J’ai fait un rêve… en comptines
Par Laura Plas
Les Trois Coups
Dans leur rêve, les petites filles courent après de petits lapins qui les entraînent dans des pays de merveilles. Après Alice, voici Capucine. Elle nous conduit, à son tour, dans un pays coloré, douillet comme une chambre et surprenant comme l’imagination… en chansons !
Il y a peu de spectacles pour les tout-petits. Certes, à partir de huit ans, c’est la joie : Pliya, Pommerat… Mais avant ? La Comédie de Paris a l’idée judicieuse de présenter les Comptines de Capucine : un petit spectacle de trente-cinq minutes adapté aux plus jeunes. Les enfants de deux à six ans ont été d’ailleurs conquis. Il a fallu piétiner derrière une file de soupirants et d’adoratrices pour obtenir un bisou ou acheter une affiche.
Pourquoi cet engouement ? D’abord, le spectacle est un spectacle musical. L’histoire, celle d’un lapin-doudou perdu en rêve, n’est après tout qu’un joli prétexte. Il s’agit plutôt de bondir de comptine en comptine sur les ailes de la fantaisie. Mais si le texte n’est pas l’atout du spectacle, il est en tout cas limpide comme l’eau de la claire fontaine. Tous peuvent suivre le fil. Et tous peuvent encore se mirer dans son courant, se reconnaître. On y parle, en effet, de doudou perdu, de papa qui interdit de manger des bonbons (alors qu’ils valent mieux que la raison !). Territoire familier, comme la chambre qui constitue le décor.
La voix chaude et grave de Stéphanie Pierron
De la même manière, les enfants reconnaîtront toutes les jolies chansons qu’ils ont apprises à l’école. Ils pourront même les fredonner avec Capucine et vous-mêmes. Il y a les classiques Au clair de la lune, ou Une souris verte, mais on redécouvre aussi des merveilles comme À la claire fontaine ou Colchique dans les prés grâce à la voix chaude et grave, presque inattendue, de Stéphanie Pierron. Toutes ces chansons fanées dans les vieux cahiers des souvenirs reprennent de leurs couleurs.
« Couleurs », voilà un mot clé du spectacle. Pour une fois, on ne pourra pas se plaindre de découvrir un décor de bric et de broc, moche et pauvre à la fois. Ici, le décor est un personnage à part entière. C’est un enchantement. Les objets se métamorphosent et prennent vie. Dans la jolie forêt que dissimule la tapisserie brillent soudain des yeux de chouette. Une baguette magique se met à luire et trois cubes forment un beau sapin, roi des forêts qui se pare de mille feux. Le maître mot est la surprise, comme dans un tapis d’éveil. Un spectacle sans prétention, mais simple et charmant pour les enfants… et leurs parents, s’ils sont bien sages… ¶
Laura Plas
les Comptines de Capucine, de Michaël Marche
Cie Dans les décors
Site de la compagnie : http://www.danslesdecors.com/
Textes et arrangements : Michaël Marche
Mise en scène : Alexandre Vaz
Avec : Stéphanie Pierron
Décor : Catherine Parmantier
Costume : Camille Lamy
Lumières : Denis Morante
Photo : © D.R.
La Comédie de Paris • 42, rue Pierre-Fontaine • 75009 Paris
Réservations : 01 42 81 00 11
Site du théâtre : www.comediedeparis.com
Du 22 janvier 2012 au 1er avril 2012, tous les dimanches et les mercredis 22 et 29 février 2012, le lundi 27 et le mardi 28 février 2012 à 11 heures
Durée : 35 minutes
De 1 an à 5 ans
16 € | 12 € | 7,50 €