rouerie ! Elle est plutôt ambiguë pour un homme « de gauche ». On dirait qu’il accorde toute sa brillance aux « riches », le baron et Eurydice. Les meilleurs « mots » leur sont réservés. Alors, monsieur Hugo ?

Lors d’une récente représentation, une spécialiste de Victor a manifesté bruyamment son désaccord avec la mise en scène de Christian Croiset. C’est inadmissible, madame ! Et le public vous donne tort tous les jours.

En effet, mise en scène (très jolie idée de la petite fille morte), décor (A. Gratadour), musique (C. Beau), lumières (J.‑P. Chupin) sont originaux et intelligents.

L’interprétation de S. Orecchia et de J. Pouly manque de relief, c’est dommage. En revanche, Guillaume Gallienne compose avec panache un baron à « la tête comme un grelot ». Enfin… Paola Sapone, belle comme le péché, nous joue une partition symphonique en rouge majeur. Il n’y a pas une faille dans son jeu. Un rare bonheur ! 

Vincent Cambier


l’Intervention, de Victor Hugo

Théâtre de l’Escalier-des‑Doms • Avignon

Jusqu’au 30 juillet 1995 à 14 h 45

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